Saint AUSPICE
Saint Auspice, 5ème évêque de Toul (vers 450-487)
La date des écrits d’Auspice, qui sont arrivés jusqu’à nous, détermine, à peu près, celle de son épiscopat. Il gouverna l’Église de Toul vers le milieu du cinquième siècle. Le rare mérite et la sainteté de ce prélat lui attirèrent l’estime de toutes les personnes qui le connurent ou qui entendirent parler de lui. Sidoine-Apollinaire, qui fut évêque de Clermont, le comble d’éloges dans une lettre qu’il écrivit au comte Arbogast, gouverneur de la ville de Trêves [1]. Ce comte avait prié Sidoine de l’instruire de ses devoirs ; celui-ci lui conseilla de s’adresser de préférence à Loup de Troyes et à notre Auspice dont il pourrait tirer d’autant plus de secours, qu’ils étaient ses voisins et que d’ailleurs ils possédaient toutes les qualités qui conviennent à leur caractère.
Arbogast s’adressa donc à l’évêque des Leuci. Il en reçut une réponse, en prose alignée, que la tradition a conservée [2] et dont les pensées et le style, fin inspirant la piété, justifient parfaitement l’idée qu’Apollinaire avait donnée de son illustre ami. Après lui avoir exprimé le plaisir qu’il avait éprouvé de le voir à Toul et combien il avait remercié Dieu de lui avoir ménagé une telle jouissance ; il le félicite sur sa naissance, sur sa famille, sur ses vertus ; il félicite la ville de Trêves, d’être administrée par un personnage illustre, à tant de titres, mais plus illustre encore par son dévouement à la religion de Jésus-Christ. Il lui recommande ensuite de conserver précieusement les dons qu’il a reçus de Dieu ; d’éviter l’avarice et la cupidité qui souillent les cœurs et qui, selon l’Écriture, sont la source de tous les maux.
Puis, s’il arrivait qu’en son cœur tombât la moindre goutte de ces poisons, d’y faire couler sans délai, pour en neutraliser l’effet, cette huile si douce que, par l’aumône, on achète de tous les malheureux
Saint Auspice mourut vers l’an 487 ou 490 et fut enterré dans le cimetière de Saint-Mansuy où son corps fut trouvé sous l’épiscopat de Pibon. A la prière de ce prélat, Richard, légat du Saint-Siège, en fit la levée en 1107, et le plaça dans un lieu décent, avec une grande solennité. Ces reliques vénérables furent, de nouveau, reconnues et déposées dans une nouvelle châsse en 1401.
Les bréviaires les plus anciens lui ont donné le titre de saint et son office y était marqué au 8 juillet, parmi ceux du diocèse. Dans la liturgie nouvelle de Nancy [3], il est placé au 26 de février. Le Martyrologe romain fait mention, sous la rubrique du 8 juillet, d’un saint Auspice, évêque de Trêves ; mais comme on a lieu de supposer que les anciens chroniqueurs de la métropole, ne se sont pas fait scrupule d’emprunter, aux églises de la suffragance, des noms de leurs évêques, à l’effet de combler les lacunes de leur catalogue particulier : il ne serait pas impossible que le saint évêque, placé le quatrième par Harigère sur la liste des prélats tréviriens, ne fût autre que notre Auspice dont l’Église de Toul a tant à se glorifier, comme il est évident que les saints Mansuy et Celsin, inscrits les septième et cinquième sur la même liste, et les saints Clément et Félix, qui s’y trouvent rangés les huitième et sixième, y sont transportés des catalogues de Toul et de Metz.
Les Centuriateurs de Magdebourg ont parlé de saint Auspice avec éloge : Il exista, dans la Gaule, ont dit ces historiens protestants , un évêque de l’Église de Toul, nommé Auspice ; ce fut un homme éminemment docte et pieux, comme il parait par l’épitre, en nombres mesurés, qu’il écrivit à Arbogast, comte de Trêves qu’il détourne de l’avarice et delà cupidité. Fuit Auspicius, ecclesiœ Tullensis episcopus in Gallia, vir insigniter doctus et pius, ut apparet ex ejus epistola quam metricis numeris scripsit ad Argobastem Trevirorum comitem, quem ab avaritia et cupiditate dehortatur.
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