Saint THEODULPHE
Saint Théodulphe évêque et abbé à Lobbes en Belgique (✝ 776)
Théodulphe (750-821) est un personnage très important du Monde Carolingien. Evêque d’Orléans, et abbé de nombreux monastères, il fut également un grand érudit de son temps et un intime de l’Empereur Charlemagne (742-814).
Théodulphe est né en Espagne vers 750, dans une famille d’origine Wisigothique. Il fait ses études au monastère d’Aniane, situé dans le diocèse de Montpellier. Théodulphe, remarqué pour ses dons intellectuels fut personnellement pris en charge par Saint Benoît d’Aniane (750-821), fondateur du monastère.
L’enseignement reçu comprenait la théologie, les sciences de l’époque et également les oeuvres des poètes latins. Théodulphe devint naturellement théologien, un très grand orateur et un écrivain de qualité.
Vers 781, remarqué par Charlemagne, Théodulphe fut appelé à la Cour Impériale. Il devint conseiller privé de l’Empereur en même temps que le célèbre Alcuin (730-804), abbé de Saint-Martin-de-Tours.
Vers 783, Théodulphe est nommé évêque d’Orléans et en même temps se voit attribué les Abbayes de Saint-Aignan d’Orléans, de Saint-Liphard de Meung-sur-Loire, de Micy-près-Orléans, et surtout l’abbaye de Fleury qui deviendra la célèbre Abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire.
Appliquant les directives de Charlemagne, Théodulphe développa l’enseignement élémentaire dans les campagnes et l’enseignement supérieur à l’ombre de sa cathédrale Sainte-Croix-d’Orléans, et des Abbayes dont il avait la charge.
A l’Abbaye de Micy, Théodulphe instaura la règle de Saint-Benoît qu’il avait connu à Aniane. Pour ce faire, il fit venir son Maître Benoît d’Aniane qui l’avait instruit alors qu’il était encore en Septimanie. La notoriété de ce dernier attira très rapidement de nombreux candidats à la vie monastique, tant est si bien qu’au bout de quelques années l’Abbaye de Micy compta trois cents novices et moines vivant la règle bénédictine.
Outre l’Abbaye de Micy et la cathédrale d’Orléans qu’il fit agrandir et orner de mosaïques (dont il ne reste pratiquement rien), Théodulphe, abbé de Saint Benoît-sur-Loire en fit un haut lieu de culture classique rayonnant sur une grande partie de l’Empire Carolingien.
Cette abbaye fut rendue célèbre quand, en 672 ou 674 un moine nommé Aigulfe ramena du Mont-Cassin, qui venait d’être dévasté par les Lombards, les restes de Saint-Benoît de Nursie, fondateur de la règle Bénédictine.
En 798, Théodulphe en tant que Missus Dominicus fut chargé de missions administratives et politiques en Provence et en Septimanie. La Septimanie est cette province qui correspond au Languedoc actuel et qui comprends les cités de Narbonne, Béziers, Agde, Nîmes, Uzès, Carcassonne, Elne, mais aussi l’antique Rhedae, c’est-à-dire le village de Rennes-le-Château actuel.
On peut noter l’intérêt que Charlemagne apporte au Razés, région de Rhedae, en envoyant de ses plus fidèles conseiller. Theodulphe citera le fameux village de Rennes-le-Château sous son nom de Rhedae dans un poème en latin intitulé "Paraenesis ad judices" : "inde revidentes te, carcasona, rhedasque, menibus inferimus nos, cito narbo tuis…."
L’écrivain ésotériste Gérard de Sède, pionnier dans l’affaire de Rennes-le-Château, a fort bien souligné que si Charlemagne s’intéressait à Rennes, c’est que celui-ci avait connaissance du fait que la précédente dynastie, celle des Mérovingiens avait pu subsister par la survivance de Sigebert IV, fils de Saint Dagobert II. Sigebet IV est supposé être arrivé en terre de Rhedae, le 17 Janvier de l´an 681 chez son grand-père Wisigoth Bera, et continuer la lignée cachée des Mérovingiens.
