Mot du père Franz - Du 27 juin au 11 juillet 2021
Petit à petit, même si c’est encore fragile, même s’il faut craindre des retours de flammes, des reprises de la maladie, on peut dire que nous sommes en train de sortir de l’épidémie au sens propre. La plupart des contraintes vraiment lourdes sont en train d’être allégées voire supprimées, même s’il en reste quelques-unes, que seul le temps fera disparaître (du moins, c’est à espérer !).
Cela signifie qu’après plus d’une année de perturbation, de confinement, de couvre-feu, de distanciation sociale, de jauge, etc., nous pouvons avoir espoir de retrouver nos célébrations et nos réunions dans des conditions à peu près normales. Il faut donc envisager cette « nouveauté » qui était tout simplement l’ordinaire de nos vies avant mars 2020.
Ne nous faisons pourtant pas d’illusion : ce ne seront pas exactement les mêmes personnes, les mêmes assemblées, la même communauté paroissiale qui va revivre. Des « mouvements de plaques tectoniques » se sont produits durant cette année tourmentée. Nous pensons immédiatement à ceux qui sont morts (de la Covid ou pas), mais l’incidence du télétravail, du confinement des citadins dans notre territoire rural, de l’éloignement du culte (avec la coutume prise de suivre la messe à distance, par la télé ou sur internet, la messe hebdomadaire dans notre groupement filmée depuis un an), de la crainte de la maladie, de la perte d’habitude de venir à l’église et aux réunions, etc. va sans doute contribuer à remodeler notre communauté.
Avec en parallèle, la rentrée qui annonce une année transitoire (trois villages vont rejoindre la paroisse de Lalbenque alors que nous allons nous tourner vers celle de Cajarc), nous constatons que si des têtes ont définitivement disparu, des têtes nouvelles apparaissent ou vont apparaître.
Par ailleurs, une année plus ou moins éloignée de la vie religieuse et sacramentelle ne sera pas sans conséquence. Si les habitudes mettent un certain temps à s’installer, elles disparaissent avec une étonnante vitesse. La perte de connaissances religieuses, l’abolition des repères, l’amenuisement du lien avec le culte et les sacrements, tout cela risque de nous surprendre. L’Histoire de l’Eglise est là pour nous enseigner que les temps qui ont vu des ruptures sociales (invasions, épidémies, révolutions) ont entraîné de grandes ruptures culturelles et religieuses, dont les populations ont mis longtemps à se remettre, quand cela a été possible.
Dans ce contexte, c’est aussi l’opportunité d’abandonner les vieilles habitudes, style « ça s’est toujours fait comme ça ». Comme le firent par exemple les prêtres français revenus d’exil après dix années d’interruption du culte durant la Révolution française, nous aurons sûrement à recommencer « presque de zéro » : réenseigner aux nouvelles générations les bases de notre foi, les habituer à une pratique régulières des sacrements et de la prière, recréer une esprit familial dans notre paroisse fait d’accueil, de respect, de fraternité de charité, de joie, d’attention aux autres, etc.
C’est un beau et grand défi qui nous attend, mais c’est une tâche exaltante que de se laisser envoyer par le Christ, de pouvoir apporter ma pierre personnelle, contribuer là où nous sommes, à la revivification de l’Eglise du Christ dans notre belle paroisse.
Après ces deux mois d’été, que le Seigneur, par l’intercession de St Joseph et de Notre Dame Causse et Vallées, nous donne la claire vision de ce que nous devons faire, et la force de l’accomplir !
+Franz
コメント