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Mot du père Franz - Du 19 février au 06 mars 2022

Comme le temps passe vite ! Mercredi 02 mars fêtera l’entrée en Carême, avec le fameux « mercredi des cendres ». Cette année, après deux années de pandémie, j’aimerais vous inviter à vivre ce Carême comme un moment de joie.

Mais pourquoi donc ? Parce qu’après trois confinements, après toutes ces mesures qui ont freiné les liens, notre Carême est un triple rendez-vous, une triple rencontre : avec Dieu notre Père, avec nos frères et sœurs et avec nous-mêmes. Et pendant 40 jours, nous sommes invités à prendre le temps pour êtres présents à ce rendez-vous.

Nous avons rendez-vous avec Dieu qui est Père : il ne s’agit pas d’aligner des exercices ou des efforts de piété que nous aurions à comptabiliser ; il ne s’agit pas tant de faire des prières que… de prier, autrement dit, essayer d’entrer encore plus en relation avec Notre Père, « dans le secret ». Pourquoi ? Parce qu’une relation ne se mesure pas au nombre de lettres, de coups de fil ou d’heures passées ensemble. Elle est l’intensité d’une communion, et ça, c’est dans le secret de notre cœur. Laissons Dieu nous dire : « je voudrais te rencontrer dans le secret car tu es mon enfant ». Comment allons-nous répondre à cette invitation très personnelle ?

Nous avons rendez-vous avec nos frères et sœurs : il ne s’agit pas de claironner notre générosité, même si elle est très louable. Il ne s’agit pas de calculer la totalité de nos dons pour en faire un bilan. Il s’agit d’ouvrir nos mains à la dimension de l’ouverture de notre cœur, « dans le secret ». Pourquoi ? Parce que « si la main gauche ignore ce que donne la main droite », c’est pour laisser Dieu, et Dieu seul, reconnaître notre sens du partage. Le partage est le nom nouveau de l’aumône, il exprime la reconnaissance de l’autre que l’on cherche à aimer comme soi-même puisqu’on lui donne une part de nous-mêmes.

Mais qui dit « partage » dit aussi « échange » : il faut un cœur de pauvre pour recevoir de l’autre, pour s’enrichir de la richesse de l’autre. Il en est du partage comme de la prière, ce n’est jamais à sens unique. Si la prière n’est pas un monologue mais un dialogue, le partage n’est pas que don mais aussi échange.

Laissons Dieu nous dite : « je voudrais te rencontrer dans tous ces petits qui sont mes frères, car ce que vous faites à l’un de ces petits, qui sont mes frères, c’est à moi, personnellement, que vous le faites ». Comment allons-nous répondre à cette invitation personnelle ?

Nous avons rendez-vous avec nous-mêmes : pourquoi faire ? Pour faire l’expérience de la liberté ! Le jeûne a ce but : nous prouver à nous-mêmes que nous pouvons vivre de l’essentiel, en nous libérant du superflu. En jeûnant, le croyant cherche à se rendre disponible à Dieu, en se libérant de tout ce qui occupe stérilement son esprit et son corps, tout en étant une invitation à partager, puisqu’en jeûnant, on économise du temps, de l’énergie, de l’argent qu’on peut alors offrir à l’autre.

Le jeûne est un temps d’épreuve, au sens fort du mot, temps où l’on s’éprouve soi-même pour rechercher à être plus en relation avec Dieu et les autres. Ce n’est donc pas l’ascèse pour l’ascèse qui est recherchée, ni la somme des privations qui compte, mais ce comportement vécu « dans le secret » qui nous révèle un peu mieux qui nous sommes : des personnes appelées à la liberté, toujours en recherche d’une libération.

Tous, nous souffrons de certaines chaînes qui entravent notre liberté, mais nous ne souffrons pas tous des mêmes chaînes. A chacun ses chaînes ! Laissons Dieu nous dire : « je viens pour te libérer, mais je ne te libèrerai pas sans toi. Acceptes-tu de jeûner pour faire tomber tes chaînes ? ». Dans le silence, comment allons-nous répondre à cette invitation personnelle ?

Combien j’aimerais que nos réponses que nous allons essayer de donner et que nous donnerons tout au long de ce Carême nous donnent le sourire ! C’est un Dieu Père que nous allons rencontrer dans la prière et cela doit nous réjouir. C’est un Christ frère que nous allons rencontrer dans nos gestes de partage, et cela doit nous réjouir. C’est un Christ Sauveur et libérateur que nous allons rencontrer dans nos jeûnes, et cela doit nous réjouir.

Bon et saint Carême à tous et à chacun ! C’est Dieu qui nous regarde « dans le secret » alors… n’oublions pas de lui sourire !

+Franz


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