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POUVOIR ET RESPONSABILITE CHEZ SPIDERMAN

Il y a eu pas mal de films tournés autour de la figure de Spider-Man. Nous allons nous baser sur la version de 2002, film réalisé par Sam Raimi, avec comme acteurs principaux, Tobey Maguire, Willem Dafoe, Kirsten Dunst, James Franco ou J.K. Simmons. Stan Lee et Steve Ditko ont créé le personnage en bande dessinée, David Koepp a retravaillé le scénario pour cette version moderne de ce super-héros, lançant ainsi une trilogie avec les mêmes acteurs. Peter Parker est un lycéen qui fait face aux problèmes typiques d’un adolescent. Orphelin depuis son enfance, il vit avec son oncle Ben et sa tante May, des exemples de poids pour lui concernant sa façon de vivre dans l’amour et la responsabilité. C’est Peter qui nous raconte son histoire et nous partage sa foi : ce qui a de la valeur pour lui, ce qu’il croit et défend jusqu’aux ultimes conséquences. Bien entendu, avec sa double identité d’Homme-Araignée qu’il préfère garder secrète. Peter est un passionné par les sciences appliquées et la biotechnologie. Il aime la recherche et c’est précisément lors d’une visite dans un laboratoire qu’une araignée génétiquement modifiée le pique et lui transmet ses pouvoirs d’araignée. Malgré son tempérament réservé, sa timidité maladive, peu entreprenant avec les filles, malgré ses problèmes économiques et le peu d’amis qui l’entourent, Peter Parker croit en lui-même, en ses capacités, talents et pouvoirs : les pouvoirs qu’il découvre dans son développement en tant qu’adolescent, les superpouvoirs qu’il acquiert en tant que Spider-Man.

Peter croit aussi en ses parents (Richard et Mary Parker), même s’ils ne sont plus physiquement avec lui. Il aime et respecte son oncle et sa tante qui l’élève comme leur fils. Il leur fait confiance. Même si Peter s’enferme parfois dans sa chambre, comme tout ado, même s’il ne parle pas beaucoup et ne veut pas écouter les conseils de son oncle, il apprécie et estime la droiture de son oncle et de sa tante. Assurément, ils sont une référence pour lui, un témoignage de vie que Peter retiendra tout au long de son existence. Les paroles de son oncle : « un grand pouvoir implique un grand sens des responsabilités » restent gravées à jamais dans le cœur de Peter. Dans les conflits et les choix qui se présentent, ce « credo » refait constamment surface et résonne plein de sens. Malgré toutes les moqueries et le harcèlement qu’il subit à l’école, Peter croit en l’amitié. Ici, son ami Henry ; là sa voisine Mary Jane. Peter apprécie l’amitié et sait comment être un ami. Il croit aussi en l’amour ; il apprécie l’amour et la tendresse de son oncle et de sa tante ; il y répond comme répondrait tout bon fils. Peter aime Mary Jane, bien plus qu’une amie : il tombe amoureux d’elle, s’en rapproche, s’occupe d’elle, veille sur elle. Oui, mais avec sa double personnalité : la scène où l’on voit Spider-Man descendre d’un bâtiment et se laisser embrasser par Mary, qui ne sait pas que ces lèvres sont celles de Peter Parker, est très réussie. Peter aime également New-York avec tout son chaos et ses taux élevés de violence. Il veut faire quelque chose pour la ville, surtout en tant que Spider-Man. Bref, Peter croit en l’amour et aime de manières différentes les personnes avec lesquelles il interagit ou qui se présentent dans sa vie. Cette valeur universelle de l’amour sera un principe et un fondement dans sa mission comme personne et comme superhéros.

