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HULK « GERER LA COLERE » (1/2)

Dernière mise à jour : 6 juil. 2020

Présentation Robert Bruce Banner était un enfant prodige, fils du scientifique en matières atomiques Brian Banner. Depuis l’enfance, il souffre des abus et des mauvais traitements de la part de son père alcoolique. Après la mort de sa mère, le jeune Bruce va de famille en famille tandis que sa grande intelligence commence à se faire remarquer. A sa sortie de l’université, où il obtient un doctorat en physique nucléaire, Banner est engagé par l’armée des Etats-Unis pour développer de nouveaux systèmes d’armement. Dans la base du désert du Nouveau-Mexique, où le Dr Banner a conçu et développé la bombe gamma, il rencontre le général Thaddeus Ross et sa fille Betty dont il devient amoureux.

Résumé Hulk, l’alter ego de Bruce Banner, apparaît à l’occasion d’un terrible accident. Lors du premier essai de la bombe, un jeune homme du nom de Rick Jones s’est introduit dans la zone de l’explosion. Le voyant, Bruce se précipite vers lui et héroïquement pousse le jeune homme dans un fossé de protection pour lui sauver la vie, mais il est lui-même exposé à la radiation gamma, ce qui altère complètement la structure de son ADN. Apparemment imperceptible, la mutation apparaît évidente quand Bruce se met en colère : d’un coup, il se transforme alors en une créature de couleur verte avec des pouvoirs incroyables qui augmentent sa capacité physique. C’est que Hulk est né.

Quelle foi trouvons-nous chez Bruce Banner ? Malgré tous les abus et mauvais traitements qu’il a subis en tant qu’enfant, malgré tous les traumatismes et troubles de la personnalité, Bruce ne cesse de croire en l’être humain. Cette foi, cette conscience de la valeur de la personne, est celle qui l’a conduit à accomplir cet acte héroïque : sauver la vie du jeune Rick Jones. Son expression : « je ne suis pas moi-même quand je suis en colère » est un avertissement pour protéger la vie des autres, y compris de ceux qui l’agressent. C’est au nom de cette foi que Bruce cherche la guérison ou au moins le contrôle des transformations qui l’affectent. C’est par cette foi que Hulk rejoint le groupe des Avengers qui protège l’humanité et se bat pour la justice.

Colère et rage dans la Bible Dans l’Ancien Testament, nous trouvons de nombreuses références à la colère qui se manifeste dans l’homme : nous la voyons chez Caïn quand, en rage, il tue son frère Abel (Gn 4, 4-8). Nous la voyons chez Esaü quand, plein de rancœur, il veut se venger de son frère Jacob (Gn 27, 42-45), ou encore nous la voyons chez Jérémie quand il dit : « je suis rempli de la colère du Seigneur et fatigué de la contenir ! » (Jr 6, 11). Nous pouvons également voir plusieurs textes qui présentent un Dieu en colère, irrité, fâché : « voici venir de loin le nom du Seigneur ; brûlante est s colère, lourde, écrasante ; ses lèvres sont gonflées d’indignation, sa langue est un feu dévorant » (Is 30,27). Ou encore : « voici que je vais étendre la main contre les Philistins, je retrancherai les Kérétiens, je ferai disparaître ce qui reste du littoral de la mer. Je prendrai sur eux une grande revanche, je les châtierai dans ma fureur » (Ez 25, 16-17). On a aussi « ainsi m’a parlé le Seigneur, le Dieu d’Israël : prends de ma main cette coupe d’un vin de colère et fais-la boire à toutes les nations auxquelles je t’envoie » (Jr 25, 15). Bien sûr, toutes ces citations doivent être considérées dans leur contexte. S’il y a colère de Dieu, c’est parce que l’homme a péché. Dans le Nouveau Testament, nous pouvons aussi voir Jésus rempli de colère ou d’indignation lorsque les pharisiens l’espionnent et cherchent des raisons de l’accuser pour une guérison le jour du sabbat : « alors, promenant sur eux un regard de colère, navré de l’endurcissement de leurs cœurs, il dit à l’homme : « étends la main » (Mc 3,5). Nous pouvons nous souvenir de l’incident du Temple lorsque Jésus se montre jaloux de la maison du Seigneur et expulse les marchands (Jn 2, 13-22), quand il maudit le figuier stérile (Mt 21, 18-20), quand il raconte la parabole des vignerons homicides pour démasquer les chefs des prêtres et les pharisiens (Mt 21, 33-46). Ces actions, ces gestes, ces dénonciations viennent d’une indignation vertueuse. Nous connaissons l’histoire : Jésus continuera à guérir, à libérer, à donner la vie jusqu’à mourir.

