Bienheureuse ELENA AIELLO
Bienheureuse Elena Aiello fondatrice des Minimes de la Passion (✝ 1961)
Elena Aiello naquit à Montalto Uffugo, province de Cosenza, le 10 avril 1895, mercredi de la Semaine Sainte. Fille de Pasquale Aiello et de Teresa Paglilla, elle a vécu dans une famille chrétienne exemplaire de 8 enfants.
Elle entra en 1920 chez les Sœurs du très Précieux Sang. Mais elle dut quitter la communauté en raison d’une gangrène de l’épaule gauche, qui fut mal opérée, sans anesthésie : elle resta paralysée, et la plaie ne se refermait pas.
Le Christ lui révéla qu’elle était associée de façon spéciale à sa Passion et elle consentit.
Puis on lui diagnostiqua un cancer de l’estomac, réputé incurable (aujourd’hui encore). Mais elle fut guérie par l’intercession de sainte Rita, qui la favorisa d’apparitions, en 1921.
Le 2 mars 1923, premier vendredi du mois, elle commença à porter des stigmates de la Passion du Christ qui lui dit un jour : « Toi aussi, tu dois me ressembler, car tu dois être la victime pour tant de pécheurs et satisfaire à la justice de mon Père pour qu’ils soient sauvés ».
Ces manifestations de son union profonde au Christ n’affectaient cependant pas sa vie quotidienne et elle fonda ainsi une nouvelle congrégation. Sa réputation de sainteté se répandit et le peuple accourait pour lui demander conseil.
Puis elle reçut la révélation que sa plaie purulente à l’épaule allait aussi être guérie, après trois ans de souffrance : dans la nuit du 21 mai 1924, elle entendit en songe sainte Rita lui annoncer qu’elle serait guérie le lendemain à 15 heures.
Elle fonda l’Ordre des « Sœurs Minimes de la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ » en 1928 : elle avait 33 ans. Mais la communauté ne reçut un décret de reconnaissance juridique qu’en 1949 : elle avait ainsi 54 ans lorsqu’elle prononça ses vœux perpétuels.
Les sœurs se consacraient à l’éducation des enfants du peuple et elles les préparaient pour la Première communion : au bout d’un an, elles en avaient hébergé 24. Les enfants et la fondatrice seront aussi favorisés d’une « visite » de sainte Thérèse de Lisieux. La fondation grandira avec l’aide de la Providence : Sœur Elena ouvrira 18 maisons en Italie.
Sa réputation de sainteté ne se démentait pas et parvint aux oreilles de Benito Mussolini, qui fit parvenir un don à la maison généralice de Cosenza. La fondatrice lui écrivit à son tour une lettre, en date du 23 Avril 1940, mais publiée le 19 Mars 1956. Elle avait l’audace d’écrire : « Je viens à Vous au nom de Dieu pour vous dire ce que le Seigneur m’a révélé et qu’il veut de vous » : elle demande à Mussolini de « maintenir l’Italie hors de la guerre ».
Le 15 mai 1943 elle s’adressera à son intermédiaire, Edwige Mancini Mussolini, sœur du Duce, en disant : « Je vous demande de dire en mon nom au Duce que celui-ci est le dernier avertissement que le Seigneur lui envoie. (…) Si le Duce ne sauve pas l’Italie en se remettant à ce que lui conseillera et dira de faire le Saint-Père, bien vite il tombera ».
Hospitalisée à Rome, où elle s’était rendue pour l’ouverture d’une nouvelle maison, le 12 juin 1961, Mère Elena s’éteignit le 19 juin à 6h19, à l’âge de 66 ans ; elle repose dans la chapelle de la maison généralice à Cosenza.
Elena Aiello a été béatifiée le 14 septembre 2011 au stade communal San Vito de Cosenza ; elle est la première bienheureuse de la région italienne de Calabre.
La célébration a été présidée, au nom du pape Benoît XVI, par le card. Angelo Amato s.d.b., Préfet de la Congrégation pour les causes des saints, accompagné de Mgr Salvatore Nunnari, évêque de Cosenza, et du nonce apostolique en Turquie, Mgr Antonio Lucibello.
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