On retrouve ici le « principe et fondement » des exercices spirituels de St Ignace de Loyola, au numéro 23 : « L’homme est créé pour louer, respecter et servir Dieu notre Seigneur, et par là, sauver son âme. Les autres choses sur la face de la Terre sont créées pour l’homme, pour l’aider à poursuivre la fin pour laquelle il a été créé. Il s’ensuit que l’homme doit en user dans la mesure où elles lui sont une aide pour sa fin, et s’en dégager dans la mesure où elles lui sont un obstacle. Pour cela, il faut nous rendre indifférents à toutes les choses créées, en tout ce qui est permis à la liberté de notre libre arbitre et ne lui est pas défendu ; de telle manière que nous ne voulions pas, quant à nous, santé plus que maladie, richesse plus que pauvreté, honneur plus que déshonneur, vie longue plus que vie courte, et ainsi de tout le reste, mais que nous désirions et choisissions uniquement ce qui nous conduit davantage à la fin pour laquelle nous sommes créés ». Pour entrer dans la profondeur du personnage de Peter Parker, il est bon de voir le pouvoir et la responsabilité dans la parabole des Talents, dans l’Evangile selon St Mathieu (Mt 25, 14-30) : « En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : « Un homme qui partait en voyage appela ses serviteurs et leur confia ses biens. A l’un, il remit une somme de 5 talents, à un autre 2 talents, au troisième un seul talent, à chacun selon ses capacités. Puis il partit. Aussitôt, celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla pour les faire valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n’en avait reçu qu’un alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître. Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et il leur demanda des comptes. Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha et présenta cinq autres talents et dit « Seigneur, tu m’as confié cinq talents ; voilà, j’en ai gagné cinq autres ». Son maître lui déclara : « Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton Seigneur ». Celui qui avait reçu deux talents s’approche aussi et dit : « Seigneur, tu m’as confié deux talents ; voilà, j’en ai gagné deux autres ». Son maître lui déclara : « Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton Seigneur ».

Celui qui avait reçu un seul talent s’approche aussi et dit : « Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient ». Son maître lui répliqua : « serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu. Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts. Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix. A celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a. Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dans les ténèbres extérieures ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents ! ». On peut commencer par noter que le maître qui confie ses biens et donne ses talents, s’absente. Luc précise qu’il va dans un pays lointain (Lc 19.12). Cela nous fait penser au Dieu Créateur qui nous aime, nous fait confiance et nous laisse libres. Cette « absence » de Dieu peut être comparée au papa ou à la maman qui se mettent un peu de côté, de telle sorte que leur enfant puisse faire ses premiers pas, et ensuite marcher tout seul. Les talents sont des pièces de monnaie de grande valeur, qui représentent surement les dons que nous avons personnellement par amour gratuit de Dieu, et que nous devons mettre au service de la croissance du Royaume.

Notons que la répartition des talents n’est pas égale : à chacun selon ses capacités ! La version de Luc est plus précise : « pendant mon voyage, faites de bonnes affaires » (Lc 19.13). Aussi, pouvons-nous penser que tous, nous avons des qualités et des capacités différentes, que nous devons savoir reconnaître et utiliser de manière responsable ! Et Dieu ne nous en donne pas le mode d’emploi : il nous laisse libre de choisir notre mode d’action, à condition de porter du fruit. Dans cette parabole, ceux qui ont reçu 5 ou 2 talents font fructifier à la mesure de leur capacité et ils sont appelés « serviteurs bons et fidèles ». Mais celui qui n’en a qu’un (comme si le Maître savait déjà sa fragilité liée à sa peur), même s’il rend le talent (il n’a pas dilapidé son bien), est appelé « paresseux ». Le soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour, un amour en acte et en vérité, un amour rayonnant et qui devient contagieux. Si on garde pour soi notre capacité d’aimer, quelqu’en soient les raisons, nous entrons dans la paresse spirituelle, ce qui est un grand mal intérieur. Dans la vie, le Seigneur nous demande d’oser, de choisir, d’aller de l’avant. Car la vie est mouvement et travail. L’invitation qui nous est faite est de mettre au travail les dons que Dieu nous a donnés, et en aucun cas, les enterrer ou les cacher : ne pas mettre la lampe sous le boisseau !

Dans ce contexte, quels sont les talents de Peter Parker ? Comme tous les Comics, les talents sont bien visibles et personnels : Peter a des pouvoirs d’araignée, unique en son genre ! Et dans le film, nous voyons comment il découvre avec surprise et émotion les talents et les pouvoirs des arachnides : la force de ses muscles, le sens extraordinaire de la vue et de la perception, l’habileté pour grimper aux murs, ainsi que la capacité de produire et de lancer des toiles. Tous ces talents, Peter les utilise d’abord pour son profit personnel : il participe à des tournois de lutte pour pouvoir s’acheter une voiture. Plus tard, avec la mort violente de son oncle, Peter prend conscience que ces talents sont pour les autres. Il va alors utiliser ses pouvoirs pour défendre la cité et affronter des voyous ainsi que le crime organisé.

