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Saint PAMPHILE

Saint Pamphile

Pamphile est né au Liban dans la ville de Beyrouth vers l'an 250 de notre ère. A cette époque Beyrouth était la seule ville après Rome à posséder une célèbre école publique de droit, c'est à dire une école financée par l'administration romaine pour former les hauts fonctionnaires de l'Empire. Elle était aussi un centre culturel important. Les parents de Pamphile comme tous les parents Libanais d'aujourd'hui, donnèrent à leur fils une éducation soignée d'autant plus qu'il avait un fort attrait pour la recherche de la vérité et des dispositions exceptionnelles pour les sciences et les lettres. Il apprit rapidement toutes les règles de la rhétorique et approfondit tous les systèmes philosophiques de son temps. L'historien Eusèbe dit de lui qu'il était un "homme très éloquent". Très jeune il devint un magistrat important de la ville de Beyrouth mais il ne tarda pas à comprendre la vanité de la gloire de ce monde et décida de tout quitter pour suivre le Christ.

Sous le règne de l'empereur Dioclétien, comme à toutes les époques, les idées chrétiennes étaient mal vues du pouvoir politique. "Les premiers seront les derniers... Bienheureux les pauvres... Malheur à vous les riches.. etc." ne sont pas des idées pour plaire à ceux qui ont tous donné, jusqu'à leur âme, pour avoir, gloire, puissance et fortune.Dans sa quête de la vérité, le jeune Pamphile parti en l'an 275 à Alexandrie où Piérius connu pour son éloquence et qui vivait dans une pauvreté volontaire, enseignait la théologie naissante du christianisme. Alexandrie était alors la capitale philosophique de l'Empire Romain où toutes les philosophies de l'antiquité faisaient école. Disciple de Piérius qui l'ordonna prêtre, Pamphile revint à Beyrouth où il distribua tous ses biens aux pauvres, ce qui excita la colère de ses parents, de ses anciens collègues et surtout du sous-préfet romain. Il partit alors s'installer à Césarée, un port florissant, ouvert sur le monde méditerranéen où le souvenir du passage du prisonnier Paul, était encore vivace.En ce temps là, Césarée était le centre administratif oriental de l'empire romain. Très vite son savoir et son éloquence lui attirèrent beaucoup de disciples, Pamphile aimait surtout prêter ou même donner aux fidèles les livres dont ils pouvaient avoir besoin. On comprendra la grandeur de ce sacrifice à cette époque, où, l'imprimerie n'existant pas encore, les livres étaient des objets rares et de grande valeur. Non content de fournir des manuscrits, il se dépouillait encore de tout ce qu'il pouvait, afin de venir en aide aux pauvres. C'est grâce à Pamphile que les oeuvres d'Origène purent parvenir à Saint Jérome. Pamphile approfondit tous les traités d'Origène sur les Saintes Ecritures et en copia une grande partie de sa propre main, entre autres les vingt-cinq volumes de commentaires sur les douze petits prophètes que posséda plus tard saint Jérôme. Il fit exécuter de nombreuses copies de la Bible sur les Hexaples, afin d'en faire cadeau à tous ceux qui les demanderaient, et non seulement aux hommes, mais encore aux femmes en qui il voyait du goût pour la lecture. Aussi, dit saint Jérôme, dans toute la Palestine et l'Egypte, on lisait dans les églises les exemplaires de l'Ecriture Sainte commentée par Origène et publiés par Pamphile.Non content de répandre l'usage de la lecture parmi ses contemporains, Pamphile voulut encore développer la riche bibliothèque créée par Origène à Césarée. Il y mit un soin délicat et y rassembla un grand nombre d'auteurs ecclésiastiques qu'il faisait rechercher dans le monde entier. Cette précieuse bibliothèque eut à souffrir durant la persécution de Dioclétien, qui avait donné l'ordre de brûler impitoyablement tous les livres de prières et de lectures des chrétiens. Néanmoins, elle put être en partie soustraite aux recherches des émissaires impériaux, puisque saint Jérôme l'avait visitée. On y voyait, entre autres, l'Evangile de saint Matthieu en hébreu et d'autres manuscrits très rares.A côté de sa bibliothèque, Pamphile fonda encore une école pour les fidèles qui désiraient s'instruire, ainsi qu'une sorte d'Académie, ouverte aux chrétiens instruits et soucieux de parfaire leurs connaissances. Tous ces savants habitaient la même maison et consacraient leur temps à la prière et à l'étude des sciences divines. C'est ainsi que la ville de Césarée au IIIe siècle était devenue un centre des plus importants de culture chrétienne. Plusieurs de ces hommes illustres confessèrent généreusement leur foi à l'exemple de leur maître et moururent martyrs.Telle était néanmoins la modestie de Pamphile que, malgré sa science, son éloquence, les livres et les amis fidèles dont il était entouré, il refusa toujours de composer et de signer un ouvrage. La célébrité ne le tentait pas. Il se contentait d'écrire quelques lettres.Une vie si belle méritait de se terminer avec la couronne du martyre. La persécution de Maximin faisait alors de nombreuses victimes, en Palestine surtout. Le gouverneur de cette province, nommé Urbain, appliquait les décrets impériaux dans toute leur rigueur.Pamphile fut arrêté en novembre 307, et jeté en prison.Urbain tenta de l'éprouver d'abord dans les connaissances littéraires et les sciences .philosophiques; puis, il en vient à le contraindre à sacrifier aux idoles. Ce gouverneur cruel, voyant que Pamphile refuse et qu'il ne tient pas du tout compte des menaces, exaspéré au plus haut point, donne l'ordre de le faire souffrir par des tortures plus cruelles. On lui inflige des coups terribles au moyen des ongles de fer appliqués aux flancs avec une persévérance féroce, en vain. Cependant, Urbain, malgré son zèle contre les chrétiens, était tombé en disgrâce auprès de l'empereur Maximin qui le priva de ses dignités et le chassa honteusement du palais.Firmilien, le successeur d'Urbain comme gouverneur de Césarée, voyant la ville presque entièrement peuplée de chrétiens, ne voulut pas se les aliéner dès le début de ses fonctions par une obéissance aveugle aux ordres impériaux. Il préféra attendre et Pamphile fut presque oublié dans sa prison et ses amis eurent la faculté durant deux ans de venir le visiter comme bon leur semblait. On dit qu'aidé d'Eusèbe, qui partageait sa cap­tivité, il employa ses loisirs à composer cinq livres de l'Apo­logie d'Origène. Mais Firmilien attendait une occasion propice pour terroriser les chrétiens de Césarée. L'occasion lui fit donnée quand cinq fonctionnaires de l'empire se convertir publiquement au christianisme. Firmilien fit appelé Pamphile, le vieux Valens qui connaissait la parfaitement Bible et Paul un jeune chrétien plein de fougue. Firmilien commençà son interrogatoire avec Paul pensant qu'il pourrait le faire renier le Christ, mais Paul résista héroiquement même aux fers rouges. Ayant échoué avec le Paul, Firmilien savait qu'il n'avait aucune chanse de pouvoir contraindre Pamphile et Valens à renier le Christ alors il les codamna à mort et ils furent exécuter le soir même.Le souvenir de Pamphile a totalement disparu du Proche-Orient, y compris de sa ville natale Beyrouth, mais en Occident, son souvenir n'a pas totalement disparu. Au Québec, il existe même une petite ville qui porte le nom de Saint Pamphile.

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