Bienheureux DIDACE-LOUIS DE SAN VITORES
Bienheureux Didace-Louis de San Vitores
martyr aux Iles Mariannes (✝ 1672)
Né en 1627 à Burgos d’une famille noble, Diego Luis entra dans la Compagnie à 13 ans après avoir vaincu la résistance de son père. Dès son noviciat il se fit remarquer par la ferveur de sa piété et la vivacité de son esprit. Prêtre en 1651, il se consacra, après son 3e An, à l’enseignement universitaire et à différentes formes d’apostolat jusqu’à ce que le Père Général Goswin Nickel lui accorde de partir pour les missions.
En 1660, il quitta sa patrie et travailla courageusement pendant deux ans à Mexico en attendant l’arrivée d’un bateau pour les Philippines. De 1662 à 1666, il exerça les charges de maître des novices, de préfet des études et de professeur de théologie, tout en se consacrant avec un grand zèle à l’apostolat auprès des indigènes. Mais il désirait surtout annoncer le Christ aux habitants des Iles Mariannes, lesquelles n’avaient encore jamais entendu parler du Christ. Il y arriva en 1668 après avoir surmonté toutes sortes de difficultés.
Pendant quatre ans il y partagea les consolations et les croix des missionnaires. En 1672 il fut tué en haine de la foi au village de Tumon. Jean Paul II l’a béatifié en 1985.
Le bienheureux Diego Luis de San Vitores fut tué le 2 avril 1672 dans l’île de Guam alors qu’il venait de baptiser une petite fille mourante : ce martyre lui valut d’être le premier apôtre des Iles Mariannes. Il y avait construit, en peu d’années, huit maisons florissantes, fondé trois écoles pour l’éducation des jeunes gens et jeunes filles, et baptisé de sa main plusieurs milliers d’indigènes.
Le bienheureux Diego Luis, réalisant les vœux ardents et les promesses de son adolescence, était venu dans l’île de Guam avec d’autres jésuites et un catéchiste de 14 ans. Pour encourager ce dernier à le suivre, il lui avait suffi de l’inviter par ces mots : « Veux-tu venir avec moi dans le pays où tu deviendras martyr du Christ ? » Il le fut en effet deux jours avant la mort du bienheureux. Celui-ci, ayant appris suffisamment la langue des habitants de l’île pendant la traversée, avait commencé son travail missionnaire en annonçant immédiatement Jésus Christ sur la place publique. Après ce premier discours, un très grand nombre de catéchumènes, dit-on, se firent instruire dans la doctrine chrétienne. On rapporte qu’il baptisa tout de suite des petits enfants, pour le salut éternel desquels il priait et mortifiait quotidiennement son corps, demandant à Dieu de ne pas mourir avant d’avoir vu ces enfants confirmés dans la foi.
Dieu lui accorda encore quatre années de vie ; tandis qu’il s’adonnait avec zèle à son œuvre missionnaire, il fut transpercé d’un coup de lance par un apostat fou de colère. Il rendit l’âme en implorant calmement la miséricorde de Dieu pour lui-même et pour son meurtrier. Il avait 45 ans. Le bienheureux Diego Luis, qui espérait mourir en vivant sa vie sacerdotale dans les missions, réalisait enfin le vœu qu’il avait lui-même confié autrefois au Père Général Goswin Nickel :
« Depuis mes années d’enfance dont je puis me souvenir, tout mon désir a été (selon mon âge et peut-être même en le dépassant) la conversion des infidèles et le martyre.
Ce désir ancré en moi a grandi de jour en jour, surtout celui de conduire les âmes des infidèles au Christ, de verser mon sang pour cela, sans que jamais je puisse détourner mon esprit en un autre sens.
Tel est donc le désir qui se présentait à moi : verser mon sang pour le nom du Christ et pour le salut des âmes les plus abandonnées. Toutefois je ne désire pas cela en sorte que je veuille aller dans les missions pour obtenir la palme du martyre ; mais plutôt en sorte que, à cause des missions, je ne craigne aucun genre de travail et même de mort ; je me déclare prêt à quitter non seulement cette vie mais à abandonner une mort glorieuse, pourvu que je gagne même une seule âme au Christ. »
(Anon., 1784, Archives Loyola – S. C. pour les Causes des Saints, Officium Historicum, 94, Déposition sur la vie et le martyre du Serviteur de Dieu Diego Luis de San Vitores, Rome, 1981, pp. 90-97).
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