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L'Épiphanie


Après les agapes de Noël et du réveillon de la Nouvelle année, nous voici donc rendus à la traditionnelle dégustation de la galette des rois de l’Épiphanie. Où se situe la vraie" date de l’Épiphanie ? Au sein du calendrier chrétien, c’est au 6 janvier qu’est traditionnellement programmée la célébration gourmande, soit 12 jours très exactement après la venue au monde de Jésus selon la Bible. Mais, car il y a un mais, ce jour du 6 janvier tombant davantage en semaine que le week-end, une réforme a adapté la date en la transférant au deuxième dimanche après Noël. Par extension, la galette des rois se déguste aujourd’hui tout au long du mois de janvier, une aubaine pour les plus gourmands !

Après les secrets de la date vous vous demandez peut-être ce qu’il en est de la fameuse fève (en porcelaine ou en haricot cachée dans la galette). Au Moyen Âge, on "tirait les rois" (déjà !) chaque 5 janvier. Le dénicheur de la fève devait payer sa tournée à la tablée. Nadine Cretin, historienne et anthropologue, précise même : "Certains prétendent que les plus avares avalaient la fève afin de ne pas débourser d’argent. C’est ainsi que serait née la fève en porcelaine, pour que le ’roi’ craigne de l’avaler". Et la fève-légume ? Ce premier légume du printemps, contenant d’ailleurs un embryon, était un symbole de fécondité cher aux Romains et aux Grecs. Origine, définition, histoire, recette... Découvrez dans notre page spéciale tous les autres secrets de l’Epiphanie, de sa galette des rois et de sa fève.

Quand peut-on (enfin) manger de la galette des rois ?

L’Épiphanie est traditionnellement fixée dans le calendrier chrétien au 6 janvier, soit douze jours après la naissance de Jésus selon la liturgie romaine. Le 6 janvier tombant régulièrement en pleine semaine, après les vœux de bonne année, une réforme a transféré la date au second dimanche suivant Noël, soit, quasi-systématiquement, au premier dimanche après le 1er janvier. La galette des rois est donc découpée à cette date, en tout cas dans les pays qui n’ont pas de jour férié dédié à l’Épiphanie.

Origine de l’Épiphanie

L’Épiphanie est le résultat d’une longue tradition, remontant très loin avant la naissance de Jésus et résultant d’un mélange de traditions païennes et chrétiennes (comme pour la Chandeleur). A l’origine, il s’agissait dans l’antiquité de fêter le dieu Dionysos. Dieu de la vigne, du vin, mais aussi de la fête et des excès dans la mythologie grecque, Dionysos est intimement lié aux saisons et donc aux cycles de la végétation. La fête donnée en son honneur au milieu de l’hiver, et concomitante avec le solstice d’hiver, symboliserait sa résurrection, le retour de la lumière et donc la renaissance de cette végétation. Représentation de Dionysos alias Bacchus, dieu de la vigne et du vin.

On évoque aussi la fête païenne dite des "Saturnales" pour expliquer l’origine de l’Épiphanie, tout comme on l’invoque concernant le solstice. Cette fois, c’est le dieu Saturne qui était célébré par les Romains. Un temps associé à l’agriculture et aux semences, notamment grâce à une faucille qu’il porte à la main droite, ce dieu reste relativement mystérieux. "En sommeil" une grande partie de l’année, il renaît chez les Romains au cœur de l’hiver, au "crépuscule de l’année", soit une période qui, cette fois, précède le solstice d’hiver. Il symboliserait plus généralement la protection des "liens" de la famille et de la cité.

Dans les premières communautés chrétiennes d’Orient, au IVe siècle, on commence à associer cette fête à la période suivant la naissance de Jésus. L’Épiphanie est née et correspond à une "manifestation" dans le grec ancien. Autrement dit : après avoir fêté la naissance de Jésus stricto-sensu pendant Noël, les Chrétiens vont commencer à célébrer le "messie", c’est-à-dire le personnage providentiel qu’il représente. Il faut donc chercher des signes de cette messianité, soit les premières manifestations qui authentifient le Christ. Elles sont au nombre de trois dans les prémices de la chrétienté : certains évoquent le premier miracle réalisé par Jésus lors des noces de Cana, d’autres parlent de son baptême dans l’eau du Jourdain, mais au plus proche de sa naissance, la première "manifestation" de son caractère sacré est vite associée à la quête et à l’adoration des rois mages qui, eux-mêmes, reconnaissent le Messie peu de temps après sa naissance.

