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7ème article

Continuons notre méditation : nous entrons dans le chapitre 2 de la lettre.

1 Et vous, autrefois vous étiez des morts à cause des fautes et des péchés

2 dans lesquels vous viviez, soumis au cours de ce monde, soumis au prince du mal qui s’interpose entre le ciel et nous, et qui continue d’inspirer activement ceux qui désobéissent à Dieu.

3 Et nous aussi, nous étions tous de ceux-là, quand nous vivions suivant les tendances égoïstes de notre chair, cédant aux caprices de notre chair et de nos raisonnements ; et nous étions, de nous-mêmes, voués à la colère comme tous les autres.

4 Mais Dieu est riche en miséricorde ; à cause du grand amour dont il nous a aimés,

5 nous qui étions des morts par suite de nos fautes, il nous a fait revivre avec le Christ : c’est bien par grâce que vous êtes sauvés.

6 Avec lui, il nous a ressuscités ; avec lui, il nous a fait régner aux cieux, dans le Christ Jésus. Par sa bonté pour nous dans le Christ Jésus,

7 il voulait montrer au long des âges futurs, la richesse infinie de sa grâce.

8 C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, à cause de votre foi. Cela ne vient pas de vous, c’est un don de Dieu.

9 Cela ne vient pas de vos actes, il n’y en a pas à en tirer orgueil. C’est Dieu qui nous a faits,

10 il nous a créés en Jésus Christ, pour que nos actes soient vraiment bons, conformes à la voie que Dieu a tracée pour nous et que nous devons suivre.

On peut constater que les versets 1 à 10 sont enserrés dans une double mention du verbe « marcher » (traduit par « vivre » au verset 2 et par « suivre » au verset 10). Cette marche détermine l’unité de cet ensemble (qu’on appelle une « péricope »), autour du thème de l’être chrétien.

Ce thème se déploie selon trois mouvements : le premier évoque le passé sous l’aspect du péché (v. 1-3), le second sous l’aspect de l’acte sauveur de Dieu (v. 4-7) et le troisième développe la gratuité du salut (v. 8-10).

Le passé pécheur (v. 1-3)

Paul rappelle, dans un raccourci qui évoque les longs développements de la lettre aux Romains (1-3), que la totalité de l’humanité est enfermée dans le péché. Les Nations (v. 2 : « vous ») comme les Juifs (v. 3 : « nous ») sont pécheurs au titre de leur appartenance à la même humanité. Personne ne peut se soustraire à ce fait, qu’il s’agisse de ceux qui marchent obscurément sans pouvoir s’ouvrir à Dieu, ou qu’il s’agisse de ceux qui, connaissant Dieu, se ferment sur eux-mêmes.

L’Humanité, caractérisée ainsi par des attitudes fondamentales, est dans l’incapacité d’accéder, par elle-même à la communion avec Dieu depuis la chute du Paradis Terrestre. C’est pourquoi, même les chrétiens d’origine juive sont, comme les autres, qualifiés « d’enfants de la colère » : leur comportement relevant du péché est incompatible avec Dieu et rejoint celui des Nations.

L’acte sauveur de Dieu (v. 4-7)

A la place de la colère méritée par leurs conduites, la miséricorde de Dieu s’est manifestée envers tous les hommes. Avec Dieu, tout le monde a le droit au bonheur car Dieu seul pouvait, dans son amour, avoir l’initiative de nous donner la vie sans que nous y soyons nous-mêmes pour quelque chose. Dieu agit dans la pure gratuité pour nous faire passer de la mort où nous retenait notre péché à la vie qui nous donne d’être avec le Christ (cf. les termes de « donner », « grâce » et « amour »).

Cet être avec le Christ a une telle importance qu’il est défini de trois façons : le croyant « est avec lui » par la vie, la résurrection et la session à la droite dans les cieux. Ces trois expressions sont à prendre au sens figuré : elles nous permettent de comprendre que désormais, tout est accompli et que tout se passe comme si, dans cette vie, nous étions déjà dans le domaine qui définit l’action spécifique de Dieu (les cieux).

Baptisés, nous appartenons à la famille même de Dieu, nous sommes appelés en Christ à la vie éternelle, et comme Dieu ne reprend jamais ses dons, la vie éternelle est déjà commencée ! Il n’y a plus de barrière entre la terre (lieu de l’humanité) et le ciel (lieu symbolique de Dieu). Il n’y a rien qui interdise ou entrave la communion entre Dieu et les hommes. Le chrétien est celui qui « est avec », pour la gloire de Dieu et le salut du monde, à la fois parce qu’il vit du Ressuscité et qu’il partage à sa manière les prérogatives du Fils qui « est dans les cieux ».

La gratuité du salut (v. 8-10.)

L’être avec le Christ est donné par grâce, c’est-à-dire par une prodigalité incomparable et sans aucune contrepartie qui soit de l’ordre du mérite. St Paul est clair : non, on ne peut pas « gagner » le ciel ; le ciel s’offre à nous par amour gratuit de Dieu. Nous n’avons qu’à apprendre à dire oui, à lâcher prise et à accueillir le don de Dieu !

Oui, les actes et les œuvres ne comptent en rien dans ce salut qui nous est donné sans condition. C’est pourquoi Paul rappelle la gratuité de l’agir de Dieu qui nous a créés en Jésus Christ « dès avant la fondation du monde » (Ep 1,4). Cette élection à laquelle nous sommes appelés exclut cependant toute passivité ! Elle est acceptation du don de Dieu par adhésion inconditionnelle à son amour, en acceptant de ne pas tout comprendre. Elle est ensuite participation active à ce mouvement d’amour dans un agir conforme à l’amour de Dieu, comme une vérification et manifestation de la foi. En effet, si on aime sincèrement, nos actes suivent notre cœur !

Le chrétien ne s’élève à Dieu ni par la vertu de ses mérites ni par l’observance de préceptes, mais il est saisi par Dieu qui, selon son dessein éternel, le met avec le Christ et l’invite à manifester cet « être avec » dans notre histoire. Devenue pierre vivante, nous avons à poser notre pierre à

l’édifice ! +Franz

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