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Mot du père Franz - Messes du 24 février au 10 mars 2019

En Serbie, en Croatie, au Rwanda, dans les pays victimes de DAESH, au Vénézuela aujourd’hui… que se passera-t-il dans les cours lorsqu’on entendra cette page d’Evangile où Jésus répète : « aimez vos ennemis » ? Que pourra dire dans ces pays le prêtre qui prononcera l’homélie ? Quand on parle aux victimes de la SHOAH, à des mamans qui ont perdu leurs enfants à la suite d’une agression pédophile ou d’un psychopathe, comment proclamer cette parole et cette demande forte du Christ ? On imagine l’épaisseur du silence en écoutant ces deux mots si forts « ennemi » - « amour », dont l’union semble contre nature : aimez… vos ennemis !

Jésus jouait volontiers du paradoxe pour bousculer, éveiller, faire réfléchir. Mais cette fois, ne dépasse-t-il pas les bornes ? Jamais de mémoire juive, on n’avait entendu pareille invitation. Œil pour œil, dent pour dent et pas plus, ça d’accord, mais là, n’était-ce pas ouvrir la voix aux résignations, aux passivités, à la « morale de l’esclavage » ?

Devant celui qui le giflera durant son procès, Jésus ne tendit pas l’autre joue, mais il interrogea avec une dignité grave : « pourquoi me frappes-tu ? ». Et dans les débats avec ses adversaires, il ne fit jamais de concession. Mais à l’heure du supplice, il implora pardon au Père pour ses bourreaux. « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ». La violence ne provoquait en retour que la bienveillance et l’intercession. Les principes de la non-violence étaient lancés… et même la spécificité chrétienne, selon un grand Imam.

Jésus déclara, avant de prononcer son appel à l’amour des ennemis : « je vous le dis, à vous qui m’écoutez ». Ceux qui écoutent la Parole du Christ, ne sont-ils pas ses disciples, qui découvrent qu’au-delà des actes horribles qu’un être humain peut poser, celui-ci sera toujours mon frère en Christ. Que rien ne peut enlever cette dignité là, car je n’y ai pas accès : je suis du même sang du Christ, c’est Jésus qui a livré sa vie et non moi. Il est le seul à pouvoir renier une personne de sa famille. Mais Dieu est incapable de renier qui que ce soit. Alors moi, à sa suite, je balbutie ce chemin inhumain car… divin, à Sa suite.

Parce que c’est à nous qu’est demandé d’inventer une nouvelle humanité : si Dieu est bon pour les ingrats et les méchants, pourquoi ses fils ne feraient-ils pas de même ? Rêve ? Illusion ? Alors que toutes les violences continuent d’accompagner l’histoire des hommes ? Ou alors, est-ce justement une vision ambitieuse de l’avenir à construire, de l’humanité divine qui gémit dans son interminable enfantement ?

+Franz

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