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Mot du père Franz - Messes du 02 au 17 novembre 2019

Pourquoi admirer les saints, les aimer, les prier ? Ce peut-être certes par une sorte de superstition ou de fétichisme : nous vénérons alors des reliques ; nous divinisons en quelque sorte ces saints et saintes auxquels nous avons recours comme des intercesseurs, dans une sorte de marchandage plus ou moins avoué.

A Rocamadour, St Amadour c’est bien Zachée, la figure de l’Evangile de ce dimanche. Et beaucoup viennent le prier, avec la Vierge Noire. Aussi, St Amadour-Zachée a un rôle bien plus noble, comme tous les saints : il est un jalon sur notre route de chrétien. Rien n’est plus nécessaire à notre acheminement vers Dieu : ils nous indiquent le sens.Zachée est depuis 2.000 ans, moqué dans les commentaires sur sa petite taille (alors qu’on n’aime pas critiquer le physique des gens), ce qui le conduit à vivre sans cesse dans l’humilité. C’est cette humilité qui fait de nous des saints, car elle laisse Dieu œuvrer en nous. Les Saints achèvent l’incarnation de Dieu : ils nous restituent à chaque siècle, à chaque époque et selon des besoins toujours nouveaux, le visage éternel de Jésus. Le Saint, c’est quelqu’un dans la transparence duquel le visage de Dieu resplendit.

La Révélation ne peut pas se faire autrement. Le culte des saints répond à cette nécessité vivante, à cette pédagogie humaine, à cette impossibilité pour nous d’être ébranlés sinon par une voix qui porte les battements d’un cœur humain. Ce qui les rend indispensables, c’est qu’ils actualisent la Présence de Dieu. « Jésus renaît toujours plus jeune dans le cœur des saints », lit-on dans la lettre « à Diognète » du IIe siècle.

Mais ce n’est pas seulement dans le cœur des saints qu’il veut renaître toujours plus jeune, c’est aussi dans le notre. Notre vocation de chrétiens c’est précisément de révéler à chacun à notre manière le visage éternel du Christ. Chacun de nous, conscient qu’il a la charge de Dieu, doit s’efforcer d’en porter partout le rayonnement. Partout où nous sommes, et quoi que nous fassions.

La Toussaint nous fait donc prendre conscience de la médiation nécessaire des saints mais aussi de la nécessité urgente de notre témoignage. C’est par là que nous entrerons dans la lignée des grands témoins que nous vénérons aujourd’hui non pas pour commémorer les héros d’une histoire passée, mais pour en prendre la suite parce que c’est notre vocation.

Ainsi, nous pouvons le chanter avec les paroles même de ce chant que nous aimons bien, dans notre groupement paroissial : « je cherche le visage, le visage du Seigneur. Je cherche son image tout au fond de vos cœurs ».

+Franz

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