Dans les Exercices de St Ignace, on est invité à user des talents « dans la mesure » : en user dans la mesure où ils l’aident pour sa fin ; s’en dégager dans la mesure où ils sont un obstacle à cette fin. Peter, une fois qu’il a pris conscience des talents qu’il détient, va les apprivoiser puis les utiliser « dans la mesure » où ils l’aident pour la mission qu’il s’est donnée. Il va ensuite les abandonner « dans la mesure » où ils l’empêchent de réaliser sa mission comme superhéros et dans son désir d’être heureux. Dans les trois films, cette lutte entre « user et se dégager » de ses superpouvoirs est omniprésente, crescendo même, avec le troisième film comme point d’orgue de ce discernement intérieur. Peter va développer et mettre à l’œuvre ses talents de manière responsable. Et Spider-Man sait qu’il doit rendre compte et se montrer responsable avec habileté face à la réalité qui se présente à lui, et qu’il doit assumer comme être humain. Au cours du film et dans la deuxième et troisième partie de la Trilogie de Sam Raimi, ainsi que dans l’autre version réalisée par Marc Webb (les deux films « The Amazing Spider-Man », 1 et 2), nous pouvons voir comment Peter Parker/Spider-Man met ses pouvoirs « au travail » -non sans difficultés et conflits intérieurs- pour se montrer responsable face à sa conscience, face à l’autre ou face à l’autorité (ou à Dieu, si nous admettons que Peter croit en Lui) pour tant de dons reçus. Peter, avec tout ce qu’il est, existe et agit avec un cœur sensible. On peut le dire, c’est un jeune plein de pouvoirs, bon, fiable et responsable. Pour être plus précis, entrons dans quelques scènes du film du début jusqu’à la fin : Au départ, la scène 1 : On a la présentation des personnages : Peter prend la parole au début du film : « Qui suis-je ? Désirez-vous le savoir ? Le récit de ma vie n’est pas pour les cœurs sensibles ». Nous faisons aussi connaissance de la fille dont Peter est tombé amoureux : Mary Jane. Nous sommes aussi mis au courant du contexte difficile : le harcèlement dont souffre le jeune Peter. Nous connaissons également Harry Osborn –un des rares amis de Peter- et son père, Norman Osborn, un scientifique reconnu. En lien avec les questions de Peter, nous pouvons intérieurement, avant de lire la suite, essayer de répondre à la question de Jésus : « et pour vous, qui suis-je ? » (Mt 16.15). Et par là, quelle est notre réponse face à cette question : « et moi, qui lit cet article, qui suis-je ? Quelles sont les personnes qui ont marqué ma vie, qui sont importantes, les plus significatives de ma vie ? Quels sont les « héros » et mes témoins de référence dans ma vie ? ».

Scène 3 : Nous voyons une araignée génétiquement modifiée qui pique Peter. Un peu après, on nous présente l’oncle et la tante de Peter : Ben et Mary. L’oncle Ben a 68 ans et se trouve sans emploi. Son épouse l’encourage en lui disant : « tu es l’homme le plus responsable que j’ai connu ». Peter entre à la maison en disant qu’il ne se sent pas bien et se retire dans sa chambre. Posons-nous la question : « qu’est-ce que la responsabilité ? » On peut méditer personnellement quelques textes bibliques pour nous aider à poser notre réponse personnelle : « chacun de nous rendra compte à Dieu de soi-même » (Rm 14.12) ; « que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut » (Col 4.6). C’est ce que fait la tante, face à la souffrance de l’oncle d’être sans emploi. « Que chacun examine sa propre action ; ainsi, c’est seulement par rapport à lui-même qu’il trouvera les motifs de fierté et non par rapport aux autres. Chacun, en effet, portera sa propre charge » (Ga 6, 4-5).

Scènes 5 et 8 : Peter découvre ses pouvoirs d’araignée. Sa vue s’est améliorée au point qu’il n’a plus besoin de lunettes, ses muscles se développent. Il acquiert une force extraordinaire, il peut grimper aux murs et projeter des toiles d’araignée. Tout au long de ces scènes, on a des questions omniprésentes : comment se sent Peter avec tous ces changements qu’il éprouve en lui ? Comment utilise-t-il et gère-t-il ces pouvoirs qu’il découvre les uns après les autres en lui ? Et pour nous, comment assumons-nous les talents personnels qui sont dans nos cœurs ? Quels usages en faisons-nous pour répondre à l’appel du Maître de la parabole des Talents : faites-les fructifier ?

