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Ep 6, 1-2 : allégorie du combat

Ep 6, 1-2 : allégorie du combat

10 Enfin, puisez votre énergie dans le Seigneur et dans la vigueur de sa force, 11 Revêtez l’équipement de Dieu pour le combat, afin de pouvoir tenir contre les manœuvres du démon. 12 Car nous ne luttons pas contre des hommes, mais contre les forces invisibles, les puissances des ténèbres qui dominent le monde, les esprits du mal qui sont au-dessus de nous. 13 Pour cela, prenez l’équipement de Dieu pour le combat : ainsi, quand viendra la jour du malheur, vous pourrez tout mettre en œuvre pour résister et tenir debout. 14 Tenez donc, ayant autour des reins le ceinturons de la vérité, portant la cuirasse de la justice, 15 les pieds chaussés de l’ardeur à annoncer l’Evangile de la paix, 16 et ne quittant jamais le bouclier de la foi, qui nous permettra d’arrêter toutes les flèches enflammées du Mauvais. 17 Prenez le casque du salut et l’épée de l’Esprit, c’est-à-dire la parole de Dieu. 18 En toute circonstance, que l’Esprit vous donne de prier et de supplier. Restez éveillés afin de persévérer dans la prière pour tous les fidèles. 19 Priez aussi pour moi : que Dieu mette la parole dans ma bouche pour que je fasse connaître avec assurance le mystère de l’Evangile 20 dont je suis l’ambassadeur enchaîné. Priez donc afin que je trouve dans l’Evangile l’assurance nécessaire pour parler comme je le dois.

Une série d’exhortations achève la seconde partie de la lettre. La suite du Seigneur passe par un combat à la mesure du caractère éminent du Christ : l’ennemi n’est pas quelconque, c’est le diable ! Le Diviseur, celui qui s’oppose à la communion des hommes avec Dieu et entre eux. La lutte prend des dimensions cosmiques. A noter que les forces invisibles, les puissances et les ténèbres sont vues ici sous un aspect négatif, contrairement à d’autres passages de la lettre (Ep 1, 21 ; 3,1).

Ce n’est plus Dieu qui revêt les armes pour défendre son peuple, comme en Is 59, 15-18, mais c’est le chrétien qui, dans ce monde, pour exprimer sa foi, est en butte à toutes sortes d’oppositions. Cette image du combat n’a de sens que dans le Seigneur. Ce ne sont ni des armes réelles qu’il faut porter, ni un combat homicide qu’il faut soutenir. Ce n’est ni l’établissement du règne de Dieu par les armes, ni une domination à exercer en son nom. Il s’agit de revêtir l’énergie du Ressuscité, l’équipement même de Dieu qui, d’ailleurs, compte plus d’armes défensives qu’offensives. Ce ne sont pas tant aux armes qu’il faut s’arrêter qu’à leur sens symbolique. Elles constituent en effet des métaphores pour parler de la vérité et de la justice, de l’ardeur à annoncer la Bonne Nouvelle, sans être dans l’angélisme. Oui, annoncer Jésus-Christ nous apportera un combat intérieur et extérieur. Cela demande à développer en nous une vie inspirée par l’Esprit. Si ces thèmes sont présentés par images, c’est pour faire ressortir le caractère, exigeant de la vie chrétienne, immergée dans le monde et constamment affrontée à ce qui est contraire au Christ, que l’ennemi soit visible ou invisible.

L’armement n’est pas lourd, il est au contraire au service d’un élan qui porte le chrétien à n’avoir peur d’aucune puissance en ce monde. La lettre aux Ephésiens redit à sa manière ce qu’affirmait Rm 8, 38-39 : « rien ne pourra nous séparer du Christ ». Au lieu de convoquer pour les éliminer chacun des obstacles qui seraient susceptibles de nous en séparer, St Paul montre les moyens dont le chrétien dispose pour abolir ce qui pourrait s’interposer entre le Christ et lui. Le Jour du Seigneur est vu comme le jour où Dieu détruira la part de péché qui subsiste en chacun, ainsi que toutes les forces du mal, visibles et invisibles. Ce sera aussi le jour de sa manifestation : c’est pourquoi il sera possible de tenir debout (v. 12-14).

L’auteur demande pour lui des prières, compte tenu du combat qu’il mène. Il met une dernière fois en lumière le paradoxe présent tout au long de la lettre : alors qu’il est enchaîné, privé du droit de circuler et de parler, il envisage la diffusion universelle de l’Evangile. Il est tout orienté vers le désir de s’entretenir avec liberté et audace sur la mission qui lui est confiée comme à un ambassadeur. EPILOGUE : Ep 6, 21-24 21 Et vous, vous saurez ce que je deviens et ce que je fais, car Tychique, le frère bien-aimé, le fidèle ministre dans le seigneur, vous informera de tout. 22 Je l’envoie spécialement auprès de vous afin que vous ayez de mes nouvelles et qu’il vous réconforte le cœur. 23 Que Dieu le Père et le Seigneur Jésus-Christ donnent à tous les frères la paix et l’amour avec la foi. 24 que la grâce soit avec tous ceux qui aiment Notre Seigneur Jésus-Christ d’un amour impérissable.

La lettre se clôt assez brusquement par le mention de l’envoi de Tychique. Celui-ci porte un nom peu fréquent, qui signifie « fortuné » et qui est, semble-t-il, attesté en Phrygie parmi les esclaves. Il est ici qualifié de frère, terme employé deux fois seulement dans la lettre. Il a travaillé avec Onésime (Col 4,9) et, d’après Ac 20,4, il a accompagné Paul d’Ephèse à Jérusalem en passant par la Macédoine, et peut-être même est-il allé avec lui jusqu’à Rome. Tychique est chargé de donner des nouvelles et de réconforter la communauté qui pourrait se décourager en raison des épreuves traversées par l’Apôtre. A noter que les v. 21-22 sont une transcription littérale de Col 4,8. Les souhaits concluent la lettre de manière très habituelle. Deux points sont à relever : d’une part, les souhaits sont inversés : il est question d’abord de la paix et ensuite de la grâce. D’autre part, la qualification des croyants est nouvelle : « ceux qui aiment le Seigneur Jésus-Christ d’un amour impérissable », signifiant par là que l’amour des croyants pour le Seigneur est un amour qui s’enracine dans la puissance de sa Résurrection, source inspiratrice de toute cette lettre !

Que la force et la victoire du Ressuscité soient toujours notre chemin, notre vérité, notre vie ! +Franz

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