TACTIQUE DU DIABLE
Imaginons que le Tentateur écrive à son neveu, Diable apprenti, afin de lui dispenser quelques conseils pour faire pécher l’homme, son client (version C.S. Lewis, la tactique du Diable), ça pourrait donner cela :
Mon neveu, exécrable complice,
Tu le sais : l’une de mes ruses préférées consiste à brouiller les cartes, à faire en sorte que les gens s’accusent de ce dont ils ne sont pas coupables, et s’excusent de ce dont ils sont pécheurs. Bref, semer la confusion ! C’est ainsi que notre époque s’enfonce dans une culpabilité gluante et un désespoir noir. J’adore le désespoir, c’est mon joker d’enfer ! Pour ce faire, voici quelques conseils : susurre à ton client que tout ne va pas trop mal dans sa vie, il continuera à se satisfaire de sa médiocrité. Ou alors, mets-lui carrément le nez dans son péché : grossis-le, exagère, déforme ! Dramatise aussi : dégoûte-le de lui-même ! Qu’il s’assimile à sa faute : il en oubliera qu’un homme ne se réduit jamais à son acte, aussi abominable soit-il. Et il se croira condamné pour toujours : hip, hip hip, pourrira ! Le but, c’est qu’il désespère, comme Judas, de la Miséricorde. Joue aussi sur la peur de D… -enfin celui dont je ne peux prononcer le nom sans me brûler la langue et que je préfère surnommer… « CQFD » (ce qu’il fallait… détruire). Cette peur est l’un des plus précieux héritages de ce péché premier et magnifique qui fut mon chef-d’œuvre. Ne sous-estime jamais CQFD : il profite de tout, même du péché, pour sauver les pécheurs. Il se sert même de sa mort pour libérer les hommes de la fournaise éternelle. De la misère à la miséricorde, il y a une corde… le péché coupe la corde qui unit l’homme à CQFD, mais il a tellement de corde à son arc, que chaque pardon, chaque acte d’amour humain renoue les deux bouts de la corde… De la corde de Judas pendu, il y a la corde, la « cordia, le cœur de CQFD ». Et là, qu’est-ce que j’apprends ? Le pape a donné une année pour relancer l’idée de Miséricorde ? Alors là, il y a urgence de faire oublier cette année : enfermer l’église dans son péché, et le pire des péchés : la pédophilie ! Faisons croire que l’Eglise ne peut pas recevoir la miséricorde de CQFD, et avec elle, chaque personne humaine est complice de ce magnifique crime. Il faut qu’ils croient à l’irréparable et que, quand ils entendent « miséricorde », ils pensent immédiatement à « confession », et abandonne toute idée de recevoir cette satanée miséricorde ! Pervertis le cœur des gens pour qu’ils pensent ne pas avoir besoin de se confesser. Pour les rares qui passent au travers des mailles du filet, mets dans le cœur des prêtres un désir de dominer les consciences, de juger le pénitents, de leur mettre une pénitence terrible, que chacun ne se sente accueilli que par le sentiment que le prêtre se croit un surhomme, prenant la place de CQFD !
En parallèle, utilise la technique de la laisse à enrouleur :
Etape 1 : Attache chaque personne à la corde. Etape 2 : laisse filer la corde au maximum. Incite ces chiens d’humains à aller dans tous les coins, à renifler tout ce qui leur tente, laisse-les s’emberlificoter pêle-mêle et perdre tout bon sens pratique. Etape 3 : une fois la laisse « laxiste » dévidée, appuie sur l’enrouleur pour ligoter tout ce beau monde dans une culpabilité qui les étrangle, confirmée par une doctrine moralisante de cette fichue Epouse du Christ. Ils s’en prendront les uns les autres et l’esprit d’accusation (de son prochain) l’emportera !
Accuse réception de cette lettre, mais surtout, accuse les créatures, pousse-les à la fautes, noirci leur jugement, afin de faire triompher leur découragement. Pas de quartier, pas de pitié, les temps sont courts pour nous ! Pas de Miséricorde !
Avec l’attache fétide de ton oncle désincarné. Signé : le Diable
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