Scène 9 : L’oncle Ben est préoccupé par le comportement de Peter qui ne parle quasiment plus, s’enferme dans sa chambre, n’aide pas à la maison et en arrive à frapper un compagnon de classe. L’oncle va alors l’aider à évaluer ses actions et ses attitudes. Et nous, est-ce que jeune ou adolescent, nous avons eu des comportements semblables à Peter ? Rappelons-nous les conseils que nous avions reçu alors, faisons mémoire de ces paroles de vie que nos parents, grands-parents nous ont offert pour nous accompagner et nous aider à prendre en main nos vies. Ces paroles sont encore d’actualité et peuvent encore nous aider ! Faisons nôtre cette parole de St Paul : « que personne n’ait lieu de te mépriser parce que tu es jeune ; au contraire, sois pour les croyants un modèle (…) Ne néglige pas le don de la grâce en toi » (1 Tm 4, 12-14). Par exemple, Peter fera mémoire d’une parole qui l’accompagnera toute sa vie : « un grand pouvoir entraîne une grande responsabilité ».

Scène 11 : Peter a combattu à la lutte libre pour s’acheter une voiture. Il gagne le combat mais l’organisateur ne lui donne pas les 3.000 dollars promis, mais seulement 100 dollars. Quand Peter réclame en disant qu’il a besoin de cet argent, le responsable de cette lutte libre lui répond : « quand avons-nous dit que cela relevait de moi ? ». Quelques minutes après, nous voyons un voleur partir avec toute la caisse et Peter ne fait rien pour le retenir, alors que ses pouvoirs le lui permettraient. Lorsque l’impresario de la lutte lui reproche de n’avoir pas arrêté le voleur, Peter se venge en lui disant : « quand avons-nous dit que cela relevait de moi ? ». Reconnaissons le sentiment de Peter qui devient, quand on regarde le film, le nôtre… Ce soulagement de la vengeance calme notre révolte face à cette injustice. Mais avons-nous raison ? Aurions-nous fait comme Peter, à sa place ?

Scène 12 : Juste après cette vengeance, Peter trouve son oncle Ben agonisant sur le trottoir. On lui a volé sa voiture et on lui a tiré dessus à bout portant. L’oncle et le neveu se regardent, prononcent leurs noms, se tiennent la main jusqu’à ce que Ben meurt. Peter est inconsolable, ses pleurs ne peuvent pas sécher. On pense aux pleurs de l’Apôtre Pierre après son reniement : « il sortit en, dehors, pleura amèrement » (Lc 22.62). Pour comprendre ce que vit Peter –qui nous rejoint personnellement-, on peut méditer sur le parallèle avec st Pierre : Peter est nourrit par la vengeance, Pierre est rassuré par le reniement. Peter croise les yeux de Ben, Pierre croise les yeux de Jésus. Ben et Jésus meurt sous leurs yeux, Peter et Pierre pleurent amèrement. Quittons Jérusalem ou New-York pour entrer dans nos lieux de vie : si nous étions victimes ou témoins d’une attaque, si nous voyons quelqu’un se faire agresser, que ferions-nous personnellement ? Aucune larme n’est perdue… faisons mémoire de toutes nos larmes qui ont de la valeur dans le cœur de Dieu.

Scènes 13 et 14 : Peter se couvre le visage avec une cagoule rouge et met en œuvre tous ses pouvoirs d’araignée pour retrouver le criminel qui s’est échappé avec la voiture de son oncle Ben. Peter a besoin encore de temps pour comprendre que la vengeance n’est jamais une solution. Il atteint le voleur mais il se rend compte que c’est le même voleur que celui de la caisse de l’organisateur de la lutte libre et qu’il n’a pas arrêté. La leçon de vie est terrible : s’il ne s’était pas vengé, il aurait stoppé ce voleur, qui n’aurait pas tué son oncle Ben… Il devient victime des fruits de la vengeance : la culpabilité nait dans son cœur, accompagnée des souvenirs de l’incident et des images de son oncle Ben. Nous sommes au cœur de la personnalité de Peter : ses valeurs et sa foi sont remises en question. Il va se faire une grande réflexion sur sa foi : en quoi ou en qui croit-il ? La vie le conduit à s’approprier sa croyance en prenant conscience de sa responsabilité personnelle face à ses pouvoirs. C’est le tournant de sa vie : il prend l’engagement de suivre sa conscience et la recherche du bien. Face à cela, quels ont été les tournants de nos vies ? En qui ou en quoi croyons-nous sincèrement ? Qu’est-ce qui est le plus important pour nous, le plus de valeur et qui donne sens à nos vies ? Finalement, pourquoi vaut-il la peine de vivre et de lutter ?

