VOYANCE ET OCCULTISME : QUEL DANGER ?
Si Novembre est le mois de la Toussaint pour beaucoup, Halloween s’est immiscé dans notre pays. Plus gravement, de plus en plus de personnes font appels aux « morts », à la voyance, cartomancie et autres pendules pour obtenir des messages ou pour guérir un mal-être intérieur qu’ils n’arrivent pas à assumer, ne voulant pas prendre des calmants ou antidépresseurs. Il convient donc que dans le Causses-Vallées, nous ouvrions ce nouveau dossier qui va nous accompagner une bonne partie de l’année, tant je suis personnellement de plus en plus interpellé par le désarroi de personnes ayant fait appel à ces méthodes de l’invisible et qui n’arrivent plus à s’en sortir. Le souci est que l’expérience montre que nombreux sont ceux et celles qui ont lié leur liberté (et donc leur vie) –quelquefois sans le savoir- avec des puissances et des esprits qui leur veulent du mal, en dépit du bien qu’ils leur donnent à premier abord. Il s’agit de portes qu’on ouvre et… qui restent ouvertes. Une fois ouverte par notre liberté, qui va y entrer sans qu’on y prenne gare ? Parler aux morts pose question car comment être sûr que ce sont bien eux qui nous répondent ? Le Maître du Mensonge connaît mieux le monde de l’Invisible que nous et il lui est aisé de nous faire croire des choses. Surtout si nous leur demandons l’avenir ou un conseil pour poser des choix de vie. Nous sommes libres et l’avenir n’est pas écrit à l’avance. Alors, confier nos décisions importantes à des entités invisibles, sachant que l’Esprit Saint n’influencera jamais nos libertés par des réponses, nous nous mettons entre les mains d’esprits –au mieux neutre, que St Paul appelle « puissances, souverainetés, dominations », au pire des esprits impurs- qui peuvent nous donner des bribes de vérité mais qui laisseront cette porte ouverte sur l’Invisible, difficile ensuite de fermer. Sans compter l’expression : « qui fait l’ange, fait la bête » : si je veux faire du mal à quelqu’un, autant devenir son meilleur ami, le guérir de ses maux si je le peux. Ca me permet d’entrer plus profondément dans son cœur, dans son amitié. Et plus je suis intime, plus je pourrai lui faire du mal. C’est pour cela qu’au début, tous ces « oracles » fonctionnent, tous ces guérisseurs de l’invisible guérissent vraiment les zona et autres verrues. Mais à quel prix sur le long terme… ? Interroger l’ombre de l’entre-deux (qui relie la lumière de la vie terrestre et la lumière éternelle du Seigneur qui nous illuminera au Ciel, car nous n’aurons plus besoin de lampes (cf. l’Apocalypse) n’est pas non plus très compatible à cet appel à vivre en enfant de lumière, dans la lumière du Christ. C’est Lui qui est source de la lumière et de la vie. Et cette lumière fait fuir ces créatures de l’ombre qui nous répondent. Cherchez l’erreur… Mais cet immédiateté est une belle tentation : jouant sur la fascination de l’inconnu, de la tentation de transgresser un interdit en pénétrant un monde invisible, et de recevoir des réponses (ou des guérisons) de forces invisibles conduit à devenir « maître de sa vie », chemin contraire à l’abandon, à la confiance et à l’humilité à la suite du Christ. C’est pour cela que l’air du temps offre avec une telle facilité et insistance, ces opportunités : nombre de pages de nos journaux sont réservées à l’interview de voyants à la mode, à des publicités (pourtant illégales) de medium de tout poil qui vont donner leur vision de l’année à venir, véritables prédictions de ce qui nous attend tout au long des prochains mois. Nombreux sont les lecteurs qui ouvrent leur quotidien ou leur hebdomadaire aux pages réservés, d’abord à la liste des morts, suivie des prédictions, à tous les horoscopes prétendant leur annoncer ce qui les attend. Même nos élus aux plus hautes fonctions ont leur medium, la plus célèbre était Elizabeth Teissier, la voyante de François Mitterrand. Ce phénomène submerge et envahit notre monde, et les prêtres constatent que de plus en plus de personnes viennent les voir pour des demandes de libération d’influences néfastes dans leur vie ou leur famille. En creusant les histoires personnelles de chacun, les conclusions sont toujours les mêmes : une personne dans la famille a ouvert une porte par des moyens occultes : pendules, cartomancie, voire tables tournantes… Partout, les sollicitations se font jour : nous avons l’embarras du choix entre marabouts, voyants, magnétiseurs, mediums, rebouteux, chacun utilisant tel ou tel support, telle ou telle formule (souvent adressée à un ange…) pour entrer en contact avec l’Invisible : cartes, boules de cristal, pendules, lignes de la main, imposition des mains, etc. Et comme par hasard, toutes les petites annonces vous précisent que l’intéressé n’a rien contre la morale et les religions ! Il est fréquent aujourd’hui d’entendre des conversations –et Dieu sait que les prêtres peuvent témoigner de cela !- vous faisant part d’expériences paranormales, d’authentiques contacts avec les morts, en faisant tourner des tables, des verres, des dons plus merveilleux les uns que les autres. S’il est vrai que le Ciel prend en compte notre besoin de visibilité (les apparitions reconnues par l’Eglise du Christ, de la Vierge Marie, de Ste Thérèse de l’Enfant Jésus et de beaucoup de saints n’ont jamais été aussi nombreuses qu’à notre époque), le monde des ténèbres surfe aussi sur ce besoin inconscient et collectif. Toute une fange de notre société flirte avec l’occultisme le plus noir, sans se rendre compte des dangers encourus. La littérature sur la magie blanche ou noire fleurit sur les consoles des librairies… et le souci est que cela fonctionne mais impacte nos vies. Au cœur du monde des affaires et de sociétés secrètes telles que certaines franges des Francs-Maçons par exemple, la plupart des décideurs, d’hommes politiques ou d’élus font appel à des voyants et à des « mages » qui leur permettent à la fois d’y voir clair et d’influencer négativement les concurrents afin de les battre ou… les abattre. Il est fréquent de détruire un concurrent en ayant recours à une messe noire, satanique. Les chiffres sont également parlant : un livre édité en 2007 sur le « B.A.BA de la voyance » précise que 21% des femmes et 9% des hommes ont déjà rencontré au moins une fois un ou une voyante, et ce livre ajoute que le chiffre d’affaires annuel global des 100.000 « professionnels » de la voyance et de l’occulte est évalué à près de 3 milliards d’euros (ce qui correspondrait ainsi à 15 millions de consultations !). Certaines statistiques, sur la base des déclarations officielles des professionnels de la divinisation inscrits à l’URSSAF, montrent que ces derniers sont largement plus nombreux que les prêtres, et que plus de 12 millions de Français ont recours régulièrement à leurs services, et ces chiffres ne prennent pas en compte le marché noir en ce domaine qui semble bien plus élevé que les sommes déclarées. Ainsi, l’occultisme et la magie ne sont pas relégués dans un monde lié à l’ignorance des peuples primitifs ou à l’obscurantisme médiéval ; bien au contraire, dans un monde qui se veut « rationnel », l’Occident moderne n’a rien à envier aux « sorcières » des siècles passés. L’occultisme a envahit nos écrans, nos boîtes aux lettres, nos conversations, nos vies. Et il devient très difficile de résister à la tentation.
+Franz (en lien avec Mgr Cattenoz)
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