Bienheureux HENRI REBUSCHINI
Bienheureux Henri Rebuschini prêtre camillien (✝ 1938)
Décerner les honneurs de la béatification à un religieux hospitalier, plusieurs fois atteint de dépression nerveuse, est un acte qui peut surprendre au premier abord. Mais, en proclamant Bienheureux le Père Enrico (Henri) Rebuschini, le 4 mai 1997, le Pape Jean-Paul II a réconforté bien des hommes et des femmes de notre époque confrontés à des épreuves semblables, soit dans leur propre personne soit dans leur entourage.
Henri est né en Italie du Nord, à Gravedona, sur la rive nord-ouest du lac de Côme, le 28 avril 1860. Son père, Dominique, employé d’intendance avant de devenir inspecteur-chef des impôts pour la province de Côme, n’est pas favorable à la religion : il accompagne sa femme jusqu’à l’entrée de l’église mais reste dehors. Sa mère, Sophie, chrétienne exemplaire, est native de Livourne, en Toscane. De ce foyer naquirent cinq enfants. Henri est le second. À la fin de ses études secondaires, Henri, qui ne peut suivre son attrait pour la vie religieuse, en raison de l’opposition de son père, s’inscrit à la Faculté de mathématiques de Pavie. Garçon calme et d’une bonne éducation, il ne reste qu’une année à la Faculté dont l’anticléricalisme lui cause amertume et dégoût.
Revenu à Côme, il fait son service militaire, dans le cadre de l’année de volontariat. Dans les temps libres, il s’isole volontiers dans la prière et les bonnes lectures. Élève de l’École militaire de Milan, il en sort sous-lieutenant de réserve, estimé de ses supérieurs qui l’encouragent à faire carrière dans l’armée. Mais de retour en famille, il préfère suivre des études de comptabilité qui s’achèvent par un diplôme obtenu en 1882 avec d’excellentes appréciations.
Une voie qui ne lui convient pas
L’époux de sa sœur Dorina, qui dirige une soierie à 45 km au nord de Côme, l’accueille chez lui, et lui confie un emploi dans l’administration. Entre Henri et le ménage de sa soeur règne une excellente entente. Cependant, au bout de trois ans, quelques signes laissent entrevoir que le jeune homme est en difficulté. On lit de la tristesse dans ses yeux. Il confie à son père que ce travail dans l’industrie et le commerce ne lui convient pas. Il a 24 ans, lorsqu’il écrit à son beau-frère : « La pensée de rester toujours un poids plutôt que d’être une aide valable..., le fait de savoir en même temps que mes parents ne seront jamais tranquilles, aussi longtemps que je resterai dans une voie qui ne convient pas à ma nature (et qui me rend malheureux), tout cela m’a finalement persuadé que je devais y renoncer, pour le plus grand bien de papa et de maman, pour le tien et pour le mien. Je te dis cela, le cœur douloureusement serré » (9 août 1884).
Les difficultés d’Henri ne sont pas causées par le choix d’une profession qui corresponde à ses talents et à ses penchants, mais par son attrait persistant pour la vie religieuse, attrait contrarié par une forte opposition de la part de son père. Bientôt, malgré tous ses efforts pour accepter son sort, il tombe dans un état d’abattement moral ; il est si maigre qu’il semble sortir de maladie. Enfin, au cours de l’été 1884, le père finit par se « rendre », après de longues discussions avec son fils, et sur l’intervention du Bienheureux Guanella (prêtre instigateur d’œuvres sociales, béatifié en 1964), qui a fait prier dans tous les monastères de Côme pour cette vocation.
Trois mois après avoir quitté son emploi, Henri s’inscrit à l’université Grégorienne de Rome pour y poursuivre, avec succès, des études ecclésiastiques. Il y conquiert l’estime de ses professeurs. Il reçoit les Ordres mineurs avec la mention : « Conduite édifiante, ayant un très bon esprit d’Église ». Vers la fin de l’année 1885, ses parents et sa tante Madeleine, viennent à Rome et sont heureux de le trouver satisfait et serein. Madeleine note dans son journal : « Henri est content et tranquille. Je comprends comment il peut se sentir ainsi. Il est sûr d’être sur le chemin que Dieu lui a préparé ».
