Mot du père Franz - du 17 au 25 octobre 2020
Ils étaient pharisiens. Ils étaient rampants. Devenus bossus, tordus à force de ramper devant toutes les lois et tous les commandements, et les interdictions, surtout les plus minimes, pour bien se distinguer de ceux et celles qui ne les respectaient pas. Comme ce Jésus d'ailleurs qui refusait de ramper. Et un jour, devant lui, ils allaient s'aplatir, pour bien lui tendre un piège. Ils l'appelèrent maître, un maître toujours plus vrai, qui ne fait pas de différences, est juste avec tout le monde. Ils se seraient mis à genoux pour baiser son anneau s'il en avait eu un. Des hommes de courbettes.
Ils étaient pharisiens. Et ils savaient comment tendre un piège à quelqu'un. Ils choisirent, ce jour-là, une pièce d'argent. L'argent devant lequel on rampe si souvent, au risque de tomber, de se casser le cou. Qu'on gagne honnêtement mais dont on fait un dieu. Ou qu'on gagne en trichant, sans le moindre scrupule. L'argent que l'on amasse, avec lequel on joue. Et l'argent que l'on cache jusqu'au grand-duché, pour éviter l'impôt, tout en regrettant que la justice, chez nous, n'ait pas, faute de moyens, la possibilité de s'exercer vraiment. II y a aujourd'hui mille façons de ramper.
Mais Jésus ne rampe pas. Ceux qui l'appellent maître, en faisant des courbettes, il les traite d'hypocrites. II ne peut supporter qu'un homme soit courbé. II redresse les malades, rend la marche aux boiteux et la vue aux aveugles. Les enfants qu'on repousse, il les fait avancer aux premières rangées. Les pauvres qu'on rejette ont les premières places. Les lépreux qu'on écarte ont le droit d'approcher. Les pécheurs, avec lui, peuvent relever la tête. Les pharisiens pourront lui mettre sur le dos une croix pour l'abaisser, mais c'est encore debout qu'il y sera cloué.
+Franz
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