Saint PELADE
SAINT PELADE, ARCHEVEQUE D’EMBRUN (V e siècle)
Pélade, archevêque d’Embrun, naquit à Embrun de parents nobles et catholiques, dans un temps où l’hérésie arienne exerçait de grands ravages dans cette cité et dans toute la Bourgogne. Encore enfant, il fut formé a la vertu par Catulin, archevêque de cette ville de bonne heure, ses pensées et ses affections se tournèrent vers la vertu. Catulin, chassé de son siège par les hérétiques, s’étant réfugié à Vienne, auprès du bienheureux Avit, Pélade l’accompagna dans sa fuite et chercha à l’imiter par ses bonnes œuvres. Catulin mourut en son exil, et fut remplacé par Gallican, premier de ce nom. Après un pontificat très court, il se reposa dans le Christ par une mort prématurée et pieuse, et alors la voix unanime du clergé et du peuple appela Pélade à venir servir de colonne à a l’église d’Embrun, qui menaçait ruine. Il employa ses biens à soulager l’indigence des pauvres et le délaissement des veuves et des orphelins. Assidu à l’oraison, appliqué sans cesse a la lecture des textes sacrés, diligent à visiter son diocèse, domptant son corps par la macération, ayant les louanges des hommes en horreur, si menait une vie vraiment céleste. Des anges, ses compagnons assidus, il recevait la connaissance des choses à venir et cachées ; il prédit à Sigismond, roi de Bourgogne, sa mort et la ruine de son royaume. D’un signe de croix il déjoua souvent la rage des démons et leurs vains épouvantails ; une fois, entre autres, il écarta de la sorte la masse énorme d’un rocher qui fondait sur lui. Le fils unique d’une veuve était atteint de paralysie il lui rendit la santé par l’onction sainte. Dans l’espace de cinq ans qu’il fut évêque, il construisit cinq basiliques. Enfin, illustre par ses vertus et ses miracles, et ayant annoncé le jour de sa mort, il émigra vers le Seigneur le 6 janvier. Ses reliques, longtemps conservées à Embrun, puis emportées par un moine de la famille de saint Benoît dans la Catalogne, furent déposées dans le monastère de Saint-Pierre-de-Champrodon. Ce dépôt était là depuis longtemps, renfermé dans une châsse d’argent revêtue de ciselures en or qui représentaient les principaux miracles du Saint, lorsque, sur la fin du 15 e siècle, la Catalogne ayant été conquise par les armes françaises, le monastère fut livré aux vainqueurs pour être pillé, et la chasse de saint Pélade fut prise. Mais Dieu, qui est admirable dans ses Saints, avait voulu que dans l’armée des Français se trouvât Jean Richier, bailli de Montgardin, homme religieux, qui racheta la châsse à ses frais et la rendit au monastère, ne demandant pour prix d’un si grand bienfait qu’une parcelle des saintes reliques. Un fragment considérable de l’os de l’avant-bras fut en effet cédé à sa demande, avec l’attestation authentique de ce qui s’était passé. Le successeur du pieux Richier fit don de la moitié de son trésor à l’église d’Embrun, où ce gage saCré est encore honoré aujourd’hui.
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