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Mot du père Franz - Messes du 08 au 23 décembre 2018

Tibère l’Empereur, Pilate le Gouverneur, Hérode et Philippe les princes, Anne et Caïphe les Grands Prêtres… étrangement associés et mis sur le même pied, comme si la Religion et comme si l’Evangéliste nous avertissait que notre Eglise, celle qui nous est chère et comme si chacun de nous, avions sans cesse tendance à agir en Empereur, parler en gouverneur, vivre comme des princes, faire la leçon comme des grands prêtres. A jouer du pouvoir, manier l’interdiction dans une morale mortifère, dire et imposer notre vérité, imposer nos lois, nous risquons de tomber dans l’erreur du Diviseur : Hérode jugera, Pilate condamnera, le Grand Prêtre donnera la sentence de Mort, et ce chemin conduira Jésus à la croix. Et nous, dans tout cela ? Ne risquons-nous pas de crucifier le Christ de nouveau ?

Mais voici qu’au désert, loin des palais et des cours, un autre nom surgit pour ces deux semaines des 2-3ème dimanches de l’Avent : une voix se fait entendre, un homme se lève et ose poser une parole : « préparez les chemins du Seigneur, aplanissez sa route ». Il a pour nom Jean-Baptiste et mourra pour cela. A toutes les époques, des personnes comme autant de Jean, surgiront du désert pour redresser la pente et montrer le droit chemin. Ceux qui se feront un nom comme Benoît, Thérèse, Dominique, François, Antoine ou Jean XXIII par le passé, et à leur suite ceux et celles qui aujourd’hui, dans la discrétion, l’humilité et la patience luttent pour rendre droits les chemins tortueux de la faiblesse humaine : et nous, en sommes-nous ?

Car c’est à nous maintenant qu’il revient de préparer les chemins du Seigneur : préparer, ce n’est pas revenir en arrière, remettre en cause l’héritage de Vatican II par exemple. Non, c’est aller de l’avant, vivre l’Avent, rejoindre les périphéries en n’oubliant jamais que nous sommes faibles et toujours tentés de nous glorifier de nos pauvres réussites ou essais.

Sortons de nos déserts ! Nous sommes ce peuple appelés à marcher sur l’autre rive ! Nous sommes l’Eglise « pierres-vivantes » ! Si l’Eglise s’attache à rester servante de la communion, dans le respect, le partage, alors oui, nous serons ferment du Royaume en notre humanité. Nous participerons mystérieusement à la guérison des blessures de notre famille humaine, nous ferons vaciller les structures de l’injustice, nous pourrons renverser les vagues de pessimisme et nous arracher à l’actuelle crise de confiance en l’humain.

Belle montée positive et humble vers la naissance de notre Sauveur !

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