Le 6 janvier, soit 12 jours après Noël, devient ainsi la toute première fête sacrée du calendrier liturgique. En Occident, l’Épiphanie va progressivement absorber les anciennes traditions romaines et païennes, et on va petit à petit se réunir autour d’une galette pour la célébrer. L’acceptation de la galette des rois n’a pourtant pas été de tout repos : luthériens, calvinistes et même certains catholiques ont un temps rejeté cette coutume païenne. En 1664, le chanoine de Senlis a notamment confié dans des discours qu’il était contre le côté un peu trop festif de la galette. Définition de l’Épiphanie

Le terme a une signification bien précise puisqu’il renvoie à la compréhension soudaine d’un phénomène ou de l’essence de quelque chose. Une épiphanie est donc une révélation, une prise de conscience brutale. Dans son acception religieuse, elle renvoie à la manifestation de Jésus aux Mages.

Histoire de la galette des rois de l’Épiphanie

Dans l’imaginaire chrétien, la galette des rois fait référence aux trois rois mages qui, guidés par une étoile, se sont rendus à Bethléem, pour se recueillir devant la crèche où serait né Jésus, offrant à l’enfant de précieux présents. Mais on apprend vite, en se penchant sur la question, que l’Épiphanie (ou son équivalent) était déjà fêtée bien avant l’avènement de la religion chrétienne.

Il faut remonter au XIIIe ou au XIVe siècle pour retrouver les premières traces du partage d’une galette lors de l’Épiphanie. Une galette, coupée en autant de portions que de convives plus une : la "part du pauvre", c’est-à-dire destinée au premier nécessiteux qui se présentait. On parle d’abord d’un gâteau doré et de forme ronde, une description qui peut rappeler le soleil et donc le culte des Saturnales, également lié au solstice, d’hiver comme d’été. Pendant ces festivités de 7 jours, les excès étaient permis et il était d’usage d’offrir des gâteaux à son entourage. Une tradition qui, au Moyen-Age, est devenue celle du "gâteau des rois". Pour certains, l’appellation viendrait de la redevance qu’il fallait verser à son seigneur à la même époque. Redevance généralement accompagnée elle-même d’un gâteau. En vidéo - Comme l’œuf de Pâques ou la bûche du repas de Noël, la galette des rois est devenu "un repère pour les Français" :

Quant à la fève, elle aurait précédé la galette puisqu’elle date elle aussi de l’empire romain. Il était d’usage en effet dans la Rome antique de tirer au sort le roi d’un festin grâce à un jeton noir ou blanc. Il est aussi dit qu’un roi était désigné par ce biais parmi les soldats d’une garnison ou dans une famille lors des Saturnales et qu’il pouvait ainsi, pendant une journée, réaliser tous ses désirs et commander tout ce qu’il lui plaisait. Une légende rapporte également une autre origine de la fève : la légende de Peau d’âne, inspirée du conte de Charles Perrault. C’est ainsi en oubliant sa bague dans un gâteau destiné au prince que Peau d’âne aurait inspiré cette étrange coutume.

Enfin, la tradition d’envoyer le plus jeune des convives sous la table pour désigner à qui revient chaque morceau de la galette serait arrivée à la même époque. Lors des Saturnales toujours, le maître de maison demandait en effet au plus jeune de la famille, censé être le plus innocent, de désigner à quel convive il devait distribuer la part qu’il tenait en main. L’enfant est alors généralement surnommé Phébé (pour "Phœbus" ou "Apollon"), en référence à un oracle d’Apollon.

Galette de l’Épiphanie à la frangipane ou à la brioche ?

Avant d’évoquer la recette de la galette des rois, encore faut-il savoir quelle galette des rois choisir. De nos jours, la galette composée de pâte feuilletée et de frangipane semble s’être imposée dans l’imaginaire collectif. Mais l’authentique galette des rois est-elle la frangipane, la briochée ou le gâteau aux fruits confits ? A l’origine, les galettes des rois étaient de simples pains dans lesquels un haricot était utilisé en guise de fève. Mais progressivement, plusieurs régions ont ajouté à cette galette de pain sa spécificité.

