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Saint ANDRE DE CRETE


Saint André de Crète moine (767)

Saint André de Crète

Toutes choses m’ont été données par mon Père, et personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père ; personne non plus ne connaît le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger.

"Petite Vie" de Saint André de Crète

Saint André est né, vers l’année 660, à Damas, dans une famille chrétienne. Son enfance, jusqu’à l’age de 7 ans, fut marquée par une grave infirmité : il ne pouvait, semble-t-il, pas parler. Cependant, quand il eut atteint sa septième année, la parole lui fut rendue tout de suite après qu’il eut reçu la Sainte Communion, -(ne communions-nous pas aux précieux et saints Corps et Sang de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus Christ "en rémission de nos péchés, pour la guérison de nos âmes et de nos corps et pour la vie éternelle" ?) . Cet évènement a dû laisser profondément son empreinte sur les parents de Saint André et sur l’enfant lui-même, car nous voyons son éducation se faire en vue d’une consécration au service du Seigneur.

En effet, vers 675, à l’âge de 15 ans, Saint André est conduit par ses parents à Jérusalem et confié aux pères spirituels de la Fraternité du Saint Sépulcre. Après un stage de noviciat, il y reçoit la tonsure monastique. Très vite, ses progrès dans la vie spirituelle et ses études le font remarquer par le "Locum-tenens" patriarcal de Jérusalem,Théodore, qui lui confie la charge de secrétaire. C’est grâce à cette charge de haute responsabilité, sans doute, que nous trouvons, vers 685, mention de Saint André à la tête d’une mission de trois membres envoyée par l’Eglise de Jérusalem (sous le joug de l’islam depuis 638) pour signifier à l’empereur. Constantin IV (668-685) la ratification, par l’Eglise de Jérusalem, des décisions du Sixième Concile oecuménique (680-681), condamnant le monothélisme. La mission, arrivant après le décès de l’empereur Constantin, remit les documents à son successeur Justinien II, fils de Constantin.

Pour des raisons qui nous sont inconnues, mais qui peuvent être mises en rapport avec les efforts de l’empereur Justinien II, profondément croyant, afin de rehausser la vie ecclésiastique, Saint André reste à Constantinople après l’accomplissement de sa mission et s’attache au Monastère des Blachernes. Il est ordonné diacre (ou peut-être, prêtre) et se voit confier la direction de diverses institutions philantropiques de la capitale, charge qu’il accomplit avec dévouement.

L’étape suivante de la vie de Saint André commence par son élection à l’archevêché de Gortyne, en Crète, probablement vers 711-712. Pendant son épiscopat, son activité pastorale fut multiple : restauration de la vie monastique, prédication, fondation d’oeuvres philantropiques de toute nature, soucis pour l’éducation des jeunes, construction d’églises, et, enfin, soutien moral de ses ouailles face aux invasions dévastatrices des sarrasins.

C’est pendant la période de son épiscopat que Saint André développa ses talents littéraires, poétiques et musicaux, consacrant ainsi, à la Gloire de Dieu, d’une manière plus manifeste, la voix et la parole qui lui avaient été rendu miraculeusement dans son enfance. Et, comme le dit son propre hymnographe, "rempli de la Sagesse céleste, il a fait resplendir l’univers par ses chants et il a illuminé le monde. Et, à chaque fois, il réjouit les coeurs par une musique mélodieuse, en chantant des hymnes en l’honneur de la Sainte Trinité, des choeurs des Saints et de la Vierge très pure".

L’héritage littéraire de Saint André, composé d’homélies et d’hymnes liturgiques, est très riche, mais il n’est pas encore connu dans son intégralité, car une partie de son oeuvre reste encore inédite. On attribue à Saint André une cinquantaine d’homélies, prononcées à l’occasion des fétes des Saints, des Martyrs et surtout de la Sainte Vierge. Ces dernières homélies, qui constituent le tiers de son oeuvre homilétique, sont très importantes pour les études concernant les traditions sur la vie et la personne de la Théotokos. Dans les homélies déjà éditées et considérées comme authentiques, Saint André se manifeste comme un orateur de premier ordre, plein d’élan poétique. En fait, c’est à partir de lui que la poésie commence à influencer fortement la rhétorique ecclésiastique en Orient.

Quant aux hymnes liturgiques composés par Saint André, ils se trouvent un peu partout dans les livres liturgiques employés dans l’Eglise Orthodoxe pour la partie hymnologique de ses offices. La plus grande partie de cet héritage sont les Canons, dont Saint André est considéré comme le créateur du genre. Le Canon est un long hymne liturgique, composé de plusieurs strophes, dont le nombre varie d’un canon à l’autre. Les strophes, à leur tour, sont groupées en neuf Odes (ou Chants), en principe selon le nombre des Odes bibliques traditionnellement établi dans la tradition liturgique orientale, sept de ces Odes se trouvant dans l’Ancien Testament et deux dans le Nouveau.

Saint André de Crète est tenu en grande estime par les fidèles de l’ Eglise Orthodoxe, grâce au très long hymne liturgique qu’il a composé, hymne connu sous le nom de "Grand Canon de Saint André de Crète" et dont le thème est la pénitence. Cet hymne est chanté par l’Eglise Orthodoxe deux fois par an, pendant la période du Carême précédant la Fête de Pâque. La première fois, divisé en quatre parties, il est chanté pendant les Lundi, Mardi, Mercredi et Jeudi de la premiere semaine du Carême ; la deuxième fois, il est chanté entièrement le Jeudi de la cinquième semaine.

Ce Canon, qui n’a pas son comparable dans tout l’héritage hymnologique de l’Eglise Orthodoxe, tient le record quant eu nombre de strophes : il en a 250. De savants liturgistes le considèrent comme faisent partie des meilleures oeuvres de la littérature universelle.

Saint André composa son Grand Canon dans la dernière période de sa vie, comme une sorte de chant du cygne. Il constitue une confession publique, dans un élan de sincérité religieuse absolue, après repentance. Saint André, se basant sur son expérience pastorale, sonde l’abîme de la décadence morale et existentielle de l’homme qui s’est détourné de Dieu. Les exemples cités, à partir de l’Ancien et du Nouveau Testament sont très nombreux, ce qui fait que le Grand Canon, en plus de l’incitation à une auto-psychanalyse qu’il nous propose et de l’exhortation qu’il nous adresse à nous éveiller et à nous repentir avant que le point de non-retour ne soit atteint, nous invite à faire une nouvelle lecture de la parole de Dieu, lecture que notre société actuelle ne trouve pas à son goût, car "la Parole de Dieu est vivante, énergique et plus tranchante qu’aucun glaive à double tranchant ; Elle pénètre jusqu’à diviser âme et esprit, articulations et moëlles. Elle passe au crible les mouvements et les pensées du coeur. Il n’est pas de créature qui échappe à sa Vue ; tout est nu à ses Yeux, tout est subjugué par son regard. C’est à Lui que nous devons rendre compte" (Hb IV, 12-13).

Saint André est mort, très probablement le 4 Juillet 740, dans l’ile de Mytilène, cheminant vers la Crète, lors du retour d’un voyage qu’il avait effectué à Constantinople, pour les affaires de son diocèse.

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