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Revenir à l’essentiel !

Revenir à l’essentiel ! Depuis la mi mars, des millions de catholiques dans le monde occidental dit libre sont confinés à domicile, notamment pendant la Semaine Sainte et Pâques, pourtant le point culminant de l’année liturgique ; privés de tout acte de culte public, en raison de la réaction tant civile qu’ecclésiastique à la pandémie du Covid-19. La plus douloureuse de ces mesures est bien la privation de la sainte eucharistie, et toutes les célébrations qui en découlent : baptêmes, mariages, sépultures, mais aussi sacrements des malades (et visites fraternelles) auprès des personnes vulnérables, premières communions ou confirmations reportées jusqu’à nouvel ordre… et j’en passe ! Comment les catholiques doivent-ils réagir et se comporter dans une telle situation ? Tout d’abord en accueillant dans l’abandon ces mesures, les respecter afin de ne pas nous mettre ou mettre d’autres personnes en danger. Ensuite, avoir aussi une lecture spirituelle, en acceptant cette situation inédite des mains de la Divine Providence ! Si le Seigneur ne nous envoie pas cette pandémie, Il peut utiliser toute situation pour former son peuple. Le Seigneur est le meilleur des pédagogues ! Avec humilité, nous pouvons comprendre cette situation comme une intervention divine dans la crise actuelle sans précédent dans notre monde et dans l’Eglise. Le Seigneur veut réveiller l’Humanité avant qu’il ne soit trop tard, tant les activités et décisions humaines nous ont mis en péril dans tous les domaines, toutes les dimensions. Tout d’abord, et pour ne pas être un donneur de leçon, j’aimerai partager cette conviction que le Seigneur a mis de côté les pasteurs –les médiateurs qu’Il a choisi depuis plus de 2.000 ans. Mise à l’écart qu’on peut spirituellement vivre comme une mise à pied, tant nous, pasteurs, nous avons défiguré Jésus-Christ et son message. Combien de compromissions, de tiédeurs, de lâcheté, de trahisons, de blessures, de frilosité, de manque de courage, de sincérité… nous, pasteurs, avons infligés au peuple qui nous est confié ? Je ne parle pas d’abord de la face visible de l’iceberg –la crise de la pédophilie ou les magouilles mortifères des arcanes du Vatican dont nos médias nous en révèle l’ampleur de semaine en semaine. Mais d’abord, chacun de nous, pasteur –et moi le premier- nous sommes des pécheurs ; et à chacun la forme de trahison. Par exemple, alors que de plus en plus de pasteurs ne veulent plus célébrer de sépultures, voilà que les plus ardents défenseurs de cet abandon prennent la parole pour dire combien leur souffrance est grande de ne pas pouvoir accompagner les familles en deuil et aider le défunt à vivre sa Pâque… Mise à pied nécessaire et salutaire de notre Pape et de nos évêques afin qu’ils ne tombent pas dans l’illusion de flirter avec le monde, se noyant dans les choses temporelles et terrestres, confondant trop souvent la sainte prudence légitime avec la démission et la tentation de baisser les bras. Oui, les puissances de ce monde ont maintenant séparé de force les fidèles de leurs bergers et nous attendons une lecture spirituelle de cette hégémonie des décideurs humains, qui passeront, par le jeu de la Démocratie, face à l’Eglise que les puissances du mal ne pourront pas détruire. Il y aurait beaucoup à méditer… Entre rien (aucune célébration) et tout (refuser d’obéir aux consignes sanitaires qui sont légitimes), il y a un entredeux que personne n’arrive à trouver. Et le temps passe… Après Pâques, voici que l’Ascension et la Pentecôte nous sont retirés. Et le peuple de Dieu ne dit rien… La Sainte Trinité, la Fête Dieu, les fêtes votives de nos villages, le Sacré Cœur de Jésus, les premières communions, les professions de foi, les confirmations, les baptêmes, les mariages… tout cela nous est retiré, reporté sine die… et personne ne dit rien… Le peuple des baptisés est également mis à l’écart, mis en quarantaine, mis à pied. A cause de tant de contre témoignage, de frilosité, de manque de motivation et d’abandon. A force de dire « je suis croyant mais pas pratiquant », voilà le résultat que le Seigneur nous montre si la ferveur intérieure des baptisés ne revient pas rapidement. N’oublions pas le message de l’Ange : « Dieu vomit les tièdes ». Et on juge l’arbre à ses fruits : dans notre paroisse, notre brave et fidèle père Gilbert ne reviendra pas parmi nous, sa santé l’ayant définitivement impactée dans son ministère, réduit à regarder la messe à la télévision, ne pouvant plus la célébrer par lui-même, au sein de sa chambre. Il ne sera pas remplacé et je me retrouve seul à essayer de conduire la paroisse qui va avoir sûrement son territoire multiplié par deux. Et peu de baptisés ne se lèvent pour faire vivre notre paroisse. Ce sont toujours les mêmes personnes –et Dieu sait que je les en remercie !