Saints ROBERT, ALBERIC et ETIENNE DE CITEAUX
Saints Robert, Albéric et Etienne, premiers abbés et fondateurs de Cîteaux.
A quinze ans, Robert prit l’habit monastique à Saint-Pierre de la Celle, dans le diocèse de Troyes. Il en devint le prieur, puis fut choisi comme abbé par les moines de Saint-Michel de Tonnerre. Dans l’impossibilité de les ramener à une vie plus régulière selon son désir, il les laissa et après un court priorat à Saint-Ayoul retourna à Saint-Pierre de la Celle. Le Souverain Pontife le désigna comme abbé des ermites demeurant dans la forêt de Colan, mais l’incommodité du lieu lui fit transporter sa petite famille à Molesme. Les premières années se passèrent dans une grande indigence, mais bientôt la renommée du saint abbé lui fit atteindre une grande prospérité, en personnel et en biens. Avec l’affluence des biens matériels, le monastère se trouva trop engagé dans la société féodale et la Règle s’y observait insuffisamment au gré de ce saint père et de ses disciples les plus fervents. C’est pourquoi Saint Robert, moyennant l’appui du Légat, passa avec ces derniers à Cîteaux. Le départ d’un tel pasteur devait causer une grande perte aux moines de Molesme qui le réclamèrent auprès du Souverain Pontife, et sur l’ordre du pape, le saint homme revint avec humilité et obéissance chez eux et prodigua de nouveau tous ses soins au troupeau qu’on lui confiait. L’église de Cîteaux, privée de pasteur, se choisit Albéric, qui avait été prieur à Molesmes. C’était un lettré, versé dans la connaissance des choses divines et humaines, un amant de la Règle aimant ses frères. Lorsque se dessina le mouvement qui devait aboutir à Cîteaux, il travailla longtemps de toutes ses forces à la réussite du projet, ce qui fut pour lui la cause de bien des souffrances, opprobres, coups, prison. Elu abbé de Cîteaux, il envoya deux frères solliciter le privilège romain. Forts de cet appui, les moines du Nouveau Monastère conformèrent en tous points leur vie aux prescriptions de la Règle et rejetèrent tout ce qu’elle réprouvait. Nouveaux soldats du Christ et pauvres comme lui, ils dédaignèrent les biens de ce monde à tel point que ceux qui les voyaient ou entendaient raconter l’extraordinaire austérité de leur vie, se hâtaient tous de s’en éloigner de corps et de cœur. Et l’on ne cessait d’exprimer des doutes sur leur persévérance. Albéric s’endormit dans le Seigneur le 26 janvier 1109. Etienne Harding lui fut choisi comme successeur. Lui aussi venait de Molesmes où il était entré au retour d’un pèlerinage à Rome. Anglais de naissance, il avait été dans sa jeunesse moine de Sherburn. Sous son abbatiat, il plut au Seigneur de répondre aux prières instantes faites par ceux qu’attristait la pensée de n’avoir pas de successeurs. En ces jours en effet, la grâce de Dieu fit passer au monastère tant de clercs et de laïcs, qu’il en entra trente d’un coup, à la suite de Saint Bernard de Fontaines. Ce n’était qu’un début... Dès 1113, la ruche trop pleine devait essaimer. Pour assurer l’avenir et l’interprétation cistercienne de la Règle, Saint Etienne écrivit la Charte de Charité. Quand il mourut , le 26 mars 1134, l’Ordre comptait déjà soixante-quinze abbayes.
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