Sous le pressoir
Soudain surgit un obstacle imprévu : de mars 1886 à mai 1887, Henri est terrassé par une grave dépression nerveuse. Âme très généreuse, ayant un sens du devoir qui n’admet pas de demi-mesure, Henri est porté à faire des pénitences excessives, sans tenir suffisamment compte de sa fragilité. Il aurait plutôt besoin de se nourrir davantage. Mais il s’efforce d’imiter, voire de surpasser, les exemples d’austérité qu’il remarque autour de lui, et en arrive à un état d’épuisement nerveux et mental, cause fréquente de dépression. Déjà de son temps, lorsque sainte Thérèse d’Avila arrivait dans un Carmel et y trouvait tensions et combats spirituels, elle demandait d’abord que chacune dorme une heure de plus ! En effet, la fatigue diminue notre capacité de résistance, nous fragilise et accroît notre vulnérabilité. Une des armes dont use le démon dans le combat spirituel est de nous surcharger, sous apparence de bien.
Henri retourne dans sa famille. Il fait aussi un séjour en clinique. On relève dans le journal de Madeleine les notes suivantes : ce sont « des moments où la main de Dieu s’est appesantie sur nous et nous a plongés dans la douleur... Que de mois de silence et que de souffrances en ce moment. Puisse au moins Dieu y mettre fin et nous rendre notre trésor ». Huit ans après, en évoquant cette période, Henri écrira : « Je fus envoyé dans une maison de cure ; là Dieu rétablit ma santé en me donnant une totale confiance en son infinie bonté et miséricorde ».
Une grande capacité spirituelle
Avant de réaliser sa vocation de religieux hospitalier, il a éprouvé ce qu’il en coûte de souffrir. Comme, de nos jours, le Pape Jean-Paul II, il aurait pu dire : « Je connais, moi aussi, pour l’avoir éprouvée personnellement, la souffrance que provoque l’incapacité physique, la faiblesse propre à la maladie, le manque d’énergie pour le travail et le fait de ne pas se sentir en forme pour mener une vie normale. Mais je sais aussi, et je voudrais le faire comprendre, que cette souffrance a également un autre aspect sublime : elle donne une grande capacité spirituelle, car la souffrance est une purification pour soi-même et pour les autres, et si elle est vécue dans la dimension chrétienne, elle peut se transformer en un don offert pour compléter dans sa propre chair ce qui manque aux épreuves du Christ pour son Corps qui est l’Église (cf. Col 1, 24). À vous, chers malades de tous les coins du monde, je désire annoncer la présence vivante et consolatrice du Seigneur. Vos souffrances, accueillies et acceptées par une foi inébranlable, unies au Christ, acquièrent une valeur extraordinaire pour la vie de l’Église et le bien de l’humanité » (Message pour la 1ère Journée mondiale du malade, le 11 février 1992).
En mai 1887, la crise est résolue, Henri recouvre une pleine santé. Il connaîtra des récidives, mais moins prolongées et moins graves. Les remèdes spécifiques pour ce genre de maladies n’existaient pas à l’époque ; l’épreuve a été surmontée par une connaissance progressive plus juste de Dieu, entraînant une relation filiale fondée sur la confiance. Le meilleur trait de la spiritualité de notre bienheureux deviendra désormais la considération de l’océan infini de la miséricorde du Coeur de Jésus, de la tendresse maternelle de notre Mère, la Très Sainte Vierge Marie, que l’Église invoque sous le titre consolant de « santé des malades ».
Durant l’été 1887, Henri est employé à l’hôpital de Côme. Mais peu de temps après, on le renvoie aimablement parce que, au lieu de travailler dans son service, il passe son temps dans les salles de l’hôpital, au chevet des malades les plus pauvres, les plus nécessiteux, les isolés, pour lesquels il sacrifie jusqu’au dernier centime dont il peut disposer, et même jusqu’à son linge personnel ; il multiplie aussi les visites chez les pauvres et les malades à domicile. Au contact de ces souffrances, naît sa vocation de religieux hospitalier.