- mais elles ne sont pas extensibles. Priorité au travail, à la santé et à la famille ! Mais on veut toujours avoir la messe là où on est habitué. Quelle honte, mon père, qu’il n’y ait plus de messe régulière ! Il y a dix ans, il y avait une messe au moins une fois par mois. Oui… mais il y a dix ans, il y avait plusieurs prêtres (sur une paroisse avec moins de villages), il y avait plusieurs personnes relais dans chaque village… rarement remplacées quand la santé ou les évènements de la vie les ont empêchés de poursuivre leur service. C’est une mise à l’écart afin que le peuple des baptisés reviennent à l’essentiel : fini le temps d’être consommateur spirituel ! Nous avons la possibilité de faire l’expérience de la situation des catacombes, de l’Eglise souterraine, de l’Eglise domestique, de l’Eglise famille. Comme aux origines du Christianisme. Espérons une nouvelle jeunesse spirituelle et ecclésiale ! Espérons qu’une telle situation produira les nouveaux fruits spirituels des confesseurs de la foi des débuts qui ne sont ni meilleurs ni pire que nous ! S’ils ont réussi à relever le défi de faire renaître l’Eglise, à leur époque, pourquoi n’en serions-nous pas capables à notre tour ? Nous faisons aussi partie de la famille humaine qui, elle aussi, vit cette mise à l’écart, cette mise à pied du Seigneur. Il nous a confié l’Univers et ses merveilles et de gérant de la Création (nous ne sommes pas le Créateur), nous nous sommes imposés en dictateur. Et il n’est pas anodin qu’un simple microbe invisible à l’œil nu, soit capable de mettre à genoux l’Humanité. A l’ère des grandes réalisations technologiques et scientifiques, c’est surtout l’orgueil humain que le Seigneur met à genoux ! L’homme moderne, si fier de ses réalisations (et il peut souvent l’être !), celui qui installe des câbles de fibre optique jusqu’au fond des océans, construit des porte-avions, des centrales nucléaires, des gratte-ciels, qui reprend des pans de terres sur la mer, qui a posé ses pieds sur la Lune et qui poursuit sa conquête de Mars… cet homme-là est impuissant devant un microbe invisible ! La Providence enseigne encore aujourd’hui, à travers les évènements. Notre Humanité –et chacun d’entre nous- a l’occasion unique de revenir à la réalité, de retrouver notre juste place, l’Amour. Le baptisé n’a pas le monopole du cœur : cette civilisation e l’Amour est à la portée de chaque cœur, à condition d’être sincère, juste, fidèle à ce que sa conscience lui dicte, et fuyant toute idéologie. Traduits en termes évangéliques, ce message correspond aux paroles de Jésus qui nous demande de rester unis à Lui le plus étroitement possible, car, sans Lui, nous ne pouvons rien faire (Jn 15,5). Nos temps difficiles, l’attente d’une solution durable, et le sentiment de notre impuissance, de notre fragilité sont des chances pour notre monde ! Implorons notre Seigneur, demandons lui pardon pour tous nos manquements, remettons la Miséricorde au cœur de nos vies. « Dans les nations où ils sont allés, ils ont profané mon saint nom » (Ez 36, lu lors de la Veillée Pascale). Mais si nous retournons humblement vers le Seigneur, alors la suite du même texte pourra être vécu en actes et en vérité : « je répandrai sur vous une eau pure et vous serez purifiés ; de toutes vos souillures, de toutes vos idoles, je vous purifierai. Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon esprit, je ferai que vous marchiez selon mes lois, que vous gardiez mes préceptes et leur soyez fidèles. Vous, vous serez mon peuple, et moi, je serai votre Dieu » (Ez 36).

+Franz

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