Saint SALOMON
Saint Salomon roi et martyr (✝ 874)
Ce prince tint en main le sceptre dans des temps difficiles. Sa vie est racontée dans la Chronique de Saint-Brieuc (Chronicon Briocense) rédigée probablement avant les années 1010-1040.
Né entre 810 et 820, il serait fils d’un certain Riwallon, comte du Poher et frère ou beau-frère de Nominoe. Il était le cousin d’Erispoë qui dans un acte de 856 le nomme Salomon fils de Rivallon, consobrino meo, d’après la même chronique. Il semble également qu’il ait été élevé par Nominoë car dans une donation il précise pour l’âme de Nominoë qui fut mon nourricier.
On sait également, selon d’autres chroniques que devenu roi, il reçut, “en 852 un tiers de la Bretagne de l’empereur aux dépens d’Erispoë après s’être fait le fidèle du roi Charles le Chauve”.
Puis, un peu plus tard, en 852, il fut “couronné roi de Bretagne en 857, après avoir assassiné son cousin Erispoë, dont il n’approuvait pas le rapprochement avec la Francie occidentale qui risquait de lui faire perdre des terres au profit de celui-ci”.
Puis il se fit le défenseur de la religion, voila pourquoi il écrivit une lettre au pape Nicolas touchant les évêques de Bretagne chassés de leurs sièges sans raison et sans la participation du saint Siège. Le pape lui fit une réponse fort obligeante. Salomon rétablit, en conséquence de cette réponse, quelques évêques bretons, et s’occupa avec soin des affaires de la religion. Il fit bâtir un monastère à Plélan pour y retirer les moines de Redon, dont les Normands avaient saccagé la demeure paisible. Il voulut même s’y retirer.
Il se distingua au siège d’Angers, ville occupée par les Normands. Cependant ses sujets formèrent une conspiration contre lui, et se saisirent d’abord de son fils Vignon. Salomon se sauva dans l’église d’un monastère où il fut pris et traité avec une barbarie inouïe. On lui arracha les yeux avec tant de violence, qu’il en mourut pendant la nuit : on voulut reconnaître dans cet acte, de brutalité une vengeance, parce que Salomon avait tué jusque sur l’autel son seigneur Erispoi, fils de Nomenoi, qui avait obligé Charles le Chauve à lui céder plusieurs places. Mais Salomon avait expié cette faute : on assure même qu’il n’avait soulevé contre lui ses sujets, que parce qu’il avait fait des efforts pour mettre un terme au schisme qui désolait alors la Bretagne.
À la fin de son règne, il se retira dans le monastère, de La Martyre, pour y expier le meurtre d’Erispoë. Ce fut là que son gendre Pascweten et le gendre d’Erispoë, Gurvant ainsi que son neveu Wigon fils de Rivelin, le livrèrent aux Francs « Fulcoald et d’autres » qui après avoir capturé et sans doute exécuté son fils Wigon, “arrachèrent les yeux du roi avec une extrême violence” et l’assassinèrent le lendemain, 25 juin 874.
Son corps fut inhumé dans le monastère de Plélan ou dans celui de Saint-Maixent, conformément aux désirs qu’il avait exprimé de reposer aux côtes de son épouse, la reine Wenbrit. Plus tard, son corps fut enlevé, probablement lors d’une des invasions normandes et transporté jusqu’à Pithiviers, où une partie de ses reliques reposent dans l’église Saint-Salomon et Saint-Grégoire. Cependant une autre partie de ses reliques resta ou revint en Bretagne ; l’église Saint-Salomon de Vannes, détruite en 1793 pendant la Révolution française, possédait quelques ossements du saint.
On l’honore en Bretagne comme martyr.
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