Abandonné à Marie
Il note sur un carnet son programme spirituel qui s’inspire des voies de perfection proposées par saint Ignace de Loyola. Il y écrit aussi : « La Très Sainte Vierge, à qui je m’étais abandonné pour qu’elle me trouve un emploi adapté à ma faiblesse, m’a procuré un poste dans les services administratifs de l’Hôpital civil, où je travaillais tous les jours pendant quelques heures ; je passais seul le reste du temps, dans les exercices de piété... ; voyant que je ne pouvais continuer ainsi et me sentant appelé à embrasser la vie religieuse, mon père spirituel (alors que je lui avais manifesté mon attrait pour la famille religieuse de saint François) me proposa celle de saint Camille, qui lui semblait plus adaptée à mon cas et aussi parce qu’il craignait pour ma santé. Je le fis sans discussion : je l’embrassai aussitôt ». La lecture de la vie de saint Camille conforte Henri dans son choix.
Né au royaume de Naples en 1550 et doué d’une vitalité peu ordinaire, Camille de Lellis embrassa d’abord le métier des armes, mais peu après il sombra dans la débauche, puis fut hospitalisé à l’hôpital Saint-Jacques de Rome. Profondément touché de la misère dans laquelle croupissaient les malades, il se fit infirmier volontaire, puis groupa quelques compagnons qui formèrent « la Compagnie des Serviteurs des Infirmes » ou Camilliens. Atteint lui-même de maux d’estomac et de tête, de calculs, d’ulcères, de furoncles quasi permanents, Camille passait dans les salles, malade parmi les malades, attentif aux besoins de chacun. Il mourut à Rome, le 14 juillet 1614. L’Église l’a proclamé Patron des hôpitaux, des malades, et des Sœurs hospitalières.
Le 27 septembre 1887, Henri Rebuschini, âgé de 27 ans, entre chez les Camilliens à Vérone. La première attitude qu’il se propose d’avoir est celle de l’amabilité. Cette vertu, bien nécessaire, ne lui est pas facile. Il a déjà une expérience du travail professionnel, alors que ses compagnons de noviciat sont encore à l’âge de l’adolescence, aimant la liberté, la détente, le bruit, tournant vite les pensées sérieuses en jeux de mots amusants. Il s’applique donc à adopter un jugement positif sur les autres, malgré leurs défauts ou leurs attitudes irritantes. Cet idéal lui est parfois difficile : « Je me laisse prendre, écrit-il, par des mouvements d’antipathie surtout à l’égard d’un de mes saints compagnons. Parfois, il m’interroge sur mes études, et moi, au lieu de répondre avec douceur, et de ne penser qu’à satisfaire à sa demande avec amabilité, je réponds à cette question avec un esprit tout irrité : “Je voudrais que tu ne me demandes rien” ; tout cela est le fruit de l’orgueil joint au manque d’union avec les miens dans l’amour. Je voudrais ne penser à rien d’autre qu’à faire à tout moment le plus grand bien possible ». Dans la réalité du quotidien, sa résolution d’amabilité est donc souvent battue en brèche par des tentations de jugements téméraires, des sentiments d’antipathie... Mais il ne se laisse pas abattre par ces combats ; il renouvelle son intention de voir dans les autres le temple de Dieu, regarde le crucifix et reprend courageusement le lent travail d’adoucissement du coeur.
Rechutes
Son bon esprit lui attire l’estime de ses supérieurs qui, en considération des études déjà accomplies à Rome, le font ordonner prêtre au cours de son noviciat, le 14 avril 1889. L’évêque de Mantoue qui lui confère le sacrement de l’Ordre est Mgr Sarto, le futur Pape Pie X, ami des Camilliens. La profession perpétuelle d’Henri a lieu le 8 décembre 1891. Mais le Père Rebuschini est sujet à retomber dans la dépression nerveuse. Ces rechutes sont une conséquence de son défaut dominant : un caractère perfectionniste qui le porte à un engagement spirituel ne tenant pas assez compte de sa fragilité nerveuse. Dans les années 1890-1891, il connaît une nouvelle dépression et souffre beaucoup d’une épreuve spirituelle : trop concentré sur la pensée de l’éternité, il est fortement tenté de se croire réprouvé. Sa nomination comme aumônier d’hôpital lui fait retrouver équilibre et sérénité, en l’aidant à s’oublier lui-même pour s’occuper des misères du prochain. Mais, en 1895, une nouvelle crise se dessine. Nommé vice-maître des novices et professeur de théologie, il s’estime, par défiance de lui-même, incapable d’assumer ces tâches. Il s’ensuit un état de perpétuelle tension. Ses supérieurs doivent le libérer de ces charges et, grâce à Dieu, il retrouve rapidement son équilibre. Enfin, en 1922, une longue période de responsabilités difficiles et de surcharge de travail entraînera une dernière dépression, surmontée en l’espace de quelques mois.
