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Bienheureuse CARMEN GARCIA MOYON


Carmen Marie Anne García Moyon

1888-1937

Carmen naquit le 13 septembre 1888 à Nantes (Loire-Atlantique), avant-dernière des cinq enfants d’un père espagnol et d’une mère française. C’est cette situation qui est à l’origine du surnom de Carmen, la Francesita, la petite Française.

Le père, José García, s’était exilé après avoir participé à la guerre civile de 1872-1876 du côté « carliste » ; la mère s’appelait Marie Joséphine Octavie Moyon, et ce nom ne doit donc pas porter d’accent sur le o, comme on le voit parfois dans les textes espagnols.

Vers 1900, la famille revint s’installer à Barcelone, où moururent les deux jeunes garçons, puis à Sogorg (Castellón), le pays d’origine du père. C’est là que Carmen rencontra les Sœurs Tertiaires Capucines de la Sainte Famille, où elle demanda son admission en 1917.

Après six mois de postulat, le noviciat commença en 1918, et Carmen prit le nom de Esperanza de Nantes. De ces deux années, on ne sait pratiquement rien, car les archives de la Congrégation furent détruites dans l’incendie de 1936.

Ce qui est certain, c’est qu’au terme de cette étape, ni elle ni sa compagne (Asunción) ne renouvelèrent leurs vœux et choisirent un mode de vie, toujours consacrée à Dieu, mais dans l’activité et le témoignage au milieu du monde.

Elles s’installèrent à Manises (Valencia) de 1921 à 1925, où elles travaillèrent au four de Aliaga, puis à Torrent, non loin des pères Tertiaires Capucins Amigoniens.

Au premier étage de leur maison s’installa Asunción, désormais mariée, tandis que Carmen restait au rez-de-chaussée, recevant des jeunes filles pour leur enseigner la broderie, la couture et la confection. C’était l’occupation principale, « officielle », dont profitait Carmen pour faire passer un message évangélique, un enseignement chrétien, puis tout ce monde se transportait joyeusement chez les Pères pour nettoyer l’église, entretenir les ornements, repasser les aubes et les linges sacrés…

A ces saintes occupations, Carmen ajouta celle de la Pieuse Union de Saint Antoine de Padoue, dont elle fut pratiquement la fondatrice, y ayant adhéré dès que son fondateur la proposa en 1934. Elle organisa l’association, en fut la trésorière et la guide infatigable.

Dès avant la guerre civile, les éléments anti-cléricaux de Torrent firent abattre la croix qui dominait le Calvaire ; Carmen n’hésita pas un instant à la remplacer par une autre, et à aller protester avec ses compagnes auprès des autorités. Un courage qui déjà la faisait « ficher ».

Le 24 juillet 1936, le couvent des Pères fut évacué et incendié ; tout en continuant la formation et l’enseignement des jeunes filles, Carmen organisa des visites pour apporter des vêtements, des vivres, du soutien psychologique, l’Eucharistie, à tous les Chrétiens en difficulté.

Le comité révolutionnaire de Torrent avait émis une instruction - peut-être l’unique dans toute l’Espagne - de ne faire aucun mal aux femmes de Torrent. Il est établi qu’aucune femme ne subit le martyre à Torrent ; aucune - une tout de même, Carmen, justement. Voici comment.

En janvier 1937, une jeune fille demanda à Carmen de lui tailler une robe de mariage et Carmen, sans aucune arrière-pensée, lui fit remarquer que pour le moment, le mariage ne pourrait se faire qu’à la mairie, mais qu’en attendant un peu, elle pourrait aussi se marier à l’Eglise. La fille alla le dire à son fiancé, qui alla le dire au Comité, qui envoya deux voitures et six hommes à la porte de Carmen, au soir du 30 janvier. Ce sont eux mêmes qui, le soir, racontèrent comment ils s’y prirent : les faits furent de nouveau confirmés lors du procès qui eut lieu plus tard.

L’arrestation fut mouvementée. Carmen tenta de se défendre, tandis que le petit garçon qui se trouvait alors près d’elle, s’accrochait à ses jambes, et que la voisine s’approchait pour l’aider. Un milicien lui pointa le fusil devant la poitrine, et Carmen n’avait plus qu’à se rendre.

Les deux voitures partirent en direction de Montserrat, jusqu’au lieu-dit Barranc de les Canyes. Les miliciens tentèrent de la violer, mais Carmen leur résista encore plus violemment que lors de son arrestation, hurlant Vous me tuerez avant de me violer. Alors, ils la sortirent de la voiture, lui versèrent de l’essence de la tête aux pieds et mirent le feu.

Les bourreaux reconnurent que le spectacle les remplit d’horreur et de dégoût, voyant cette torche ardente qui s’agitait sous leurs yeux. Carmen cria plusieurs fois Vive le Christ Roi, avant de s’écrouler à terre.

Carmen fut ainsi brûlée vive pour sa foi inébranlable, le 30 janvier 1937.

Dès la fin des hostilités, son amie Asunción chercha à dénoncer cet assassinat aux autorités, qui répondirent d’abord qu’on ne pouvait rendre justice parce que la Francesita n’était pas du pays ; puis les témoins n’osèrent pas parler ni même se présenter, de sorte que les assassins eux-mêmes, qu’on avait pourtant bien reconnus et arrêtés, furent remis en liberté.

Pour l’Eglise, les choses avaient une autre importance : Carmen avait donné sa vie en témoignage de sa fidélité au Christ, c’était une authentique martyre de la foi.

Elle fut béatifiée en 2001

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