Mot du père Franz - Messes du 13 au 28 juin 2020
C’était la Fête-Dieu. Jésus nous avait dit : « Celui qui mange ma chair, celui qui boit mon sang, a la vie éternelle ». Mais voilà qui était, pour nous, trop terre à terre : chair et sang, manger, boire. Vraiment pas digne de Dieu. Un Dieu qu’on ne pouvait ramener à notre niveau, au manger et au boire. II était tellement loin, tellement grand, tellement haut.
II avait aussi dit : « Je suis le pain vivant ». Alors nous corrigerions. Nous en ferions un pain qui soit digne de lui. Loin du pain de ménage qui nous est familier. Fait pour être exposé. Ce serait notre façon de faire fête à Dieu.
Oui mais voilà, Jésus passait à la pratique du manger et du boire. Déjà dès les débuts, il changeait l’eau en vin pour le plus grand bonheur des convives de Cana. II s’invitait aussi à la table d’un Zachée si peu recommandable. Et un jour, il avait multiplié les pains pour nourrir toute une foule qui était affamée. Juste avant de mourir, il prit un dernier repas avec tous ses disciples. Quand il apparaîtrait, plus tard, sur le rivage, on le verrait rôtir des poissons pour les siens. Et quand il évoquait le Royaume de Dieu, il parlait d’un festin. Dieu faisait fête à l’homme.
Ainsi donc, à sa suite, il nous faudrait partir. A la rencontre des hommes et des femmes d’aujourd’hui. Vivre avec eux leurs peines, leurs travaux et leurs joies. Mettre la main à la pâte. Nous asseoir à la table des pécheurs comme des justes, surtout des plus petits. Lutter pour que partout on ait de quoi manger, dans toutes ses dimensions : physique, certes, mais aussi spirituel, psychologique, redonner l’espérance, aider le frère à se relever, etc. Quand on se réunirait, ce serait autour d’une table et Jésus serait là. II nous dirait : « Lorsque vous donnez à manger à un de ces petits, c’est à moi que vous le faites ».
Et ce serait la fête de Dieu avec les hommes. Ce serait la Fête-Dieu.
+Franz
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