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Mot du père Franz - Messes du 05 au 20 septembre 2020

Pardonner pour être pardonné : tel est, en résumé, l’enseignement de Jésus dans l’Evangile de ce dimanche 06 septembre, en écho avec la prière qu’il nous a confié : « pardonne-nous comme nous pardonnons aussi ».

Cette exigence peut paraître très difficile et elle l’est, d’une certaine manière. Elle suppose en effet que nous accueillions l’autre de tout notre cœur, en dépit de la blessure qu’il a pu nous infliger (ou que nous lui avons infligé). Mais cette exigence est aussi une grâce. Elle libère de la rancune et des souffrances que nourrissent le ressentiment et la haine. Se libérer le cœur d’une personne à qui on donne trop d’importance, si nous gardon une idée de vengeance.

Pardonner, en effet, ce n’est pas seulement relever son frère, c’est encore le laisser guérir par Dieu, toucher par l’Amour. L’Esprit Saint prend soin du cœur qui pardonne, il y déploie la puissance de ses dons : le courage, la force, la paix, la joie. Il lui donne de vivre l’amour même du Christ.

Pourquoi cela ? Parce que l’offense subie –ou celle que nous infligeons aux autres-, n’est pas seulement la nôtre. Peut-être même n’est-elle pas d’abord la nôtre ! Elle est une blessure qui touche le Christ, c’est-à-dire Dieu lui-même. Pardonner, ce n’est pas oublier : le Christ, qui a pardonné sur la croix, est ressuscité avec les stigmates de sa Passion. Il a pardonné mais il en garde la blessure. A sa suite, en pardonnant à ceux qui nous ont blessé et en acceptant de garder ces séquelles, nous nous laissons traverser par la puissance réconciliatrice de la Croix, et nous devenons disciples de Celui qui nous appelle à nous aimer les uns les autres comme lui-même nous a aimés.

Le Christ n’a pas vécu pour lui-même. Il est mort et ressuscité pour nous. Il n’a pas posé de limite à son amour. Il ne nous a pas pardonné jusqu’à un certain point seulement, mais totalement, afin de nous réconcilier avec Dieu son Père. A notre tour, lorsque nous pardonnons de tout notre cœur –et cela demande parfois de pardonner plusieurs fois, car notre cœur a besoin de temps- nous participons du même amour, vivant et mourant, non pas pour nous-mêmes, mais pour nos frères, c’est-à-dire pour le Seigneur qui nous a tout donné.

L’amour est exigeant, mais c’est le seul chemin de libération, d’éternité et de vie, car nous sommes sûrs d’être greffés à Celui qui donne la Vie et le bonheur.

+Franz

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