top of page

LES 7 dons de l’Esprit Saint (3/6)

Dernière mise à jour : 4 nov. 2020

Les sept dons de l’Esprit Saint

Avant de voir le rite de la confirmation et les débats sur la place et les effets de ce sacrement, il convient de parler de l’acteur premier qu’est l’Esprit Saint. Dans le sacrement, la Doctrine est unanime sur de point : l’Esprit nous fait sept dons ! D’où la question… quels sont-ils ? Nous avons eu une introduction sur les sources bibliques de cette liste de dons, et nous avons vu qu’ils étaient au nombre de sept (avec la symbolique forte du chiffre « 7 »). Rappelons-nous que le fondement est bien le Livre du prophète Isaïe. Voici le rappel du texte : Is 11, 2-3  : « Sur lui reposera l’Esprit de Yahvé, esprit de sagesse et d’intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de science et de piété de Yahvé : son inspiration est dans la crainte de Yahvé ». Petit rappel important : si le Christ suit cette liste, les êtres humains, dans leur fragilité, doivent inverser la montée dans cette liste.

Dans l’Incarnation, le Nouveau Testament, l’Esprit Saint dépose en Jésus ces 7 dons que décrit Isaïe. Ce qu’il a opéré en Jésus, il le fait aussi en nous. Nous constatons une progression dans cette série (qu’on appelle « théologie descendante ») : la Sagesse est le plus haut des dons, alors que la crainte n’est que le commencement de ce chemin de sanctification.

Pour le Christ, il est normal que la Sagesse soit infuse de manière principale (car c’est la Sagesse qui a créé toute chose, et le Christ est celui « par qui tout a été fait », comme on le dit dans le Credo), alors que la crainte de Dieu (le respect de Dieu) ne soit qu’une formalité, une sorte de complément.

Mais pour les personnes humaines, comme nous sommes pêcheurs, limités, nous recevons ces dons dans un ordre ascendant et inverse : la crainte de Dieu devient la base de l’édifice spirituel, puis nous nous élevons de degré en degré, jusqu’à la Sagesse qui nous unit en Christ . Commençons donc par le premier : le don de la crainte, qui est contre le pire des péchés capitaux qui bloquent la grâce : l’orgueil ! Ce sont les faiblesses des hommes qui sont concernées par ce don : l’orgueil est l’obstacle principal puisqu’il nous fait résister à Dieu. Nous sommes, avec ce péché, notre propre finalité. C’est l’un des maux de notre siècle : l’individualisme, qui nous fait oublier, abandonner Dieu (un esprit d’indépendance et de fausse liberté (je fais ce que je veux, comme je le veux… Je suis maître de ma vie, de mon corps, de mon cœur… En gros, je crois pouvoir me réaliser tout seul, sur mes propres forces (et je me perds). Mais c’est bien illusoire, car j’ai reçu la vie de Dieu et de mes parents (je n’ai pas choisi de vivre) ; j’ai reçu mon corps, mon ADN de mes parents, de ma famille… je n’ai rien décidé, etc.). Face à cette grave dérive, il est normal que le 1er don nous permette de nous mettre en chemin. Et même quand on a la foi, on va instaurer une familiarité excessive avec Dieu qui devient « le bon copain », oubliant que s’il est mon Père, je ne serai jamais Dieu ! Ainsi, tout progrès spirituel (et exigence) devient très difficile, toute difficulté me fait cesser le chemin. Et l’illusion s’installe dans mon âme (Dieu est bon, donc, on ira tous au Paradis… sans que je sois acteur de ma vie, de mon bonheur). Mais dans ce cas, l’humilité disparaît et l’orgueil paralyse le mouvement de l’âme. On oublie Dieu et on ne croit plus à la crainte de Dieu, on la refuse même (alors que ce n’est pas une « peur », mais un élan lié à ma petitesse par rapport à la grandeur de Dieu. Le synonyme serait « le respect de Dieu » (alors que la notion de « bon copain » annule ce respect : au salut que je ne peux pas me donner moi-même, je substitue une religiosité à mon niveau, sans effort, et sans accepter que je puisse être en état de demande !). Ca serait intéressant de méditer sur l’impossibilité de parler de « crainte de Dieu » en Eglise, alors que c’est le 1er don qui nous met en route. Dès le départ, le Tentateur nous bloque la mise en route ! Ce don a de grands effets : essentiellement l’humilité, le lâcher prise, l’abandon ! L’Esprit Saint nous rappelle que « sans le Christ, nous ne pouvons rien faire » (Jn 15,5). Il nous donne le sentiment de notre petitesse face à la Majesté de Dieu. Devant sa Sainteté et sa Miséricorde, nous prenons conscience à quel point le péché nous salit et combien nous avons besoin de la grâce du Pardon et de la miséricorde de Dieu. Là aussi, le fait que le sacrement de Réconciliation et le sacrement des malades (les deux sacrements de guérison intérieure) tombent en déshérence, dit beaucoup de choses sur notre incapacité de nous mettre en chemin…

Et pourtant, ce 1er don est essentiel, car il nous permet de prendre conscience que nous serons jugés sur l’amour, lors de notre mort, et donc de notre possibilité de mal utiliser notre liberté et le risque de la chute possible dans cette vie terrestre. Mais positivement, par l’abandon et la confiance que ce don implique, l’Esprit nous rappelle que nous ne manquerons jamais de la grâce divine et que nous ne risquons rien à une condition… que librement, nous acceptions de demander de l’aide (lâcher prise) à Dieu, de ne pas tout comprendre ni maîtriser (humilité) et de nous laisser faire (abandon).

Finalement, ce 1er don est important car il nous remet à notre juste place  : oui, nous sommes pécheurs, mais des pécheurs aimés, pardonnés, attendus par le Seigneur. Qu’Il n’attend qu’un mot pour venir nous sauver ! En nous sauvant, Lui le seul Saint, nous fait participer à sa Sainteté et jour après jour, nous fait prendre ce chemin de sanctification. Ce n’est donc pas un sentiment de peur servile, mais bien le contraire ! En redonnant ses lettres de noblesse à notre Humanité mise à sa vraie place, nous devenons pleinement humains, car petit à petit divinisé !

Loin de nous culpabiliser, ce don de la crainte nous met en chemin puisqu’elle devient source du sentiment filial et d’amour en nous. Un enfant sait qu’il doit obéir à ses parents, car il en sait moins que son père ou sa mère. Et les ordres parentaux sont toujours pour le bien de l’enfant. C’est ça, la crainte de Dieu (ou des parents, dans cet exemple). En nous, intuitivement, et naturellement, nous avons ce réflexe de nous abandonner et d’obéir à ceux qui nous ont donné la vie et nous aime au quotidien. D’où la réflexion du Christ : « seul celui qui aura gardé son âme d’enfant pourra entrer dans le Royaume de Dieu », car cette âme d’enfant permet de s’abandonner dans les bras du Père et d’accepter l’autorité de Celui qui nous donne la vie et les moyens de la prendre en main !

Nous avons donc tout cet été pour retrouver notre âme d’enfant ! Le mois prochain, nous verrons comment le 2ème don nous aide à lutter contre le deuxième obstacle aussi raide que l’orgueil : l’égoïsme ! C’est le don de piété.

+Franz

319 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page