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Saint LUDGER


Saint Ludger Premier évêque de Munster (✝ 809)

Dans un canton de Frise, où la foi commençait à s’introduire, la femme d’un chef chrétien avait mit au monde une fille. L’aïeule encore païenne, irritée contre sa bru, qui ne lui donnait pas de petit-fils, ordonna que l’enfant fût étouffée, comme le permettait les lois, avant qu’elle eût goûté le lait de sa mère, ou la nourriture des hommes. Un esclave l’emporta pour la noyer, et la plongea dans un grand vase plein d’eau. Mais l’enfant étendant ses petites mains, se retenait aux bords. Les cris attirèrent une femme qui l’arracha des bras de l’esclave, l’emporta dans sa maison et lui mouilla les lèvres d’un peu de miel ; dès lors, les lois ne permettait pas qu’elle mourût : ce fut la mère de saint Ludger.

Le signe de Dieu était sur cette maison, et l’on vit de bonne heure ce que Ludger serait un jour. Ses parents le mirent donc au monastère d’Utrecht, et il y fit tant de progrès dans les lettres sacrées, qu’on l’envoya aux écoles d’York, où les leçons d’Alcuin attiraient un grand concours de jeunes gens des contrées étrangères.

Il y passa quatre ans et revint en Frise avec un grand savoir et beaucoup de livres. Alors on l’appliqua à la prédication de l’Evangile dans le canton d’Ostracha. Mais au milieu des païens, il n’oubliait pas ses amis d’Angleterre. Pendant qu’il bâtissait un oratoire, Alcuin lui adressait des vers pour les inscrire au porche de l’édifice. Vers le même temps, il recevait de l’un de ses condisciples d’York une épître qui commençait ainsi : " Frère, frère chéri de cet amour divin plus fort que le sang, Ludger que j’aime, puisse la grâce du Christ vous sauver. Prêtre honoré aux rivages occidentaux du monde, vous êtes savant, puissant par la parole, profond par la pensée. Tandis que vous grandissez dans le bien, ministre de Dieu, souvenez-vous de moi, et que vos prières recommandent au ciel celui qui vous célébra dans ses chants trop courts !"

Ludger travailla sept ans, au bout desquels Witikind ayand soulevé les Saxons, les païens se jetèrent dans la Frise et chassèrent les prédicateurs de la foi. Alors Ludger se rendit à Rome, puis au mont Cassin, où il s’arrêta pour étudier la règle de saint Benoît et la rapporter parmi les moines de sa province. A son retour, le bienheureux roi Charlemagne, qui venait de vaincre les Barbares, le chargea d’évangéliser les cinq cantons de la Frise orientale. Ludger les parcourut, renversant les idoles et annonçant le vrai Dieu. Ensuite, ayant passé dans l’île de Fositeland, il détruisit les temples qui en faisait un lieu vénéré des nations du Nord et baptisa les habitants dans les eaux d’une fontaine qu’ils avaient adorée.

Vers ce temps-là, comme il voyageait de village en village, et qu’un jour il avait reçu l’hospitalité d’une noble dame, pendant qu’il mangeait avec ses disciples, on lui présenta un aveugle nommé Bernlef, que les gens du pays aimaient, parce qu’il savait bien chanter les récits des anciens temps et les combats des rois ; le serviteur de Dieu le pria de se trouver le lendemain en un lieu qu’il lui marqua. Le lendemain, quand il aperçut Bernlef, il descendit de cheval, l’emmena à l’écart, entendit sa confession, et, faisant le signe de la Croix sur ses yeux, lui demanda s’il voyait. L’aveugle vit d’abord les mains du prêtre, puis les arbres et les toits du hameau voisin. Mais Ludger exigea qu’il cachât ce miracle. Plus tard, il le prit à sa suite pour baptiser les païens, et il lui enseigna les psaumes pour les chanter au peuple.

Cependant le roi Charles, apprenant le grand bien que saint Ludger avait fait, l’établit à Mimigerford, qui fut depuis Münster, au canton de Suthergau, en Westphalie, l’ordonna évêque malgré lui. Alors il éleva des églises et dans chacune il mit un prêtre du nombre de ses disciples. Lui-même instruisait tous les jours ceux qu’il destinait aux saints autels, et dont il avait choisi plusieurs parmi les enfants des Barbares. Il ne cessait pas non plus d’exhorter le peuple, invitant même les pauvres à sa table, afin de les entretenir plus longtemps.

Ses grandes aumônes vidaient les trésors de l’église, jusqu’au jour où il fut accusé auprès du bienheureux Charles comme dissipateur des biens du clergé. Il se rendit donc à la cour, et, comme il s’était mis à prier et à réciter son bréviaire en attendant l’heure de l’audience, un officier l’appela. Le Saint voulut achever sa prière et se fit attendre : " Pourquoi, lui dit Charles, n’être pas venu tout d’abord ?  Prince, répond l’évêque, je priais Dieu ; quand vous m’avez choisi pour évêque, vous m’avez recommandé de préférer toujours le service de ce Roi des rois à celui des hommes, à celui même de l’empereur."

L’empereur, charmé de cette réponse n’en voulut pas entendre davantage. Il renvoya avec honneur le pasteur vers ses ouailles, l’exhortant à montrer toujours la même ardeur dans le service du Seigneur et celui de Son Église.

Alors, toute la Westphalie était devenue chrétienne, et le serviteur de Dieu méditait de porter l’Evangile aux Scandinaves, quand il mourut à Münster, le 26 mars 809.

Le dernier jour de sa vie, il prêcha deux sermons, l’un à Coesfeld, l’autre à Billerbult (ou Billerbeck) et célébra la sainte messe. La nuit suivante, il rendit sa sainte âme à Dieu. Selon ce qu’il avait prescrit, il fut enseveli à Werden, monastère qu’il avait fondé dans le diocèse de Cologne ; et il s’y opéra beaucoup de miracles.

Signalons que c’est d’un monastère de chanoines réguliers que saint Ludger avait établi dans sa ville épiscopale, que celle-ci prit le nom de Münster.

Saint Ludger est le patron de Münster, de Werden, de la Frise orientale, de Helmstadt, de Deventer, de Kaiserwerth, etc.

L’essentiel de ses saintes reliques se trouvent toujours à Werden, même si Münster et Billerbeck en possèdent des fragments.

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