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Mot du père Franz - Messes du 19 mai au 03 juin

Ils étaient réunis tous ensemble et c’était le cinquantième jour. Peut-être avaient-ils peurs. Peut-être se sentaient-ils délaissés, dépassés ? Quand on a l’impression que tout change trop vite, qu’on ne respecte plus les vieilles traditions, que le monde tourne à rien, il arrive parfois que l’on fasse machine arrière, qu’on s’arrête, qu’on s’enferme avec ses certitudes et ses condamnations, avec son catéchisme, ses codes de morale et ses affirmations, comme pour se protéger de l’extérieur, du monde. Et l’on reste entre soi… Et l’on tient un langage que personne ne comprend plus…

Quelque fois, dans nos paroisses ou nos communautés, nous nous interrogeons sur la manière dont nous témoignons de notre foi au cœur du monde. Manifestons-nous la joie du Ressuscité ? Sommes-nous cohérents avec l’Evangile ? Ces questions peuvent nous conduire à une certaine culpabilité ou une sensation d’échec, d’impuissance. Car, tout en prenant au sérieux notre baptême, peut-être risquons-nous de penser que tout dépendrait de nous. L’Evangile de la Pentecôte peut nous donner un apaisement ! Car dans nos témoignages, nous sommes précédés : « lorsque viendra le Défenseur que je vous enverrai, il rendra lui-même témoignage de moi ». Oui, le Défenseur est à l’œuvre dans le monde et au plus intime des cœurs comme aux plus larges dimensions de nos sociétés.

« Il rendra lui-même témoignage de moi, et vous aussi, vous me rendrez témoignage » : ainsi, notre souci est déplacé. Le sérieux que nous vivons à vouloir être témoins ne peut être pleinement efficace qu’en acceptant une certaine docilité à l’Esprit. C’est Lui qui, à l’œuvre en nous, manifestera l’amour infini de Dieu ! Car soudain, il y eut comme un vent violent. On a beau s’enfermer, on a beau vouloir témoigner sur nos propres forces, vient toujours un moment où l’Esprit du Seigneur nous secoue, nous relève, et nous pousse dehors. Il suffit d’une rencontre, d’une conversation, d’une lecture d’Evangile, d’une main qui se tend, d’un geste qui accueille, d’une confiance qui se donne, d’un amour qui se livre. Alors, loin des prudences et des sermons tout faits qui ne dérangent personne, on sort, on ose, on parle et cela fait du bruit !

Car, prenez la défense du petit et du pauvre, de celui qu’on rejette, et tout le monde comprend ! Dites que l’homme, que la femme, que le couple, que le jeune passent avant toute loi et toute interdiction : pas besoin de traduction, tout le monde comprend. Affirmez que les Béatitudes et les dons d’amour de Dieu tiennent bien plus de place que tout ce qui concerne la sexualité, dont beaucoup trop de prêtres font leur cheval de bataille, et tout le monde comprendra !

C’est ainsi que nous entendrons proclamer dans nos langues les merveilles de Dieu ! C’est ainsi l’essentiel du témoignage qui dépasse toujours notre propre fidélité plus ou moins ajustée, révélant celle de Dieu, totale et inconditionnelle ! Belle fête dans le souffle de l’Esprit qui fait toute chose nouvelle !

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