Dans l’Ancien Testament, nous trouvons Jérémie, le prophète qui détruit et construit. Lisons le texte qui nous parle de sa vocation et de sa mission : « La parole du Seigneur me fut adressée : « avant même de te façonner dans le sein de ta mère, je te connaissais ; avant que tu viennes au jour, je t’ai consacré ; je fais de toi un prophète pour les nations ». Et je dis : « Ah ! Seigneur mon Dieu ! Vois donc : je ne sais pas parler, je suis un enfant ! ». Le Seigneur reprit : « Ne dis pas : je suis un enfant ! Tu iras vers tous ceux à qui je t’enverrai ; tout ce que je t’ordonnerai, tu le diras. Ne les crains pas, car je suis avec toi pour te délivrer ». Puis le Seigneur étendit la main et me toucha la bouche. Il me dit : « voici, je mets dans ta bouche mes paroles ! Vois : aujourd’hui, je te donne autorité sur les nations et les royaumes, pour arracher et renverser, pour détruire et démolir, pour bâtir et planter (…) Moi, je fais de toi aujourd’hui une ville fortifiée, une colonne de fer, un rempart de bronze, pour faire face à tout le pays, aux rois de Juda et à ses princes, à ses prêtres et à tout le peuple du pays. Ils te combattront, mais ils ne pourront rien contre toi, car je suis avec toi pour te délivrer –oracle du Seigneur ». » (Jr 1, 4-10, 18-19). Dans les récits de la vocation, c’est Dieu qui prend toujours l’initiative. Il appelle à un certain moment de la vie ou même avant la naissance comme dans le cas de Jérémie : « avant même de te façonner dans le sein de ta mère, je te connaissais ; avant que tu viennes au jour, je t’ai consacré » (v. 5). Celui qui est appelé, ordinairement, ne se sent pas qualifié pour la mission que Dieu confie et s’en excuse. Jérémie voit come un obstacle son jeune âge, mais ce n’est pas le cas pour le Seigneur qui lui dit : « Ne dis pas « je suis un enfant ! » Tu iras vers tous ceux à qui je t’enverrai ; tout ce que je t’ordonnerai, tu le diras » (v. 7). Jérémie se sent aimé et appelé, mais il éprouve aussi la peur et l’angoisse face à une tâche difficile. Encore une fois, Dieu intervient et dit : « ne les craint pas, car je suis avec toi pour te délivrer » (v. 8).

Chaque prophète est appelé à annoncer et à dénoncer. La mission de Jérémie est d’arracher et d’enlever, de détruire et de démolir, de construire et de planter. Voyons quelques textes dans lesquels Jérémie dénonce courageusement l’idolâtrie et l’injustice : « mais à peine entrés, vous avez profané ma terre, changé mon héritage en abomination » (Jr 2,7). « Or mon peuple a échangé sa gloire contre ce qui ne sert à rien » (v. 11). « Oui, mon peuple a commis un double méfait : ils m’ont abandonné, moi, la source d’eau vive, et ils se sont creusé des citernes, des citernes fissurées qui ne retiennent pas l’eau ! » (v.13). En paroles et en actions, Jérémie veut détruire et démolir les structures du péché et de la corruption pour ensuite construire et planter.

Pour être fidèle à sa mission de prophète, Jérémie souffre d’incompréhensions et de persécutions. Et, bien sûr, il ressent frustration, rage et colère. Nous pouvons lire dans ses confessions : « c’est pour mon malheur, ô ma mère, que tu m’as enfanté, homme de querelle et de dispute pour tout le pays (…) Seigneur, toi qui sais, souviens-toi de moi et visite-moi ! Venge-moi de mes persécuteurs, ne me rends pas victime de la lenteur de ta colère ! Tu le sais : à cause de toi je supporte l’insulte » (Jr 15, 10.15). Pour avoir accusé le roi, les prêtres et les faux prophètes (cf. Jr 26), Jérémie est emprisonné, puis jeté dans un puits (Jr 37, 15-16 ; 38, 5-6).

Le cheminement du super héros Bruce Banner, Hulk, est poursuivi par l’armée. Le général Ross cherche le moyen de l’arrêter dans l’espoir de le livrer à la justice ou de le détruire complètement. Hulk aide l’humanité, avec les Avengers ou seul, puis disparaît. Bruce considère sa propre vie, travaille pour son compte et continue ses recherches en tant que savant. Il a appris à reconnaitre la colère, à la gérer et à l’orienter. Quand Banner est appelé pour faire face à un ennemi, il répond et assume la mission de renverser, détruire, démolir : « Hulk, écrase ! », dit Banner quand il se transforme en l’incroyable Hulk. « Ils peuvent t’appeler comme ils veulent, Sauveur ou Destructeur. Le plus important, c’est ce que tu choisis », confesse Hulk à un moment donné. Nous le savons, Bruce Banner/Hulk, avec sa dualité, avec son apprentissage pour gérer la colère, continuera à croire et à se battre –comme tant de héros et de prophètes- pour le bien de l’humanité. +Franz

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