Saint SIMON FOL EN CHRIST
Saint Simon Fol En Christ
(✝ 1584)
Simon naquit au village d’Odelevo, au district de Nerekht, dans la province de Kostroma. Les parents du bienheureux, Rodion et Marie, étaient des fermiers simples et pieux. Dès son jeune âge, saint Simon décida de consacrer sa vie entière à Dieu et il commença le combat ascétique de la folie pour le Christ.
Il n’était pas bien pour Simon de rester dans sa ville natale et il partit donc secrètement dans les forêts sauvages et denses de la région de Youriévèts. Du printemps jusques à la moisson, le fol-en-Christ vagabondait d’un champ à l’autre et, de l’automne à l’hiver, il se retirait dans les forêts et les ravins infranchissables. On voyait souvent Simon près du village d’Elnat’, distant d’environ vingt verstes de Youriévèts. Finalement, plusieurs paysans d’Elnat’ qui sculptaient le bois, rencontrèrent le fol-en-Christ dans la forêt, tandis qu’ils ramassaient des matériaux pour leur artisanat. Ils lui demandèrent qui il était et d’où il venait mais il se contenta de répondre à la manière d’un fou : «Simon… Simon…», répétant sans discontinuer son nom. Les paysans ressentirent de la compassion pour cette âme infortunée et l’emmenèrent prendre gîte chez le prêtre de leur village. Le prêtre, le père Joseph, prit Simon chez lui et lui donna quelques travaux simples à faire. A sa surprise, Simon accomplit ces tâches avec obéissance et rationnellement. Le prêtre donna à Simon de plus grands travaux à faire et le fol-en-Christ les effectua tous paisiblement, travaillant comme s’il était un serviteur du prêtre. De plus, Simon était toujours prêt à aider les villageois pour tous leurs gros travaux. Il se faisait l’esclave de chacun.
Malgré cela, beaucoup de gens sans cervelle offensaient et insultaient le fol-en-Christ, le battant même à l’occasion. Le fol-en-Christ ne se plaignit jamais de ces mauvais traitements mais il pria au contraire pour ceux qui l’avaient offensé.
Saint Simon passa quinze ans dans le village d’Elnat’ et il partit pour la ville plus peuplée de Youriévèts-Povolsk. Là, il poursuivit son combat spirituel de folie pour le Christ. Les nuits d’hiver, il errait, pieds nus, vêtu d’une longue chemise souillée, sur les places de la ville et même sur la glace de la Volga. Une fois, à minuit, en automne, quand tout le monde était endormi, un certain Pierre alla vers une fenêtre, l’ouvrit et regarda la Volga. Un fort vent soufflait et de grosses vagues déferlaient sur le fleuve, mais le ciel était clair et bien éclairé par la clarté de la lune. Soudain, les yeux de Pierre s’ouvrirent tout grand d’étonnement. Il vit la silhouette d’un homme à la surface de la Volga ; elle marchait comme si elle avait été sur la terre ferme. Pierre contempla longtemps, les yeux écarquillés, ce spectacle et puis, n’étant pas sûr de pouvoir en croire ses yeux, il se précipita de sa maison pour mieux voir. Se tenant sur la berge de la rivière, il regarda avec crainte et émerveillement la silhouette sombre, appuyée sur une canne, qui marchait de vague en vague comme sur des monticules. La silhouette traversa la Volga, mit le pied sur la rive et se dirigea vers Pierre. Alors seulement, Pierre le reconnut. C’était Simon le fol-en-Christ. Le saint s’avança jusqu’au citadin tremblant, lui toucha légèrement le bras et lui dit doucement : «Paix à toi, ami ! Je t’adjure au Nom de Dieu, de ne dire à personne que tu m’as vu marcher sur la Volga jusques au moment où je partirai vers le Seigneur Dieu ; sinon tu recevras de Dieu punition plutôt que bénédiction. Il plût à Dieu que tu découvres la vérité sur moi, son esclave indigne. Après ma mort, tu raconteras cela si Dieu le veut» !
A ces paroles, le saint quitta rapidement la ville. Pierre glorifia Dieu et Le remercia de l’avoir rendu digne de cette miraculeuse révélation. Il entra silencieusement chez lui mais ne put dormir. Il resta étendu, s’émerveillant de la Sagesse de Dieu.
A un autre moment, un citadin de Youriévèts vit le bienheureux Simon traverser la Volga par une calme nuit d’été. Quand le saint vint à la rive, il approcha de cette personne, se tourna, montra une colline de l’autre côté de la Volga, et dit : «Quarante ans après mon trépas, selon la volonté de Dieu, un monastère sera construit sur ce site, pour le salut des moines». En fait, l’Ermitage de Krivozersk fut construit quarante années après le décès du saint.
Peu de temps avant sa mort, saint Simon alla au logis de Théodore Petelin, gouverneur militaire de la cité, et il commença à l’importuner par les manifestations de sa folie. Le gouverneur se mit en colère, battit sans pitié le fol-en-Christ et ordonna à ses serviteurs de jeter le combattant de l’ascèse, blessé et couvert de sang, dans le sous-sol. Saint Simon tomba gravement malade dans ce lieu humide et pria un des serviteurs d’aller quérir un prêtre. Comme il se réjouit quand, par miséricorde de Dieu, un prêtre arriva vers lui avec les Saints Mystères ! Le bienheureux se confessa, communia et rendit paisiblement son âme au Seigneur, le 4 novembre 1584.
Une grande foule s’assembla pour ses funérailles et des multitudes de guérisons commencèrent à se répandre constamment par les reliques sacrées du saint.
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