Scène 19 : Norman Osborn est tourmenté et tenté par une voix intérieure, qui se manifeste (pour que nous puissions bien comprendre) par une manifestation extérieure : un reflet dans un miroir. Il frappant de voir le parallèle entre ces tentations et celles de Jésus au désert : l’argent, la réputation et le pouvoir (cf. Mt 4, 1-11 et Lc 4, 1-13). Norman vit un changement intérieur mais écoute le mauvais esprit en lui. En chacun de nous, parlent trois voix : celle de notre conscience, celle de l’Esprit de Dieu et celle de l’esprit du Tentateur. Norman va écouter la voix du tentateur et changer physiquement d’identité en abandonnant ses valeurs. Il va assumer cette nouvelle identité du « Bouffon vert ». Comment discernons-nous les esprits qui parlent en nous ? Comment faire pour être sûr de ne pas suivre le mauvais chemin, qui conduit à nier nos talents et nos valeurs ? Quelles sont les tentations qui nous correspondent ?

Scène 21 : On a un long dialogue (et tentation) entre le Bouffon Vert et Spider-Man ; et des paroles entre Mary Jane et Peter : un chassé-croisé entre vérités et mensonges… Pour nos vies, méditons sur les paroles de St Paul : « prenez bien garde à votre conduite : ne vivez pas comme des fous, mais comme des sages. Tirez parti du temps présent, car nous traversons des jours mauvais. Ne soyez pas insensés, mais comprenez bien quelle est la volonté du Seigneur » (Ep 5, 15-17), et « n’éteignez pas l’Esprit, ne méprisez pas les prophéties, mais discernez la valeur de toute chose : ce qui est bien, gardez-le ; éloignez-vous de toute espèce de mal » (1 Th 5, 19-22).

Scènes 25 et 26 : Le Bouffon Vert, qui a découvert l’identité de Spider-Man, attaque la tante May. A l’hôpital –tandis que la tante se remet de cette attaque-, Peter regarde Mary Jane dans les yeux et lui avoue ce qu’elle signifie pour lui. Avec ce regard, il sait quel genre d’homme il veut être. Nous sentons ici la force d’un regard, sur tout ce qu’il peut communiquer. On pense au regard de Jésus dans les Evangiles (ex : le jeune homme riche : « Jésus le regarda et il l’aima »), ou du regard unique de nos mamans qui nous font nous sentir les plus belles personnes, le regard de nos meilleurs amis. Faisons mémoire de tous ces regards qui façonnent nos vies ! C’est ainsi que le Bouffon Vert place Spider-Man devant un choix sadique : sauver Mary Jane, qu’il soutient de son bras gauche en menaçant de la laisser tomber, ou bien les enfants d’un téléphérique qu’il tient de son bras droit. Le Bouffon Vert a une phrase très forte, qui peut être méditée : « décide, Homme-Araignée, et tu verras quelle est la récompense d’un héros… Nous autres, nous sommes ce que nous avons décidé d’être ». C’est ce que fera Spider-Man… Jésus, lui aussi, a été mis à l’épreuve par les Pharisiens qui lui demandaient de poser des réponses impossibles. Quelles que soient les réponses, on pouvait le condamner : faut-il payer l’impôt à César ou non ? Faut-il lapider ou non cette femme adultère selon la Loi de Moïse ? Le Christ garde sa liberté et trouve un chemin pour renvoyer les Pharisiens à leurs vraies intentions. A travers Jésus et Parker, comment affrontons-nous les difficultés et les choix qui se présentent à nous ? Scène 28 : Spider-Man gagne contre le Bouffon Vert. A l’enterrement de Norman Osborn, Mary Jane avoue à Peter : « quand j’étais là-haut et que je pensais que j’allais mourir, je pensais juste à une personne… C’était toi, Peter. Il n’y a qu’un seul homme qui m’a toujours donné le soutien dont j’ai besoin, qui me donne l’impression d’être plus que jamais Ce que je n’ai pensé être. Je suis seulement ce que je suis. Et c’est bien. La vérité est que je t’aime beaucoup ». Mary n’aime pas un super héros mais un homme avec un visage, avec ses qualités et ses fragilités. Pas besoin de se mettre la pression pour jouer un rôle qui n’est pas nous… Restons toujours nous-mêmes, nous serons aimés pour ce que nous sommes et non pour ce que nous croyons être. Merci à Spider-Man pour cette belle leçon de vie ! +Franz

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