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Saint PATRICK

Saint Patrick, Confesseur, Évêque, Missionnaire en Irlande (+ 461) C’est l’Apôtre de tout un peuple que l’Eglise propose aujourd’hui à nos hommages : le grand Patrice, l’illuminateur de l’Irlande, le père de ce peuple fidèle dont le martyre dure depuis trois siècles. En lui resplendit le don de l’apostolat que le Christ a déposé dans son Eglise, et qui doit s’y perpétuer jusqu’à la consommation des temps. Les divins envoyés du Seigneur se partagent en deux classes. Il en est qui ont reçu la charge de défricher une portion médiocre de la gentilité, et d’y répandre la semence qui germe avec plus ou moins d’abondance, selon la malice ou la docilité des hommes ; il en est d’autres dont la mission est comme une conquête rapide qui soumet à l’Evangile des nations entières, Patrice appartient à cette classe d’Apôtres ; et nous devons vénérer en lui un des plus insignes monuments de la miséricorde divine envers les hommes. Admirons aussi la solidité de son œuvre. C’est au Ve siècle, tandis que l’île des Bretons était encore presque toute entière sous les ombres du paganisme ; que la race franque n’avait pas encore entendu nommer le vrai Dieu ; que l’immense Germanie ignorait profondément la venue du Christ sur la terre, que toutes les régions du Nord dormaient dans les ténèbres de l’infidélité ; c’est avant le réveil successif de tant de peuples, que l’Hibernie reçoit la nouvelle du salut. La parole divine, apportée par le merveilleux apôtre, prospère dans cette île plus fertile encore selon la grâce que selon la nature. Les saints y abondent et se répandent sur l’Europe entière ; les enfants de l’Irlande rendent à d’autres contrées le même service que leur patrie a reçu de son sublime initiateur. Et quand arrive l’époque de la grande apostasie du XVIe siècle, quand la défection germanique est tour à tour imitée par l’Angleterre et par l’Ecosse, par le Nord tout entier, l’Irlande demeure fidèle ; et aucun genre de persécution, si habile ou atroce qu’il soit, n’a pu la détacher de la sainte foi que lui enseigna Patrice. Votre vie, ô Patrice, s’est écoulée dans les pénibles travaux de l’Apostolat ; mais qu’elle a été belle, la moisson que vos mains ont semée, et qu’ont arrosée vos sueurs ! Aucune fatigue ne vous a coûté, parce qu’il s’agissait de procurer à des hommes le précieux don de la foi ; et le peuple à qui vous l’avez confié l’a gardé avec une fidélité qui fera à jamais votre gloire. Daignez prier pour nous, afin que cette foi, "sans laquelle l’homme ne peut plaire à Dieu", s’empare pour jamais de nos esprits et de nos cœurs. C’est de la foi que le juste vit, nous dit le Prophète ; et c’est elle qui, durant ces saints jours, nous révèle les justices du Seigneur et ses miséricordes, afin que nos cœurs se convertissent et offrent au Dieu de majesté l’hommage du repentir. C’est parce que notre foi était languissante, que notre faiblesse s’effrayait des devoirs que nous impose l’Eglise. Si la foi domine nos pensées, nous serons aisément pénitents. Votre vie si pure, si pleine de bonnes œuvres, fut cependant une vie mortifiée ; aidez-nous à suivre de loin vos traces. Priez, ô Patrice, pour l’Ile sainte dont vous êtes le père et qui vous honore d’un culte si fervent. De nos jours, elle est menacée encore ; plusieurs de vos enfants sont devenus infidèles aux traditions de leur père. Un fléau plus dangereux que le glaive et la famine a décimé de nos jours votre troupeau ; ô Père ! protégez les enfants des martyrs, et défendez-les de la séduction. Que votre œil aussi suive jusque sur les terres étrangères ceux qui, lassés de souffrir, sont allés chercher une patrie moins impitoyable. Qu’ils y conservent le don de la foi, qu’ils y soient les témoins de la vérité, les dociles enfants de l’Eglise ; que leur présence et leur séjour servent à l’avancement du Royaume de Dieu. Saint Pontife, intercédez pour cette autre Ile qui fut votre berceau ; pardonnez-lui ses crimes envers vos enfants ; avancez par vos prières le jour où elle pourra rentrer dans la grande unité catholique. Enfin souvenez-vous de toutes les provinces de l’Eglise ; votre prière est celle d’un Apôtre ; elle trouvera accès auprès de celui qui vous a envoyé. DOM GUÉRANGER

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