Face à ces manifestations dépressives, on serait tenté de penser que le Père Henri était d’un tempérament mélancolique et hésitant. Mais il faut remarquer qu’entre les crises de 1895 et de 1922, s’écoule une vingtaine d’années d’activité normale, au cours desquelles il assume admirablement de lourdes responsabilités, avec une grande générosité. Ensuite, de 1922 jusqu’à sa mort en 1938, pendant encore seize ans, il donne plus que jamais l’impression d’un solide équilibre et d’une pleine sérénité. Le Père Joseph Moar, qui a été son compagnon durant les sept dernières années de sa vie, a affirmé au procès de béatification que c’est seulement par les biographies qu’il a appris les dépressions passées du Père Rebuschini. « Lorsque je l’ai connu, il était absolument équilibré et toujours égal à lui-même. Il ne me serait jamais venu à l’esprit qu’il ait pu avoir des dépressions ».
À travers ces souffrances, le Père Henri a pu pratiquer les principes de sagesse chrétienne que le Saint-Père Jean-Paul II donne aux malades : « Chers malades, je voudrais laisser en vos mémoires et en vos coeurs trois petites lumières qui me semblent précieuses. Tout d’abord, quelle que soit votre souffrance, physique ou morale, personnelle ou familiale, apostolique, voire ecclésiale, il importe que vous en preniez lucidement conscience sans la minimiser ni la majorer, et avec tous les remous qu’elle engendre dans votre sensibilité humaine : échec, inutilité de votre vie, etc. Ensuite, il est indispensable d’avancer sur la voie de l’acceptation. Oui, accepter qu’il en soit ainsi, non par résignation plus ou moins aveugle, mais parce que la foi nous assure que le Seigneur peut et veut tirer le bien du mal. Enfin, le plus beau geste reste à faire : celui de l’oblation. L’offrande, effectuée par amour du Seigneur et de nos frères, permet d’atteindre à un degré, parfois très élevé, de charité théologale, c’est-à-dire de se perdre dans l’amour du Christ et de la très Sainte Trinité pour l’humanité. Ces trois étapes vécues par chacun des souffrants, selon son rythme et sa grâce, lui apportent une libération intérieure étonnante. N’est-ce pas l’enseignement paradoxal rapporté par les Évangiles : Celui qui perd sa vie à cause de moi la trouvera ? » (Message aux malades : Lourdes, 15 août 1983).
On ne pouvait résister
En 1890, le Père Henri est nommé aumônier aux hôpitaux militaire et civil de Vérone. Les clercs et les religieuses, mais aussi les soldats l’estiment comme un Saint. Sa sainteté est, par elle-même, la plus silencieuse qui puisse s’imaginer pour un aumônier ; elle n’est pas fondée sur des actions éclatantes, mais, en premier lieu, sur l’exemplarité de sa vie dans le service qu’il apporte aux malades. Dans son apostolat, il a le don de toucher les coeurs les plus endurcis. Le curé de Vescovato en témoigne : « Je me suis trouvé plus d’une fois au chevet de quelque malade avec le Père Henri. Il arrivait que mes paroissiens auxquels je n’avais pu donner les sacrements chez eux (la paroisse de Vescovato avait alors la réputation d’être “difficile”) se confessaient et communiaient avec sérénité et joie lorsqu’ils étaient à la clinique : lorsque je leur demandais comment ils étaient arrivés à se décider, ils répondaient qu’avec un prêtre comme le Père Henri, on ne pouvait résister parce qu’il avait les paroles et les attitudes pour convaincre ».
