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LA RECEPTION FRUCTUEUSE DU SACREMENT

Il faut se souvenir que le don de la grâce est une pure gratuité de l’initiative divine de Dieu : « ce n’est pas vous qui m’avez choisi mais c’est moi ». C’est ce qui justifie le fait que le sacrement par lui-même puisse produire son effet, du seul fait qu’il soit posé, indépendamment de l’état du sujet ou du ministre. Ce n’est pas de la magie, c’est Dieu qui agit gratuitement. On peut empêcher de faire fructifier la grâce, mais le caractère ne peut pas être perdu. C’est Dieu qui est cause de la grâce. Il faut écarter 2 positions : Protestante : c’est seulement la foi du sujet qui donne la grâce et non le sacrement lui-même. Ce serait oublier que c’est Dieu qui agit, ce qui est 1er. Le cardinal Cajetan : théologien du 16ème S, envoyé pour répondre à Luther et qui, de ce fait, va absolutiser la position contraire. Il est tellement obnubilé par le don de Dieu qu’il dit que la grâce est donnée quand il n’y a pas d’obstacle majeur dans le sujet. C’est une position qui minimise trop la part du sujet. Ce serait faire un homme passif. Il ne suffit pas d’être passif, il faut aussi une participation, même minime, ce qui est vrai pour tous les sacrements (notamment l’eucharistie : la participation active). Face aux débats entre théologiens catholiques et Protestants, le Concile de Trente, en 1547, va définir ce qu’est la Justification. Etre justifié : être remis dans la grâce, recouvrer l’adoption filiale, recevoir la participation à la vie divine en tant qu’enfant de Dieu. Le Concile de Trente réaffirme la nécessité pour les adultes de se préparer pour être justifiés. Il y a, avant même de recevoir le baptême, une rencontre entre Dieu et le sujet : c’est la grâce prévenante qui appelle une réponse du sujet, qui insiste pour que l’homme donne une réponse libre. « L’âme humaine est une citadelle assiégée par la grâce », un siège de violence d’amour, qui ne s’impose pas par la force et qui ne détruit pas ce qu’on veut développer. Il faut une coopération. C’est toujours une rencontre personnelle, même si elle est très enfouie, pas forcément consciente. Voici le texte du Concile de Trente : « Le concile déclare, en outre, que la justification elle-même chez les adultes a son origine dans la grâce prévenante de Dieu par Jésus Christ, c’est-à-dire dans un appel de Dieu par lequel ils sont appelés sans aucun mérite en eux. De la sorte, ceux qui s’étaient détournés de Dieu par leurs péchés, poussés et aidés par la grâce, se disposent à se tourner vers la justification que Dieu leur accorde, en acquiesçant et coopérant librement à cette même grâce. De cette manière, Dieu touchant le cœur de l’homme par l’illumination de l’Esprit Saint, d’une part l’homme lui-même n’est pas totalement sans rien faire, lui qui accueille cette inspiration qu’il lui est possible de rejeter, d’autre part, pourtant, sans la grâce de Dieu, il ne lui est pas possible, par sa propre volonté, d’aller vers la justice en présence de Dieu. Aussi, lorsqu’il est dit dans la sainte Ecriture " Tournez-vous vers moi et moi je me tournerai vers vous" (Za 1,3), notre liberté nous est rappelée ; lorsque nous répondons "Tourne-nous vers toi, Seigneur, et nous nous convertirons" (Lm 5,21), nous reconnaissons que la grâce de Dieu nous prévient ». Ainsi, le Concile de Trente affirme à la fois le rôle du libre arbitre et le rôle de l’intelligence de la foi pour adhérer à cette Alliance. Il faut une adhésion libre pour accepter d’être divinisé (don de la grâce), et de détester le péché. C’est exactement ce qu’on demande au baptisé : d’exprimer librement son adhésion. Je crois qu’en recevant cette eau, je serai fait enfant du Père ! Il y a bien justification par la foi (il faut une adhésion de foi) mais pas seulement (≠ de Luther). Il faut aussi une coopération de l’homme et une reconnaissance du don de la grâce par le sujet (≠ Cajetan). Malgré le péché, l’homme est capable de poser des actes libres qui lui permettent de rejeter le péché. Le sujet reçoit la grâce en proportion de sa coopération : c’est-à-dire selon la disposition propre à chacun. Dieu ne donne pas la même chose à tout le monde : Dieu est adepte de l’inégalité (mais c’est pour notre bien). Dieu aime de manière unique, donc différente, chaque homme. Et il ne donne pas la même chose à chacun. C’est dur à entendre mais il faut l’accepter. En plus, à part cette différence du côté de Dieu, il y a une différence du côté de l’homme : l’homme reçoit à la mesure des dispositions qui sont les siennes : ça nous renvoie à notre responsabilité et à notre libre arbitre. Loin d’être une sanction, c’est un respect inouï de notre liberté. Ca vaut pour toute la vie de grâce, pour chaque eucharistie vécue. C’est l’infini respect de Dieu : on ne veut pas, Dieu ne donne pas ! Ainsi, il faut tenir trois dimensions de participation du sujet : L’intention : c’est la condition même de validité. Cela s’oppose à la violence ou à la passivité seule du sujet. Il ne suffit pas d’être contre… il faut aussi être pour ! Cela demande un engagement. Dieu propose (grâce prévenante) et l’homme répond et adhère à ce que Dieu propose. C’est une Alliance avec Dieu. Foi du sujet : adhésion, même minimale, à ce qui va se réaliser dans le sacrement. La volonté : il faut qu’il y ait un désir, une disposition du cœur à recevoir la grâce. Et les grâces prévenantes permettent de susciter et de nourrir ce désir.

Grâce prévenante - Réponse de l’homme - Grâce divine à la mesure de cette réponse - Foi à la mesure de la réponse

ce soit un don « à bon marché ». Si Dieu donne de manière unique, c’est pour donner à chacun selon ce qu’il a besoin, personnellement, pour être sauvé. Ceci ne concerne bien évidemment que les adultes !

Il nous faudra donc voir le cas du baptême des enfants le mois prochain !

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