Saint AUGUSTE CHAPDELAINE
Dernière mise à jour : 1 juin 2020
Saint Auguste Chapdelaine Missionnaire, martyr en Chine (✝ 1856) Auguste Chapdelaine naît le 2 janvier 1814 au diocèse de Coutances dans une famille paysanne dont il est le 9e enfant. Il est ordonné prêtre en 1843 pour les Missions Étrangères de Paris. En 1851 il part pour la Chine. Après deux ans il quitte Hong-Kong pour le Kouang-si, une province qui n’avait plus de prêtre depuis un siècle et demi : "Au départ de cette mission, une ardeur de néophyte !" Récit du Père Chapdelaine : "Un habitant du Kouang-si venu au Kouei-tchéou pour affaires, rencontre par hasard un de ses parents nouvellement converti qui l’initie aux vérités de notre sainte religion ; il renonce à ses idoles, adore le vrai Dieu et, de retour dans sa famille, se met à exercer l’apostolat auprès de ses parents et de ses amis. Quarante ou cinquante familles se convertissent. Le nouvel apôtre repart alors au Kouei-tchéou pour demander un chrétien qui pourra le seconder. Je viens moi-même d’arriver et je peux l’aider de mes conseils. Trois mois après, au terme d’un pénible voyage, je célèbre la sainte messe au milieu de ces néophytes.. Mais le démon ne tarde pas à nous susciter des obstacles." En effet, les chrétiens sont dénoncés et le Père est incarcéré avec six autres. Le mandarin est impressionné par la fière attitude du missionnaire et, la Providence aidant, ils sont tous relâchés. Pendant deux ans, le Père exerce librement son ministère dans le Kouang-si. Mais en 1856 il est de nouveau dénoncé. Malheureusement, c’est un nouveau mandarin qui dirige, animé d’une haine implacable contre les chrétiens. Le Père est pris. En tout 25 confesseurs de la foi sont arrêtés et frappés, dont la très jeune veuve Agnès (née en 1833) chargée de la formation des femmes catéchistes. Quant à Laurent Pé-mou, baptisé depuis 5 jours, il est le premier à comparaître à la barre du tribunal et à confesser sa foi. Le mandarin voulant lui faire abandonner le maître Ma (nom chinois du Père Chapdelaine), Laurent rétorque : "Je ne l’abandonnerai jamais !". Irrité d’une déclaration aussi ferme et du refus d’apostasier que lui oppose Laurent, le mandarin le fait décapiter. Puis c’est le tour de la jeune Agnès. Enfermée dans une cage, mutilée, consumée par la faim et la soif, elle meurt au bout de quatre jours. Le Père comparaît à son tour. Il répond aux premières questions, mais oppose le silence à des questions impertinentes qui s’ensuivent. Il reçoit 300 coups de rotin dans le dos sans proférer aucune plainte. Sa cruelle et longue agonie se termine par le supplice de la cage suspendue (strangulation lente). Le 29 février au matin, comme il respire encore, le mandarin le fait sortir de sa cage et ordonne à un satellite de le décapiter. Incidence politique du martyre du Père Chapdelaine : Au même moment, des commerçants et marins anglais sont molestés. Napoléon III propose à l’Angleterre d’intervenir. Une escadre alliée menace ; la Chine signe le traité de Tim-tsin (1858) contenant aussi des clauses autorisant les missions. Cette imbrication des affaires politiques et de l’apostolat inquiète. Il faut cependant reconnaître que les résultats purement chrétiens de ces traités imposés par la force sont excellents. Dans la paix - une paix toute relative d’ailleurs - les chrétientés chinoises se reforment et se réorganisent. Béatifié le 27 mai 1900 à Rome par Léon XIII. Canonisé le 1er octobre 2000 à Rome par Jean Paul II.
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