Le succès du Père Rebuschini auprès des âmes s’explique par son union à Dieu, spécialement par la pieuse célébration de la Sainte Messe, la fervente récitation du bréviaire, l’adoration du Saint-Sacrement et un remarquable amour de la Très Sainte Vierge. Ses génuflexions sont empreintes d’un grand respect. À l’élévation de l’hostie, lors de la Messe, il s’arrête un moment en adoration. Le Notre Père, qui nous fait prier avec les paroles même de Jésus, lui semble le moment le plus émouvant du Saint-Sacrifice.
Au début de mai 1899, le Père Henri est envoyé au couvent de Crémone. La première charge qui lui est confiée est celle d’aumônier des Sœurs camilliennes. L’année suivante son Supérieur le nomme de plus, économe de son couvent. Homme de vie intérieure et de prière, le Père Henri remplit cette charge qui n’est pas dans ses goûts, afin d’accomplir la volonté de Dieu. Il n’a à sa disposition ni bureaux, ni secrétariats. Cependant, il peut s’appuyer sur la collaboration de Frères actifs et intelligents. En temps ordinaire, il lui faut acheter les divers produits, réparer les pannes d’eau ou d’électricité, assurer le fonctionnement du bloc opératoire de la clinique, rentabiliser le potager, le poulailler, surveiller l’évolution du vin dans les caves, préparer les enveloppes de salaires. Mais les travaux extraordinaires ne manquent pas au fil des années : rénovation de la cuisine, raccordement au réseau électrique de la ville, réfection des toitures, installation du chauffage central, sans compter les difficultés dues à la faillite de la banque où se trouvent les modestes économies de la communauté... Optimiste, par principe
L’administration du Père Henri est marquée par certains principes que rapporte son successeur dans la charge d’économe : « Il m’enseigna les critères de prudence pour gérer l’économie de la maison : il voulait par exemple que l’on achète toujours de la bonne marchandise, afin de bien servir les malades, et que l’on paie tout de suite... Il était par principe optimiste dans son jugement sur les autres, et il se résignait à contrecoeur à constater le mal chez le prochain. Il excusait toujours son intention ». Un avocat rapporte : « Le Père était venu me consulter à Crémone pour demander mes services professionnels dans une cause civile liée à un héritage établi en faveur de la clinique Saint-Camille, dont les héritiers contestaient la validité. J’eus diverses occasions de voir le Père et de traiter avec lui... Il m’est toujours apparu d’une extraordinaire simplicité et d’un détachement, lui aussi peu commun, des choses et intérêts terrestres... Je me rappelle l’édifiante impression que j’en retirai lorsque je fus appelé à m’occuper de cet héritage. Il prouvait qu’il veillait aux intérêts de la maison, mais, en même temps, il se faisait remarquer par sa bonté dans sa manière de faire et par l’absence totale de tout esprit chicaneur ». Attentifs à ceux qui souffrent
Le Père Rebuschini a exercé la charge d’économe pendant 35 ans, jusqu’en 1937. Mais, dès 1938, ses forces commencent à décliner. Il a 78 ans. « Les derniers jours du Père Henri ont été marqués par une exemplaire sérénité et un parfait abandon à la divine Providence », a rapporté, au cours du procès de béatification, un neuropsychiatre qui a étudié sa vie d’un point de vue médical. Dans les premiers jours de mai, ayant reçu le sacrement des malades, le Père Henri demande à tous pardon des mauvais exemples qu’il a pu donner, de ses imperfections, de tout ce qui a pu choquer. Il demande aussi qu’on prie pour lui, laissant à Dieu l’appréciation de sa vie passée. Le 9 mai, à six heures, le Père Vanti célèbre la Messe dans sa chambre. Au moment de recevoir la communion, le mourant étend les bras, reçoit le Corps du Seigneur avec une très grande piété, puis croise les bras et s’absorbe dans la prière. La suprême rencontre avec son bien-aimé Seigneur a lieu le 10 mai à 5 h 30. « Son exemple, dira de lui le Saint-Père lors de la béatification, constitue pour tous les croyants un appel pressant à être attentifs aux malades et à ceux qui souffrent dans le corps et dans l’esprit ».
C’est par l’intercession du Bienheureux Henri Rebuschini que nous prions pour vous, pour ceux qui vous sont chers, pour tous ceux qui se trouvent confrontés à des faiblesses ou à des maladies nerveuses, fréquentes dans le monde actuel, et à toutes vos intentions.
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