La brioche, encore en usage dans de nombreuses régions, notamment dans le sud de la France, serait donc la forme la plus traditionnelle de la galette des rois, puisqu’elle est la plus proche d’une boule de pain. Dans le Nord, mais aussi en Provence et dans le Languedoc, elle est devenue le "gâteau des rois", recouverte de sucre et de fruits confits. La frangipane quant à elle serait née au XVIIe siècle sous l’impulsion d’Anne d’Autriche et de son fils Louis XIV. La galette feuilletée aurait ainsi vu le jour à Paris, à tel point qu’elle sera un temps surnommée "la parisienne".

Recette de la galette des rois de l’Épiphanie

La recette de la galette des rois moderne, la frangipane, peut effrayer les moins hardis en cuisine. Elle est pourtant des plus simples. Il s’agit d’associer une pâte feuilletée à de la frangipane, autrement dit un mélange de crème pâtissière, de beurre, de sucre et de poudre d’amandes. Il est généralement admis qu’une galette des rois frangipane, outre la pâte feuilletée, est composée environ pour un quart de beurre, pour un quart de sucre et pour un quart de poudre d’amande. Une composition basique à laquelle on ajoute des œufs, du lait entier, et parfois du rhum, de l’amidon de blé ou de maïs, de la vanille ou encore des amandes. Sur Internet, les recettes de galette des rois foisonnent avec plusieurs variantes, allant de l’ajout de chocolat ou de noix de coco, à la disposition de pommes.

Fève de la galette des rois de l’Épiphanie

Dernier élément de la galette des rois, la fève est la touche finale d’une Epiphanie réussie. A l’origine, il s’agissait d’une fève alimentaire, c’est-à-dire d’un légume-grain qui était le plus consommé en Europe. La fève est une plante solide qui peut se développer dans n’importe quel terrain, ce qui explique sa popularité dès le Moyen-Age. Issue d’une grande plante aux fleurs blanches qui peut dépasser un mètre de haut, la fève est d’abord contenue dans une gousse. Chaque gousse donne entre 5 et 10 grains, qui peuvent être consommés crus ou cuits, verts ou noirs.

Dès le XVIIIe siècle, les premières fèves en porcelaine apparaissent. Elles représentent d’abord l’enfant Jésus, pour reprendre la tradition chrétienne de l’Épiphanie. Mais à la révolution, les fèves vont prendre d’autres aspects, à commencer par celui du bonnet phrygien ou de la pièce en or. Après le second empire, cette fève en porcelaine se généralise et se régionalise, représentant toute sorte de personnages, d’objets ou de métiers. Au XXe siècle, la fève en plastique va encore multiplier les possibilités, transformant parfois l’objet en support publicitaire ou en figurine de dessin animé. La fève est ainsi devenue un objet de collection. Un musée situé à Blain, en Loire-Atlantique, y est consacré et rassemble des milliers de pièces.

Traditions de l’Épiphanie dans d’autres pays

Si l’Épiphanie n’a pas le même poids que Noël en France, la fête est très importante chez nos voisins. C’est notamment le cas en Espagne ou au Portugal, où l’on fête le jour des Rois mages. Les enfants reçoivent en effet leurs cadeaux le 6 janvier plutôt que la veille ou le matin de Noël. Le Père Noël est d’ailleurs un personnage secondaire pour les plus petits, qui préfèrent envoyer leurs lettres à Gaspard, Melchior et Balthazar. De grands défilés mettant en scène les Rois mages sur des chars sont organisés dans les villes et villages ibériques, mais aussi en Amérique Latine.

Cette tradition de fête dans la rue est également respectée en Belgique et aux Pays-Bas, même si elle est en perte de vitesse. Ces deux pays furent des possessions de l’Espagne au XVIe siècle. Elle est souvent considérée en Europe du nord comme le coup d’envoi des préparatifs du carnaval, qui aura lieu un mois plus tard. Au Mexique, on célèbre la fête en dévorant la "Rosca", un gâteau en forme de couronne souvent glacé au sucre. Là aussi, on cache une fève pour désigner le roi. Et aux quatre coins de la Russie, des milliers de gens sautent carrément dans l’eau glacée chaque année au moment de l’Épiphanie... En mémoire du baptême du Christ.

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