De nombreux auteurs considèrent que le but du voyage de Théodulphe, fut représenté dans la magnifique mosaïque de l’Oratoire que fit construire celui-ci à Germigny-des-Près (Cf : Infra).
Théodulphe en représentant la fameuse Arche d’Alliance, fait manifestement référence à un indice important de cette enigme, mentionnée dans la fameuse phrase de la pierre tombale de la Marquise d’Hautpoul : REDIS - REGIS - CELLIS - ARCHIS
Oratoire Carolingien de Germigny-des-prés. Cet oratoire, bati originellement sur un plan Grec, i.e. un plan central carré, avec une tour-lanterne n’a conservé de nos jours que trois de ses cotés. Le quatrième coté a été détruit au bas moyen-âge, de manière à constituer une église de plan basilical.
Cet oratoire était orné de magnifiques mosaïques d’inspiration Byzantine, sans doute inspirées de l’école de Ravenne.
De toute la magnificence de cet oratoire carolingien, ne subsiste que la superbe mosaïque dont nous avons déjà parlé.
L’Arche d’Alliance de Germigny-des-prés. Cette mosaïque disposée sur une la demi-coupole en cul-de-four de l’abside est composée d’environ cent trente mille tesselles de verre ou d’émails de différentes couleurs. Cette mosaïque représente la "Main de Dieu" apparaissant au dessus de l’Arche d’Alliance surmontée de deux Chérubins.
Deux Anges ou Archanges représentant le Peuple Juif de l’Ancienne Alliance et le Peuple Chrétien de la Nouvelle Alliance surmontent la scène.
Une inscription placée dans le bas de la mosaïque : ORACLUM SCM ET CERUBIN HIC ASPICE SPECTANS ET TESTAMENTI MICAT ARCA DEI HAEC CERNENS PRECIBUSQUE STUDENS PULSARE TONANTEM THEODOLUM VOTIS IUNGITO que les érudits traduisent de la manière suivante :
Regarde et contemple le saint Propitiatoire et ses chérubins Et vois ici l’Arche de l’Alliance Divine Devant ce spectacle, efforce-toi de toucher par tes prières le Maître du Tonnerre Et ne manque pas, je t’en prie, d’associer Théodulf à tes voeux. Suivant la tradition patristique, Théodulf interprète l’arche d’Alliance, avec son contenu, comme préfiguration du Nouveau Testament, du Christ, de l’Eucharistie (La Manne). Le Nouveau Testament ayant maintenant remplacé l’Ancien, le Christ étant maintenant lui-même présent sur l’autel, on pouvait montrer l’arche ouverte et vide de son contenu : la réalité a remplacé l’ancien symbole qui préfigurait cette réalité.
Il est assez curieux de constater qu’un linge blanc (le Saint Suaire ?) semble être déposé dans l’Arche. Théodulphe a certainement voulu associer, l’Arche d’Alliance et le Tombeau du Christ, ou bien associé la Manne conservée dans l’Arche avec l’Eucharistie.
Le Linge de l’Arche d’Alliance. Cette mosaïque miraculeusement conservé pendant plus onze siècles, nous signifie une information essentielle. Malheureusement, les autres mosaïques qui devait orner les trois autres demi-coupoles n’ont à ce jour pas été retrouvées : La magnfique Villa de Théodulphe sera hélàs incendiée lors des invasions Normandes du IXème siècle.
Charlemagne, pour lequel Théodulphe avait une véritable dévotion, mourut le 28 janvier 814. Son fils unique Louis le Pieux ou dit le Débonnaire lui succèda.
Trois ans plus tard, Théodulphe se voit impliqué dans la révolte en Italie d’un petit-fils de Charlemagne, Bernard, roi d‘Italie. Il est alors révoqué de son siège et interné dans un monastère à Angers. C’est là qu’il mourut le 18 Décembre 821.
Théodulphe a été canonisé et est fêté le 1er mai.
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