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Naissance au ciel du père Gilbert MALAVELLE

Ce mercredi 06 juillet à 10h30, nous nous sommes retrouvés pour célébrer la vie, l’œuvre et les fruits que le don de notre frère, le père Gilbert, ont offerts à notre humanité. J’essaierai de vous transmettre dans les semaines à venir, les mots qui ont été partagé lors de cette célébration.

Personnellement, je peux témoigner, pour avoir vécu la fin de vie de mon confrère, d’un homme profondément de foi, qui pouvait s’absenter des heures afin de rendre visite à des personnes qu’il savait seules, mais sans jamais faire de publicité. La discrétion d’un cœur qui essayait d’aimer ! Si je devais prendre une phrase de l’Evangile pour caractériser le père Gilbert, je dirai : « ce que votre main droite fait, que votre main gauche l’ignore ».

Gilbert avait un caractère de responsable, de dirigeant ! Il savait ce qu’il voulait et cette énergie, il la mettait au service de la mission, de la moisson. Combien de fois, il m’a dit que je devais apprendre à me reposer car celui qui n’est pas capable de ménager sa monture ne va pas loin. Et il savait de quoi il parlait, lui qui avait connu tant de souci de santé, depuis le moment où son corps lui faisait des siennes quand il était encore curé de Luzech.

Quand je suis arrivé en septembre 2017, j’ai rencontré un frère, certes amoindri, mais avec une foi chevillée au corps. Dieu premier servi : il était hors de question d’arriver en retard pour notre prière commune et cela, après plus de 50 ans d’ordination ! J’avais l’impression d’un séminariste qui, comme aux premiers jours, interpellent les pauvres prêtres trop souvent pris dans les soucis du quotidien, afin de les ramener à l’essentiel.

J’ai fait, de mon côté, ce que j’ai pu pour l’aider de tout mon cœur, car les épreuves n’ont pas fini de s’enchaîner pour lui. D’abord victime de racket de la part d’une personne sans scrupules, nous avons réussi à le libérer de cette situation. Mais étrangement, cette libération a été le commencement d’une lente descente inexorable. Nous nous sommes battus pour pouvoir lui offrir un logement de plein pied, suite à des chutes répétées et à ses jambes douloureuses qui le gênaient pour gravir les marches du presbytère. Merci à Yves et à Martine LACAM qui l’ont accueilli ! Je sais que beaucoup de personnes ont eu du mal à comprendre cette décision, mais elle était rendu nécessaire pour protéger sa santé et son cadre de vie.

A peine installé, que sa santé s’est encore plus dégradée et il a fallu qu’il intègre, à Bretenoux, un établissement médicalisé pour essayer de reprendre quelques forces. Mais la Covid débutait. Alors que la pandémie et le premier confinement nous arrivaient en mars 2020, nous avons réussi à le faire revenir dans son « pays », selon son souhait, à Vaylats. D’un commun accord, le père Gilbert a continué d’animer le grand groupe paroissial du MCR jusqu’à la limite de ses forces. C’était si important pour lui !

Mais la santé a continué à se dégrader… Il a fallu qu’il intègre une EHPAD. C’est vrai que j’avais plaidé pour qu’il vienne à la Balme, sur Limogne, mais il voulait être à Castelnau Montratier, la paroisse qui l’avait accueilli quand il était si mal… Il m’avait dit : « je ne peux plus célébrer la messe tous les jours, alors cesse de me « payer » les intentions de messe. De mon côté, je veux au moins pouvoir rejoindre ces personnes qui m’ont aimé et qui m’ont relevé à l’époque. C’est ma fragilité et mes prières qui seront les plus utiles pour leur dire merci ! ».

OK, plus d’intentions de messes, mais le père Gilbert devait pouvoir continuer de vivre dans la dignité ! Alors, nous lui avons fait mensuellement un don correspondant au montant des messes, car il était hors de question que les affaires matérielles polluent sa vie, alors qu’il luttait encore pour pouvoir marcher par lui-même.

Mes amis, nous pouvons être fiers : fier que notre paroisse ait offert à l’Eglise et au monde le père Gilbert ! Fier de tous les fruits que le Seigneur a pu faire germer à travers son âme ! Fier aussi que le Causse de Limogne n’ait jamais abandonné notre frère ! Gilbert est un frère ! C’est un enfant du pays ! Soyons sûrs qu’il va nous porter dans ses prières auprès du Père afin que le bonheur soit toujours à la portée de nos cœurs !

Merci, Gilbert, pour ta personne ! Je n’ai peut-être pas été parfait, j’ai fait ce que j’ai pu –toi aussi !- mais nous avons vécu une vraie fraternité ! Repose en paix, tu as bien mérité la joie éternelle ! Et je fais mienne la devise du Père Bonhomme, que tu aimais particulièrement : « travaillons sur terre, nous nous reposerons au Ciel ! » !

+Franz



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