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Mot du père Franz - Messes du 15 mai au 16 juin 2019

Les apôtres étaient réunis, tous ensemble. Ils avaient l’habitude. II leur arrivait même de fermer, verrouiller les portes, par peur des juifs. Quand l’environnement se fait défavorable, que les sociétés se permettent tout dans la recherche scientifique ou le domaine des mœurs, que l’on ne craint plus Dieu ni les lois de son Eglise, que l’homme se veut libre, on se replie sur soi, on ferme portes et fenêtres contre la contagion, on resserre les boulons pour la sécurité, on crie ses certitudes pour garder le moral. Mais les portes sont fermées et personne n’entend. Les apôtres étaient donc réunis, tous ensemble. Mais l’Esprit du Seigneur, l’Esprit de la Pentecôte, n’a que faire des portes et des fenêtres fermées. De la frilosité devant l’évolution, le neuf, le changement. Ni des petits cénacles où l’on vit bien au chaud loin d’un monde qu’on condamne. L’Esprit souffle où il veut. Et son souffle fait grand bruit, comme un vent violent qui vous jette au grand air. Comme une chaleur aussi et comme une lumière qui chasse enfin l’hiver de tous les rabat-joie pour faire naître un printemps de jeunesse et d’espoir. Et tout le monde entend. Alors les verrous sautent et les apôtres sortent. Ivres de cet air frais qu’ils ne connaissaient plus. Et les voilà qui parlent. Et qu’ils disent leur foi en un avenir meilleur, à la suite de Jésus, qui est ressuscité. Et qui se réjouissent de voir l’homme chercher, à maîtriser sa vie, son présent, son futur. De voir sa lutte aussi pour la paix, le bien-être, contre la maladie et contre l’injustice, pour son autonomie et pour sa liberté. Ils n’ont pas peur de dire les dangers, les écueils. Mais ils sont aux côtés de l’homme qui entend vivre debout et libre. Et ce langage-là, tout le monde le comprend.

+Franz

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